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Grèce : Les banques sont à l’origine de la crise

Par Eric Toussaint CADTM

Cette étude démontre que la crise grecque qui a éclaté en 2010 est d’origine bancaire privée. Elle n’est pas le résultat d’un excès de dépenses publiques. Le soi-disant plan d’aide à la Grèce a été conçu pour servir les intérêts des banquiers privés et ceux des pays qui dominent la zone euro. L’adoption de l’euro par la Grèce a joué un rôle important dans les facteurs qui ont contribué à la crise. L’analyse contenue dans ce texte a été présentée à Athènes le 6 novembre 2016 lors de la réunion de la Commission pour la vérité sur la dette publique grecque.

http://www.cadtm.org/Grece-Les-banques-sont-a-l-origine

Que faire en Europe ?

Que faire en Europe? Propositions de gauche

Publié: Jeudi, 12 Janvier 2017 17:06 Écrit par EReNSEP  European Research Network on Social and Economic Policy

L’Europe est entrée dans une phase critique . L’Union économique et monétaire (UEM) un manifeste et irrévocable échoué, les économies de la périphérie subissent une crise sévère, et les économies du centre stagnent. La monnaie unique est un instrument du capitalisme allemand pour un instaurer une politique économique mercantiliste au moyen du dumping des salaires, et pour le dicter – avec le soutien des autres économies du centre de l’UEM – des réformes structurelles qui provoquent la stagnation économique , La pauvreté et le chômage. Les grandes entreprises et les promoteurs du néolibéralisme se servent de la crise pour intensifier leur offensive contre les conquêtes sociales et démocratiques du XX e siècle. La capitulation de Syriza en Grèce a montré que l’UEM comme l’Union européenne (UE) constituant des obstacles majeurs à toute tentative de modifier l’ordre du jour néolibéral qui domine en Europe. L’austérité, le néolibéralisme, les actions commerciales de libre échange, les unions au mépris des institutions européennes pour les droits fondamentaux et la démocratie ont conduit à une crise de légitimité sans précédent de l’UE.

Prenons pour exemple les résultats des trois derniers référendums liés à l’enjeux européens. En Grèce, le 5 juillet 2015, une décision de rejeter les conditions attachées au troisième mémorandum proposé par la Commission européenne, le Fonds monétaire international et la Banque centrale européenne. Au Royaume-Uni, le 23 juin 2016, la majorité a choisi de quitter l’Union européenne, exigeant ainsi de facto la réversibilité du processus d’intégration européenne. En Italie, lors du référendum du 4 décembre 2016, une grande majorité a rejeté une réforme constitutionnelle antidémocratique et favorable aux marchés financiers en dépit de l’appui déclaré et unanime des institutions européennes à la réforme, forçant le premier ministre pro-UE , Matteo Renzi, à démissionner. Le rejet des institutions européennes n’a pas encore été aussi manifeste au sein des pays membres de l’UE.

La colère et l’indignation ne cessent de monter chez les travailleurs en Europe. Malheureusement, c’est à ce jour la xénophobie croissante, l’extrême droite et même le fascisme qui en bénéficient. La gauche européenne paie le prix de son soutien malavisé à l’UEM, ainsi que le tabou de la rupture avec le cadre de gouvernance de l’UE et avec le mode d’intégration néolibérale des pays membres. Si nous ne voulons pas que le futur de l’Europe soit dominé par le néolibéralisme et l’extrême droite, il faut nous libérer – aux niveaux locaux, nationaux et internationaux – de la cage d’acier des politiques et des traités imposés par Les institutions européennes.

Que devrait faire la gauche?

Sur la base des propositions discutées lors de la deuxième conférence internationale du réseau ERENSEP 1 , et dans le prolongement du dernier Sommet international pour un Plan B en Europe 2 ,

