BIOME N’EST PAS A VENDRE
BIOME APPARTIENT AUX TRAVAILLEURS/SES
Grèce / appel à soutien urgent
Ils ont dit « non » aux éoliennes illégales
Du blocus des résidents dans la zone de Kissos Campos
Les habitants de Rethymnon ont envoyé un message fort aux investisseurs illégaux d’éoliennes hier, empêchant l’installation de trois éoliennes à un jet de pierre du village d’Adraktos dans les montagnes de la municipalité d’Agios Vasileiou. Dès 4 heures du matin, et après avoir été informés que les éoliennes avaient été déchargées dans le port de Souda, les habitants ont mis en place un barrage sur la route d’accès, plus précisément dans la zone de Kissos Campos.
Les camions transportant les éoliennes sont partis de La Canée et, en périphérie, via Héraklion, ils se sont déplacés sous l’escorte d’une forte force de police jusqu’à Fates, où ils sont restés stationnés pendant des heures. Au même moment, la municipalité d’Agios Vasileiou déposait une injonction contre la société « PPC Renewables » car, comme le souligne le maire Yannis Tatarakis, la société avait demandé à la municipalité l’autorisation de faire passer les véhicules lourds, autorisation qu’elle n’a jamais reçue.
Les membres de la Coordination Rethymnon contre Industrial RES qui ont procédé à la mobilisation directe soulignent que ce parc éolien fonctionne désormais sans permis, puisque l’approbation des conditions environnementales a expiré depuis septembre 2020, alors que surtout pour les trois nouvelles éoliennes que la société veut installer, il y a une illégalité flagrante. Comme indiqué dans Eph.Syn. Katerina Korres, membre du comité de coordination, selon la législation internationale, les éoliennes doivent être situées à une distance de plus de 500 mètres des habitations, alors que dans ce cas, elles seront situées à une distance de seulement 260 mètres du village d’Adraktos.
En effet, comme « Eph.Syn » l’avait souligné dans un précédent rapport. (« PPC nous soudoie pour installer des éoliennes » – 5.3.2020), la société « PPC Renewable » avait fait un effort manifeste pour influencer l’opinion des habitants afin qu’ils ne se conforment plus à la législation. Dans un document que nous avions rendu public, l’entreprise promettait des subventions faramineuses de 350 000 euros sur cinq ans aux associations locales des villages d’Adraktos, d’Akhtounta et de Vatos, villages dont la population permanente est respectivement de 35, 50 et… 10 habitants.
Aujourd’hui, près d’un an plus tard, l’entreprise est de retour, cette fois accompagnée des forces de police, dont on se demande comment elles protègent un investissement avec des violations évidentes de la loi. L’autorité municipale locale se tient aux côtés des habitants.
● Vers midi hier, il a été annoncé que les camions transportant les éoliennes retournaient à Héraklion et peut-être de là à Souda, tandis que les habitants ont déclaré être en vigilance constante pour toute autre tentative similaire.
Source https://www.efsyn.gr/efkriti/koinonia/298702_eipan-ohi-stis-paranomes-anemogennitries
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La grande majorité des personnes ayant obtenu le statut de réfugié en Grèce ne parviennent pas à construire leur vie dans le pays. L’absence de politique d’intégration pousse les réfugiés à partir pour tenter leur chance dans un autre État de l’Union européenne, où ils déposent une nouvelle demande d’asile.
« J’ai obtenu le statut de réfugié mais je suis toujours bloqué dans le camp de Samos ». Comme Franck*, un père de famille congolais de 42 ans qui avait témoigné pour InfoMigrants début avril, de nombreux réfugiés ne parviennent pas à quitter les camps des îles de la mer Égée ou du continent. Bien que détenteurs d’une protection, leurs conditions de vie précaires perdurent et empêchent leur intégration dans le pays.
Selon Franck, « l’enfer commence quand on obtient le statut ». En Grèce, lorsqu’un demandeur d’asile devient réfugié, il a en théorie un mois pour trouver un hébergement par ses propres moyens et quitter le centre d’accueil ou le camp dans lequel il vit. Mais beaucoup n’ont d’autres choix que d’y rester, faute d’alternatives. « Comment puis-je avoir un logement sans argent ? En plus, personne ne me louera son appartement ici », croit savoir le père de famille, qui ne trouve pas de travail sur la petite île de Samos.