  1. La priorité principale est de mettre fin à l’austérité et de créer des emplois de qualité. Ce devrait être le cœur de la politique économique de la gauche. Cependant, nous ne sommes pas convaincus de notre capacité à atteindre les objectifs que nous attendons d’une stratégie concrète, permettant de régler les déséquilibres majeurs entre les économies des pays européens et d’ouvrir ainsi la possibilité d’une transformation écologique et démocratique L’industrie et de l’agriculture. Nous ne pourrons pas répondre aux besoins sociaux des peuples d’Europe et faire face aux défis environnementaux du continent si nous ne disposons pas d’une stratégie telle, claire et réaliste. Il importe en priorité de mettre en œuvre un programme d’investissement public massif afin de stimuler la demande et de reprendre le pouvoir aux grandes entreprises et aux banques. C’est ainsi que nous pourrons reconstruire et élargir les services publics et la protection sociale.
  2. Les politiques économiques radicales requièrent la souveraineté monétaire. Le carcan des traités européens et des directives et mécanismes de l’UEM a été construit en vue d’ensemble toute autre stratégie que celle de l’austérité et de la libéralisation économique. Pour en finir avec l’austérité, il est nécessaire de reprendre le contrôle démocratique de la création monétaire et des banques. Tout gouvernement de gauche en Europe doit commencer par désobéir à Traités européens et se préparer à une confrontation durable avec les autorités européennes, en mettant en œuvre une stratégie économique cohérente pour gérer ce conflit. La gauche doit se préparer à créer des monnaies, et elle ne doit pas avoir peur d’annuler la dette publique. Ce qui est politiquement légitime et nécessaire d’un point de vue économique. Elle proposera la nationalisation et la socialisation des banques pour reprendre le contrôle démocratique de l’économie. La gauche doit également proposer un nouveau cadre pour contrôler les flux de capitaux en Europe et réguler les taux de change ainsi que les excédents et les déficits commerciaux entre pays européens. Ces mesures sont tout à fait réalisables et la gauche doit défendre avec confiance. L’essentiel est d’élaborer une stratégie de fin d’action avec l’austérité et de renforcer la solidarité entre les mouvements sociaux des différents pays. Si nous ne sommes pas prêts à mettre en œuvre ces mesures, sur la base des réalités nationales et avec le soutien d’une alliance des forces de la gauche des différents pays, nous ne pourrons pas libérer de l’austérité et du néolibéralisme.
  3. Ces politiques économiques radicales sont également inséparables de l’exigence de souveraineté populaire et de démocratie. Les institutions de l’Union européenne n’ont jamais été démocratiques ni au service des peuples européens. Elles font partie d’une machine politique conçue pour mettre en œuvre un ordre économique favorable aux entreprises transnationales, à la privatisation systématique des services publics et des autres biens publics et à l’érosion de la protection sociale. Le régime néolibéral de libre échange promu par l’Union européenne rendre toute forme de souveraineté populaire impossible. Il est nécessaire de rompre avec les accords de libre échange et les traités qui ont été imposés aux pays membres de l’UE. Affronter les institutions de l’UEM et refuser d’appliquer les directives néolibérales et les Traités européens constitutifs des moyens nécessaires pour mettre en œuvre des politiques économiques progressistes et régir le contrôle démocratique de l’économie. Ces mesures sont également indispensables pour développer la forme nouvelle de la coopération en matière de politique sociale, la solidarité internationale, la démocratie et la soutenabilité environnementale. Nous devons soutenir le processus constitutionnel des régimes politiques authentiquement démocratiques. Nous devons également encourager l’auto-organisation et la mobilisation.

Les nuages s’amoncellent au-dessus de l’Europe. Mais, si la gauche retrouve du courage politique, il est encore temps pour elle de reprendre la direction des évènements. La gauche doit renouveler et affiner ses propositions économiques, sociales et politiques. Elle doit se souvenir qu’elle tire sa force de la défense de la démocratie, de la souveraineté populaire, des intérêts des travailleurs et des travailleurs et des opprimés. Et elle doit se préparer à une rupture radicale avec le carcan néolibéral imposé par les Traités de l’Union européenne et par l’Union économique et monétaire.

  1. La deuxième conférence internationale du réseau EReNSEP, intitulée «La France et l’Europe après le Brexit», s’est tenue à Paris les 2 et 3 décembre 2016 (voir ici)
  2. Voir ici le «Communiqué pour un Plan B permanent en Europe» après le troisième Sommet international pour un Plan B en Europe les 19 et 20 novembre 2016 à Copenhague. Le Sommet du Plan B aura lieu à Rome les 11 et 12 mars 2017.