Ceux qui arrivent à rejoindre la Grèce continentale n’ont pas moins de difficultés à s’insérer dans la société. Loïc* en a fait l’amère expérience. Avec son statut de réfugié en poche, le jeune Congolais d’une vingtaine d’années a quitté le camp de Lesbos, à Moria, en septembre dernier pour tenter de s’installer dans la région d’Athènes. Mais la réalité l’a frappé de plein fouet : sans travail et donc sans revenus, Loïc arrivait péniblement à joindre les deux bouts. « On souffre en Grèce, il n’y a pas d’avenir pour nous », explique-t-il à InfoMigrants.
« Je recevais une aide d’une centaine d’euros chaque mois via le programme Helios mais après avoir payé le loyer et les factures, il ne me restait plus rien pour manger ». Loïc a essayé plusieurs fois de trouver un emploi mais la barrière de la langue et l’absence d’opportunités économiques dans un pays lourdement touché par la crise financière à freiner ses ambitions.
« Il n’y a pas de politique nationale d’intégration des réfugiés »
Helios, le programme d’intégration de l’Organisation internationale des migrations (OIM)débuté en juillet 2019, permet de bénéficier de cours de langue, d’une aide au logement ou encore d’une préparation à un emploi. Mais il est peu accessible, provisoire et en nombre limité. Helios ne profite qu’à une minorité de réfugiés. Actuellement, 8 158 réfugiés, dont 3 159 personnes en famille, bénéficient du programme Helios, selon les chiffres de l’OIM.
« Des programmes existent mais ils sont dérisoires et ne s’inscrivent pas dans une politique nationale d’intégration. En Grèce, on reçoit mais on n’intègre pas », analyse Lefteris Papagiannakis, chef de plaidoyer de l’ONG Solidarity now et ancien vice-maire d’Athènes en charge des réfugiés, joint par InfoMigrants.
La politique grecque en matière migratoire s’est durcie ces dernières années. Les autorités ont notamment réduit un peu plus les aides attribuées aux réfugiés. En 2019, sur décision du gouvernement, les réfugiés ayant obtenu leur statut depuis plus de six mois devaient quitter leur hébergement octroyé dans le cadre d’un programme de l’Union européenne (UE) réservé aux demandeurs d’asile uniquement. En 2020, ce délai a été de nouveau raccourci, passant à seulement un mois. Des centaines de personnes, chassées de leur logement, se sont donc retrouvées dans la rue.
Pour Lefteris Papagiannakis, le but de cette politique est de « se débarrasser des gens au plus vite ». « Le gouvernement veut rendre la vie des réfugiés la plus compliquée possible afin qu’ils rentrent chez eux ou qu’ils aillent dans un autre pays ».
Des milliers de réfugiés tentent de s’installer dans un autre pays de l’UE
Une stratégie qui semble fonctionner. Les réfugiés quittent en masse le territoire grec pour tenter de s’installer dans d’autres pays de l’UE. C’est le cas de Loïc, arrivé en France en début d’année, quelques mois seulement après avoir obtenu son statut de réfugié en Grèce. « J’ai préféré venir ici même si je dois redéposer l’asile. Je veux reprendre les études et c’est impossible là-bas de construire quoi que ce soit », dit l’ancien étudiant en médecine de Kinshasa.
Ce phénomène, appelé mouvement secondaire, inquiète les États membres. La France, l’Allemagne, la Belgique, le Luxembourg et les Pays-Bas ont envoyé une lettre le 1er juin à la Commission européenne pour demander que la Grèce récupère plus facilement ces réfugiés.
Selon le règlement Dublin, un réfugié statutaire ne peut pas redéposer un dossier d’asile dans un autre pays : les personnes venues de Grèce sont donc généralement déboutées.
Rien qu’en Allemagne « 17 000 personnes bénéficiant d’une protection internationale en Grèce ont déposé des demandes d’asile supplémentaires depuis juillet 2020 », indique la note, rédigée par les ministres de l’Intérieur de chaque pays. « Une infrastructure illégale a été mise en place et utilisée spécifiquement » pour permettre ces mouvements, affirment ces pays.
Certains États, comme l’Islande ou l’Allemagne, acceptent exceptionnellement les dossiers d’asile de seconde intention, considérant que la Grèce ne garantit pas un logement convenable et un niveau minimum de subsistance à ces réfugiés.