Les signataires

Josep Maria Antentas (Professeur de sociologie à l’Université autonome de Barcelone, Espagne)

Jeanne Chevalier (Parti de gauche, Secrétaire nationale à l’économie, France)

Eric Coquerel (Parti de Gauche, Coordinateur politique, France)

Alexis Cukier (Ensemble !, Equipe d’animation nationale, France)

Fabio De Masi (Député européen, Die Linke, Allemagne)

Sergi Cutillas (Chercheur en économie au Centre de recherche Ekona, membre de la Plateforme pour un audit citoyen de la dette, Espagne)

Cédric Durand (Maître de conférences en économie, Université Paris XIII, France)

Guillaume Etiévant (Parti de gauche, ancien Secrétaire national à l’économie, France)

Stefano Fassina (Député au Parlement italien, Sinistra Italiana, Italie)

Heiner Flassbeck (Professeur honoraire d’économie et de sciences politiques à l’Université de Hambourg, Allemagne)

Constantinos Gavrielides (Conseiller régional et membre de la Commission économique de la région de l’Ouest, Grèce)

Marlène Grangé (Ensemble !, France)

Sabina Issehnane (Maître de conférences en économie, Université de Rennes 2, France)

Costas Lapavitsas (Professeur d’économie à l’Université de Londres, ancien député Syriza, Grèce)

Moreno Pasquinelli (Programma 101, Italie)

Jean-François Pellissier (Ensemble !, Porte-parole, France)

Laura Raim (Journaliste indépendante, France)

Patrick Saurin (BPCE Sud, Porte-parole, CADTM, France)

Eric Toussaint (CADTM, Porte-parole du réseau international, Belgique)

Aurélie Trouvé (Maître de conférences en économie, Agrosup Dijon, France)

Miguel Urbán (Député européen, Podemos, Espagne)

Christophe Ventura (Chercheur en relations internationales, membre du Chapitre 2, France)

Frédéric Viale (Docteur en droit, membre du Chapitre 2, France)

Sébastien Villemot (Economiste à l’OFCE, France)

Grigoris Zarotiadis (Professeur associé à l’Ecole d’Economie et des Sciences Politiques de l’Université Aristote de Thessalonique, Grèce)

Vous trouverez en ligne les vidéos de la conférence « La France et l’Europe après le Brexit ».

 

Sur les mesures sociales ?

18/12 Sur les fameuses « mesures sociales » de TSIPRAS, Vangelis Goulas apporte ici quelques précisions :

Les médias françaises parlent des « mesures sociales » annoncées par Tsipras ,il s’agit d’un « dividende social »…de pacotille ,l’ ancien premier ministre Antonis Samaras avait aussi annoncé en décembre 2014, et pareillement à cause de la colère forte de la rue, avant les élections un « dividende social » identique .
Alexis Tsipras voit que son gouvernement ne pourra jamais passer les nouvelles mesures d’austérité demandées par les créanciers dans le cadre du 4eme mémorandum – et en contrepartie de l’ allégement hypothétique de la dette- et tente de faire une « sortie héroïque » vers des élections anticipées en orchestrant une fausse bagarre avec l’euro-groupe .
Les retraités grecs » ont manifesté jeudi soir contre le gouvernement ,les MAT-CRS ont barré la route vers la résidence du premier ministre et siège du gouvernement . « ils ont bafoué nos droits , ils nous donnent ,la charité  » tel était leur slogan cf Photo

23/12 de  Yannis Youlontas

« Non, on ne dit pas merci ! »

Grèce, ce matin. Un jeune journaliste de la télé publique (pro-Tsipras), micro en main, peine à faire son reportage de propagande (mélo) dans la queue des petits retraités qui vont chercher leur ristourne de Noël depuis hier. Un dame lui répond :
« Dire merci à Tsipras ? Mon petit, tu vas pas bien* ? Ce pantin** nous a coupé de 22% les retraites, exactement comme ses prédécesseurs ! Non, on ne dit pas merci ! Non, on n’est pas content ! » (applaudissements)