La Grèce se défend de se « débarrasser » de ses réfugiés, et assure respecter « pleinement ses obligations en matière de contrôle des frontières, d’enregistrement des arrivées irrégulières, d’accueil, de procédure d’asile et de programmes d’intégration », et ne pas être « responsable des flux secondaires ‘irréguliers' ».
*Les prénoms ont été modifiés.
En Grèce, les « pushbacks » ou refoulements illégaux de potentiels demandeurs d’asile par les garde-côtes grecs vers les eaux turques, se sont systématisés depuis un an.
Le gouvernement grec se félicite d’avoir réussi à tenir une de ses promesses électorales : réduire le flux de migrants.
La pratique est en infraction avec le droit maritime et l’obligation de porter assistance aux personnes en détresse en mer, mais aussi au regard du droit européen et international dont l’article 3 de la Convention des Droits de l’Homme stipule l’interdiction du refoulement des réfugiés.
Informés, le Haut-Commissariat aux Réfugiés de l’ONU et des commissaires européens se disent “alarmés” mais semblent jusqu’à présent bien impuissants à faire respecter le droit d’asile par Athènes. Documentés et dénoncés par des avocats et des ONG internationales, ces refoulements illégaux révèlent des pratiques cruelles et cyniques. Mais rares sont les voix en Grèce à s’élever la voix contre ces renvois aux frontières de l’Europe.
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https://www.arte.tv/fr/videos/102791-000-A/grece-refoulements-illegaux-en-mer-egee/
Durée : 25 min Disponible : Du 10/06/2021 au 08/06/2024
Des milliers de manifestants ont défilé jeudi en Grèce contre une nouvelle loi sur le travail alors qu’une grève nationale de 24 heures perturbait transports et services publics.
Plus de 16’000 personnes ont pris part à plusieurs défilés, à Athènes, organisés par l’opposition de gauche, les partis communiste et socialiste ainsi que les syndicats, selon la police.
«Peu importe ce que fait le gouvernement, ce projet de loi est condamné par les travailleurs, a déclaré devant la presse Dimitris Koutsoumbas, secrétaire général du parti communiste. Il doit être mis à la poubelle.»
Quelque 10’000 personnes ont également défilé à Thessalonique, deuxième ville du pays. Des rassemblements étaient aussi organisés dans plusieurs autres villes.
Les détracteurs de ce projet de loi, qui sera soumis au vote du Parlement la semaine prochaine, estiment qu’elle va promouvoir des horaires de travail plus flexibles, «un esclavage des temps modernes».
Ferries et trains à l’arrêt
Le mouvement social a mis à l’arrêt ferries et trains, obligé à reprogrammer des vols et paralysé la plupart des transports publics à Athènes. Les services publics ne fonctionnaient pas, tout comme les médias publics.
«Ne touchez pas aux journées de 8 heures de travail», pouvait-on lire sur une banderole portée par des manifestants communistes dans la capitale. «L’esclavage n’est pas un progrès», était-il écrit sur une pancarte.
Le gouvernement assure que la réforme introduit une flexibilité facultative des heures de travail, fixe des règles sur le travail à distance et prévoit des garanties contre le harcèlement sexuel sur le lieu de travail.
Jusqu’à 10 h de travail par jour
Le ministre du Travail, Kostis Hatzidakis, a souligné que les nouvelles règles allaient permettre au personnel de négocier avec la direction la possibilité de travailler plus d’heures pendant une partie de l’année et de prendre ensuite plus de congés.
Une journée de travail pouvant aller jusqu’à 10 heures est autorisée dans le cadre de la réforme, en contrepartie d’un congé payé supplémentaire.
Mais pour les syndicats et les partis d’opposition, ces nouvelles règles vont à l’encontre des négociations collectives, perturbent la vie personnelle des employés et officialisent l’exploitation des heures supplémentaires par les employeurs – en particulier les grandes entreprises – qui dure déjà depuis des années.
Déjà approuvé en première lecture avant le vote
«Les travailleurs ne peuvent pas payer leurs loyers, (les besoins de) leurs enfants, leurs courses avec des congés payés», a estimé depuis la tribune du Parlement Mariliza Xenogiannakopoulou, porte-parole de Syriza, le principal parti d’opposition.
«Une fois ces contrats personnalisés formalisés, ils proliféreront (…) et deviendront la norme», a-t-elle ajouté.
La fixation de règles plus strictes pour appeler à la grève suscite également l’opposition des syndicats.