* Παιδι μου πας καλά;
** Καραγκιόζης

Sur les réfugiés semaine 51

23/12 Initiative Solidarite : Réfugiés en Grèce : l’horreur qu’on ne conte plus

Les médias dominants parlent de moins en moins des dizaines de milliers réfugiés piégés en Grèce au moment même où leurs conditions de vie se dégradent au plus haut point.
Après avoir fui l’horreur de la guerre, après avoir survécu la traversée mortelle de la Mer Egée, ils se retrouvent entassés dans les fameux hotspots, des véritables prisons surpeuplées,insalubres et dangereuses où leurs droits les plus élémentaires ne sont pas respectés.
Sur les îles de la mer Egée notamment, la misère et le désespoir rendent la situation explosive, créant un terrain fertile pour les néonazis d’Aube Dorée qui, ravigorés par l’enlisement de leur procès et par l’attitude pour le moins passive du gouvernement envers eux, s’attaquent aux camps de réfugiés, notamment à Chios. A Lesvos, des incendies mortifères, accidentels ou pas, se multiplient, suivis d’émeutes violemment réprimées. A Samos, un réfugié blessé suite à une émeute a été maintenu menotté à un banc,dans un corridor de passage d’un commissariat, exposé à tous les passants pendant 19 jours !
C’est que, comme pour le mémorandum, le gouvernement grec applique à la lettre le dogme de l’UE : Créer des conditions dissuadant les réfugiés à venir en Europe (créer donc des conditions pires ou analogues à celles qu’ils sont en train de fuir) au mépris des droits de l’homme dont elle se veut la championne.
L’application zélée de l’accord honteux UE-Turquie en est l’exemple parfait : malgré la dégradation quotidienne de l’état de droit par le régime Erdogan, les expulsions vers ce « pays sûr » se poursuivent. Souvent les réfugiés ne sont même pas informés de leur droit de demande d’asile ou de la procédure à suivre. De toute façon, les tribunaux ont reçu l’ordre de ne pas examiner leur dossier sur le fond, lorsque ils viennent de la Turquie. Les juges qui ne se sont pas pliés ont été remplacés suite à la demande expresse de l’UE.
Un crime contre la dignité et l’intégrité humaine est en train d’être commis, jour après jour, par nos décideurs européens. Mieux vaut donc se méfier du silence des médias ces derniers mois, essayer de s’informer et si possible, de venir en aide aux mouvements solidaires qui sont de plus en plus marginalisés et criminalisés.
L’excellente parodie de la part de MSF du spot auto-congratulateur honteux du Conseil de l’UE sur la crise migratoire ne pourrait mieux illustrer ce post.
https://mobile.twitter.com/MSF_Sea/status/809421016883662848

21/12  Crise des réfugiés : Revue de la presse hellénique  : Kathimerini fait état de la « situation extrêmement difficile » sur les îles grecques où les arrivées de réfugiés et migrants se poursuivent. 101 personnes supplémentaires sont arrivées hier sur les îles en provenance de la Turquie, dont 81 sur l’île de Lesbos. D’après la presse seul un petit nombre d’entre eux ont un profil de réfugié : la majorité serait composée d’Africains, de Latino-américains, d’Afghans, et de Pakistanais. Les autorités compétentes parlent de « réseau international de passeurs » via les îles grecques.
Selon les données officielles, 15 103 réfugiés et migrants se trouvent actuellement sur les îles grecques. M. Maarten Verwey, coordonnateur de l’UE pour la mise en œuvre de l’accord UE Turquie, a effectué une visite sur l’île de Chios et aurait indiqué aux autorités locales que le transfert vers la Grèce continentale des réfugiés et migrants se trouvant sur les îles n’était pas possible, car conformément à ce qui est prévu par l’accord UE-Turquie du 20 mars 2016, la Turquie n’accepte les renvois de migrants que depuis les îles grecques.
Le Journal des Rédacteurs relève pour sa part que 15 réfugiés se trouvant sur l’île de Chios dans le centre d’accueil de Souda ont entamé depuis dimanche dernier une grève de la faim en signe de protestation contre les conditions de vie déplorables, tandis que 4 d’entre eux menaceraient de se suicider.

18/12 Crise des réfugiés: les oubliés de la «route des Balkans» http://www.rfi.fr/europe/20161218-migrants-route-balkans-refugies-bulgarie-serbie-grece-macedoine

18/12 Grèce : le club de Larissa soutient les réfugiés malgré l’interdiction Le club grec de Larissa a joué dimanche face au Panathinaikos (0-0) avec un maillot sans sponsor mais avec un message de soutien aux réfugiés.

Le club grec de Larissa a bravé dimanche soir l’interdiction qui lui avait été faite de porter des maillots avec un message de soutien aux réfugiés lors du match de première division contre le Panathinaikos.

Les joueurs du club, qui représente une ville où sont arrivés des milliers de réfugiés d’Afrique et du Moyen-Orient ces derniers mois, ont joué avec un maillot sans sponsor mais qui arborait la phrase «Les enfants de réfugiés sont nos enfants», un message jugé «hautement politique» par les autorités grecques. Ils ont décroché un match nul (0-0).

Le club avait déjà affiché son soutien aux réfugiés en janvier quand ses joueurs, et ceux de l’équipe adverse, étaient restés assis pendant deux minutes d’un match de deuxième division.

Alter-sommet : déclaration finale et calendrier

L’Europe, c’est nous ! Notre programme pour reconquérir nos droits

Déclaration finale de la conférence Rights4All Now – 25&26 novembre, Bruxelles

« Il faut toujours commencer par rêver »
Fidel Castro, 1926-2016

1. A l’invitation d’Alter Summit, nous nous sommes rencontrés, plus de 150 femmes et hommes venus de plus de 15 pays, de différents environnements. Nous avons fait connaissance, échangé, débattu comme des camarades ;

2. Nous avons mesuré la diversité de nos luttes : niveaux, formes de luttes, protagonistes … Notre responsabilité est de valoriser cette diversité : aussi bien nos complémentarités que nos contradictions : c’est une difficulté mais une richesse, notre rôle est de travailler à la convergence ;

3. Ces débats riches n’ont de sens que s’il y a prolongement – c’est pourquoi nous avançons ci-dessous un programme de travail, de débats et de rencontres ;

4. Pour commencer, nous proclamons que l’Europe c’est nous : ce n’est pas l’UE, ni les entreprises multinationales, ni le 1% qui a pris le contrôle de nos vies : l’Europe que nous voulons sera construite par en-bas, par les luttes : par les femmes, les migrant.e.s avec et sans papiers, les travailleurs.euses, les chômeurs.euses, les paysans.nes, les jeunes, par toutes celles et ceux qui refusent cette société de domination ;

5. Nous proclamons que nos droits fondamentaux et sociaux ne peuvent être remis en cause par aucun traité et que le cas échéant nous assumons la désobéissance à ces derniers ;

6. Nous menons nos luttes partout : sur les lieux de travail, dans les rues et les quartiers comme dans les territoires… Nous exprimons à haute voix nos priorités politiques. A partir de nos propositions et revendications concrètes, nous encourageons tous les membre du Parlement européen ou groupes politiques à soutenir nos positions ;

7. Nous avons à faire face à plusieurs enjeux :
L’austérité en Europe provoque des crises multiples (chômage, précarité) ; la crise climatique s’aggrave. L’Union Européenne refuse l’accueil des migrant.e.s et réfugié.e.s, construit des murs laissant mourir des milliers de personnes dans la Méditerranée et signe des accord honteux pour expulser un maximum de personnes – au lieu de garantir la liberté de circulation et d’installation pour toutes & tous. L’Union Européenne se militarise encore plus. Non seulement l’extrême droite monte mais aussi elle prend le pouvoir dans plusieurs pays.

Face à cette situation, nous avons avec d’autres une responsabilité : construire un message populaire clairement opposé à la globalisation capitaliste (banques, multinationales, UE), mais sur une base démocratique, internationaliste, antiraciste, antifasciste, féministe, écologiste et pacifiste. Nous nous engageons pour l’égalité, les libertés civiles, le droit à la négociation collective et à l’action syndicale (contre la répression des syndicalistes et des militant.e.s). La première étape est de bien formuler ce message, la seconde sera de construire une campagne large qui nous réunira.

8. Au cœur de ce message, il y a l’affirmation des
DROITS SOCIAUX POUR TOUTES ET TOUS (universalité des droits) :
Emploi, revenu, logement, protection sociale, santé, enseignement…
Pour toute personne qui vit ou travaille en Europe
Mais aussi au-delà, pour toutes les populations du monde (contre le néocolonialisme, l’impérialisme et le militarisme : l’Europe n’est pas le centre du monde )

9. En second lieu, derrière ce message, nous devons formuler des revendications précises communes : réduction du temps de travail, salaire minimum, lutte contre la privatisation, lutte contre le dumping social et fiscal, égalité de traitement migrants / nationaux, enseignement et santé publics en dehors des mécanismes de marché…
Nous devons prendre le temps pour définir ensemble nos priorités dans ce domaine et chercher des convergences avec d’autres réseaux et organisations.

10. Les campagnes TTIP TISA CETA & le Mouvement Climat sont une base de large coalition populaire et unitaire ; il faut en prolonger et approfondir le message politique.

11. Nous publierons et discuterons les rapports des groupes de travail. A ce stade, les groupes de travail ayant préparé la conférence, décident de continuer leur travail.