La majorité gouvernementale au Parlement a déjà approuvé le projet de loi en première lecture mercredi, avant un vote en plénière prévu la semaine prochaine.
Les Grecs pourront renvoyer les demandeurs d’asile vers la Turquie considérée comme « pays tiers sûr »
Le ministère grec des Migrations a annoncé, lundi, qu’Athènes reconnaissait désormais la Turquie comme « pays tiers sûr » pour les demandeurs d’asile originaires de Syrie, d’Afghanistan, du Pakistan, du Bangladesh et de Somalie. Une décision qui pourrait avoir de graves conséquences pour les exilés originaires de ces pays. Explications de Matthieu Tardis, chercheur au centre Migration et citoyenneté de l’Ifri.
La Grèce a annoncé lundi 7 juin qu’elle allait reconnaître la Turquie comme « pays tiers sûr » pour les demandeurs d’asile originaires de Syrie, d’Afghanistan, du Pakistan, du Bangladesh et de Somalie.
« La désignation de la Turquie comme pays tiers sûr est une étape importante dans la lutte contre les flux migratoires illégaux et l’activité criminelle des réseaux de passeurs », a déclaré le ministre grec des Migrations Notis Mitarakis sur son compte Twitter.
Matthieu Tardis, chercheur au centre Migration et citoyenneté de l’Institut français des relations internationales (Ifri) a répondu aux questions d’InfoMigrants sur cette décision qui risque d’avoir de graves conséquences pour les demandeurs d’asile.
InfoMigrants : La Grèce peut-elle prendre la décision de déclarer la Turquie « pays tiers sûr » pour les demandeurs d’asile syriens, afghans, pakistanais, bangladais et somaliens qui se trouvent sur son territoire sans demander l’avis de l’Union européenne ?
Matthieu Tardis : Oui, car les questions d’asile et d’immigration relèvent encore des États membres. Donc un État membre peut décider quel pays constitue un « pays tiers sûr ». En revanche, il y a des critères harmonisés au niveau européen par une directive qui pose la définition minimale de ce que doit être un « pays tiers sûr ».
C’est important car il y a en Turquie beaucoup de questions concernant la réalité de la vie des réfugiés mais aussi l’adhésion de la Turquie à la Convention de Genève de 1951. La Turquie a adhéré au texte mais n’a pas levé la réserve géographique.
Autrement dit, en tant que Français je pourrais demander en Turquie une protection au titre de la Convention de Genève mais pas un Afghan.
Les Turcs ont une législation nationale assez alignée sur le standard européen, qui permet de reconnaître le statut de réfugié mais sans les mêmes garanties [que la Convention de Genève].
Les Syriens – qui constituent la majorité des migrants en Turquie – ont un statut de protection temporaire.
On observe aussi beaucoup de cas de refoulements vers l’Afghanistan, vers l’Iran.
IM : Quelles vont être concrètement les conséquences de cette décision pour les demandeurs d’asile ?
M.T : Un demandeur d’asile passé par un « pays tiers sûr » avant d’arriver sur le territoire d’un état membre de l’UE, peut être renvoyé dans ce pays.
Sa demande d’asile va être jugée irrecevable, il n’y aura pas d’examen de fond. On considère que cette personne aurait dû demander l’asile dans ce pays tiers.
Donc, cela voudrait dire que les Grecs ne vont même pas examiner le fond des demandes d’asile émanant de personnes venant de Turquie.
IM : Est-ce que l’accord conclu en 2016 entre l’Union européenne (UE) et la Turquie ne prévoyait pas déjà cela ?
M.T : Toute l’architecture de l’accord UE-Turquie de 2016 repose sur la notion de « pays tiers sûr ». L’accord prévoyait que la Grèce reconnaisse la Turquie en tant que « pays tiers sûr ». Mais la justice grecque, à l’époque, n’a pas suivi. Elle n’a pas reconnu la Turquie comme « sûre ». Beaucoup de migrants ont par la suite demandé l’asile en Grèce.
>> À (re)lire : La Grèce veut accélérer les expulsions
Aujourd’hui, le gouvernement grec va inscrire dans la loi que la Turquie est un « pays tiers sûr » : il n’y aura plus de marge de manœuvre pour les juges grecs.
IM : La Turquie peut-elle accepter cette décision – et ainsi ré-accepter sur son sol les migrants partis en Grèce ?
Il y a des chances que la Turquie ne réadmette pas aussi facilement des migrants sur son sol.
Les Turcs vont pouvoir se servir de cette décision grecque pour instaurer une forme de chantage aux Européens [comme en février 2020, lorsque la Turquie avait ouvert sa frontière et incité des migrants à se rendre en Grèce NDLR].
« L’Union ne peut pas attendre des États membres de première ligne qu’ils assument seuls la tâche d’intégrer un nombre disproportionné de bénéficiaires », a-t-il ajouté.
La Grèce demande une option au niveau de l’UE pour permettre aux bénéficiaires de s’installer dans le pays de leur choix.
L’idée risque de se heurter à une certaine résistance, car les États membres de l’UE se battent contre les propositions de la Commission européenne en matière de migration et d’asile.
Certaines de ces propositions sont politiquement chargées, notamment les plans de partage et de répartition des demandeurs d’asile.
Parmi ces propositions figure un mécanisme dit de solidarité, qui vise à sortir d’une impasse dans laquelle se trouve le Conseil depuis cinq ans.
Ce mécanisme exigerait des États membres de l’UE qu’ils relocalisent les demandeurs d’asile, qu’ils les renvoient chez eux ou qu’ils leur apportent un soutien opérationnel.
Mais l’ONG bruxelloise Conseil européen sur les réfugiés et les exilés (Ecre) a jeté un froid sur les efforts de la Commission, lors de la même audition au Parlement européen.
« La proposition de la Commission tente de résoudre des positions politiques irréconciliables », a noté Catherine Woollard, secrétaire générale de l’Ecre. Cela conduit à une législation très complexe et probablement inapplicable », a-t-elle déclaré aux députés européens.
Le Grec Mitarachi a fait écho aux commentaires de Mme Woollard.
« La procédure proposée est bureaucratique. Elle manque d’automaticité », a-t-il déclaré.
L’Allemagne, également présente à l’audition, est intervenue.
Si elle est d’accord avec la Grèce sur la nécessité de relocaliser les migrants, elle a également des divergences. La Grèce veut continuer à se concentrer sur la prévention de l’arrivée des personnes, connue sous le nom de « mouvement primaire ».
Pour cela, elle doit autoriser l’agence européenne Frontex à opérer en dehors des eaux territoriales européennes et dans le cadre d’accords conclus avec les pays de transit.
Mais Berlin veut empêcher les migrants irréguliers de quitter leur nouveau pays d’accueil, ce que l’on appelle les « mouvements secondaires ».
« Il n’est pas possible de considérer la solidarité indépendamment du phénomène des mouvements secondaires », a déclaré Stephan Mayer, secrétaire d’État parlementaire au ministère allemand de l’intérieur.
« Moralement en faillite »
La Commission avait également proposé de mettre en place un système permettant de mieux coordonner les opérations de recherche et de sauvetage.
Mais certains États membres de l’UE ont catégoriquement rejeté cette idée.
Une autre idée de la Commission, qui consiste à étendre le champ d’application du regroupement familial aux frères et sœurs, s’est également heurtée à une forte résistance de la part des capitales européennes.
Sophie in ‘t Veld, une libérale néerlandaise exaspérée, a déclaré que les États membres étaient à blâmer pour les problèmes persistants liés aux réformes de l’immigration.
« Peut-être devrions-nous simplement les enfermer dans une pièce avec de l’eau et du pain jusqu’à ce qu’ils parviennent à un accord », a-t-elle déclaré.
« En attendant, les gens disent que l’Europe a échoué. Non, l’Europe n’a pas échoué. Les gouvernements nationaux ont échoué. Ils ont fait de ce continent une faillite morale », a-t-elle ajouté.
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À l’occasion du dialogue en ligne qui a eu lieu le mardi 11 mai sur le thème « Notre vie après la pandémie et le rôle du revenu de base », Costas Dimoulas, professeur associé au département de politique sociale de l’université Panteion, a donné six raisons pour lesquelles il estime qu’il est impératif d’institutionnaliser le revenu de base en Grèce.
Comment allons-nous financer le revenu de base ?
Quant à la question du financement du revenu de base, M. Demoulas a suggéré de le faire en restructurant le système fiscal. Il propose d’importantes taxes foncières sur les personnes physiques et morales (dont beaucoup sont des sociétés offshore), des taxes environnementales ou des taxes sur les transactions commerciales et financières, et accessoirement des obligations.
L’émission d’obligations peut garantir un plus grand consensus sur le financement public du revenu de base sans exiger une restructuration immédiate de la politique fiscale et budgétaire. Toutefois, si elle n’est pas combinée à l’introduction de ces taxes, elle déplacera la charge du financement sur la nouvelle génération qui devra rembourser ces obligations avec son travail.
Selon M. Dimoulas, la combinaison de l’institutionnalisation du revenu de base avec une nouvelle politique fiscale et budgétaire est une condition fondamentale pour renforcer la justice sociale et promouvoir l’égalité, car elle ne pèse pas sur les revenus pauvres et moyens inférieurs, mais déplace la charge de son financement vers le capital immatériel et la richesse concentrée – chez quelques propriétaires.
L’Union européenne va ériger d’ici la fin de l’année un mur d’acier entre la Grèce et la Turquie. Un camion blindé équipé d’un canon sonore tirant des rafales de bruits assourdissants, comparables au volume d’un moteur à réaction, sera également déployé à la frontière gréco-turque pour empêcher les migrants d’atteindre le territoire européen.
L’Europe se mure un petit peu plus. Après avoir équipé et formé les garde-côtes libyens pour intercepter un maximum d’embarcations de migrants, puis signé un nouvel accord avec la Tunisie pour contenir le flux d’exilés traversant la Méditerranée en échange d’aides financières, l’Union européenne (UE) se dote d’un nouvel arsenal de protection.
Cette fois, l’union investit du côté de la frontière gréco-turque, avec la mise en service d’un canon sonore tirant des rafales de bruits assourdissants et pouvant atteindre le volume d’un moteur à réaction, depuis un camion blindé. Un mur d’acier bloquera les points de passages utilisés par les exilés pour rejoindre la Grèce en traversant la frontière Evros.
Les tours d’observation de la zone seront par ailleurs équipées de caméras à longue portée, d’une vision nocturne et de plusieurs capteurs de mouvements. Les données seront ensuite envoyées aux centres de contrôle et traitées par une intelligence artificielle afin de signaler les mouvements suspects.
Un nouveau dispositif lancé d’ici la fin de l’année
Ce réseau de surveillance automatisé en cours de construction à la frontière gréco-turque vise à détecter rapidement les migrants et les dissuader de traverser, avec des patrouilles fluviales et terrestres utilisant des projecteurs et le canon sonore.
Les principaux éléments de ce nouveau dispositif seront lancés d’ici la fin de l’année, a déclaré à l’agence de presse AP Dimonsthenis Kamargios, chef des garde-frontières grecs de la région. « Notre tâche est d’empêcher les migrants d’entrer illégalement dans le pays. Nous avons besoin d’équipements et d’outils modernes pour y parvenir », a-t-il affirmé.
Cet arsenal a été développé par des chercheurs, travaillant avec des entreprises privées à travers toute l’Europe. Plus d’une douzaine de projets ont été testés à la frontière gréco-turque, mais également en Hongrie et en Lettonie, durant les mois d’accalmie liée à la crise sanitaire.
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Les experts ont ainsi expérimenté d’autres technologies parmi lesquelles des détecteurs de mensonges, des scanners de la paume des mains utilisés comme identifiant biométrique ou encore un meilleur échanges d’informations entre les données satellitaires et les images provenant des drones sur terre, dans les airs, en mer et sous l’eau.
Cependant, l’ensemble des programmes de surveillance testés ne seront pas tous inclus dans le nouveau système de détection.
« Criminaliser, expérimenter et déshumaniser les personnes en mouvement »
Ce nouveau dispositif inquiète les organisations humanitaires et certains députés européens. C’est le cas de Patrick Breyer, membre du Parti des pirates allemands. « Force est de constater que le traitement des ressortissants étrangers est souvent un terrain d’essai pour des technologies utilisées ensuite sur les Européens. C’est pourquoi tout le monde devrait s’en soucier, dans son propre intérêt », a prévenu l’eurodéputé, joint par AP.
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Pour Ella Jakubowska, du groupe de défense des droits numériques EDRi, « il est profondément troublant que, à maintes reprises, les fonds de l’UE soient investis dans des technologies coûteuses qui sont utilisées de manière à criminaliser, expérimenter et déshumaniser les personnes en mouvement ».
L’UE a débloqué trois milliards d’euros dans la recherche sur les technologies de sécurité à la suite de la crise des réfugiés de 2015, lorsque plus d’un million de personnes sont entrées en Europe à la recherche d’une protection.