1. Transition écologique :
défendre une transition juste et démocratique contre la transition du capitalisme vert et refus de la privatisation de l’énergie, des transports, etc…
construire un « espace sûr » commun d’échange au sein de la société civile, syndicats et activistes notamment (rencontre autour de la COP23, novembre 2017)

2. Résistance 2.0. :
déconstruction du discours néolibéral
élaboration de revendications/positions sur les changements dans le monde du travail et pour encourager les résistances (nouvelle rencontre dans le cadre des mobilisations du G20)
promouvoir un syndicalisme pour « tous les travailleurs.euses »

3. Communs & services publics :
approfondir le débat biens communs/service public
défendre et renforcer/démocratiser les services publics (santé, énergie, transport …) contre la financiarisation et la privatisation
consolider les statuts des agents publics
identifier les attaques de nos gouvernements contre les services publics ;

4. Unité :
proposer une campagne large « Rights4All » (Droit pour tou.te.s) ;
publier un répertoire des luttes riches et diverses qui vont déjà dans le sens de R4A (multiplicité des buts, des formes de luttes, …) et qui peuvent être renforcées ;

5. Migrants et syndicats
importance de lier travail syndical et mouvements pour les droits des migrant.e.s
nouvelle rencontre en février, avec plus d’acteurs européens

12. Calendrier

Nous publierons les rapports d’ici fin décembre
Une assemblée de travail d’Alter Summit sera convoquée en février ou mars
Nous mettrons à profit pour avancer plusieurs dates de mobilisations :
18 décembre 2016 – journée internationale des migrants
13-14 janvier 2017 : sommet Françafrique à Bamako
8 mars : Journée mondiale du droit des femmes
18 mars : actions contre l’accord UE-Turquie
21 mars : journée internationale contre le racisme
3 avril : Date globale contre les paradis fiscaux (cf décision au FSM à Montréal)
7 avril : journée européenne d’action contre la commercialisation de la santé
1er mai
23 juin : journée de défense des services publics
5-8 Juillet : réunion du G20 à Hambourg : contre-sommet, actions, manifestation

Toutes ces dates sont importantes. Le travail des groupes permettra de définir des priorités.

L’assemblée soutient en outre une motion de solidarité avec le peuple grec dans sa lutte pour la mise en place de conventions collectives.

Annexes (pour le débat)
- Motion proposée par Europa Neu Begründen (en anglais)
- Déclaration inter-syndicale sur la situation en Turquie

Vous trouverez des documents relatifs aux diverses interventions sur le site web de la conférence :
http://www.altersummit.eu/mobilisation/article/program-rights4all-now?lang=fr

Plus d’informations : info@altersummit.eu

Les chiffres terribles du chômage et de la pauvreté

Revue de la presse hellénique  18/12/2016

Chômage :  Selon les nouvelles données d’ELSTAT et de l’institut INE de la GSEE, 7 chômeurs sur 10 sont des chômeurs de longue durée (recherchent du travail depuis plus de douze mois, indépendamment de s’ils ont travaillé ou pas dans le passé), soit 820 000 personnes. Ils représentent 73 ,8% des chômeurs.
Neuf chômeurs sur dix ne perçoivent aucune aide.
Seuls 10% touchent une allocation chômage de l’OAED et 1,5% des chômeurs de longue durée inscrits touchent l’allocation supplémentaire de 200 euros.
En outre, ▪depuis six ans, le chômage a conduit à l’émigration 300 000 jeunes hautement qualifiés ; ▪chaque chômeur est en général sans emploi depuis deux ans et demi ;
▪350 000 foyers n’ont aucun membre qui travaille ; ▪le pourcentage des femmes au chômage (27,2%) est plus important que celui des hommes ; ▪le pourcentage le plus élevé est observé chez les jeunes de 15 à 24 ans (46,9%) ; ▪entre 2010 et 2014, le nombre des chômeurs inscrits a augmenté de 45% et le nombre des ayants droit à l’allocation chômage a été réduit de 47% ; ▪la sécurité sociale perd plus de 7 mds € par an en raison du chômage réel (Ta Néa).

TO VIMA :« La société mise à l’épreuve et les retraités », par Sifis Polymilis :

« Plus de 125 000 travailleurs en Grèce touchent moins de 100 euros par mois, selon les données officielles rendues publiques par la ministre du travail. Des centaines de milliers d’autres,travaillant à mi-temps, toucheraient autour de 500 euros par mois. M. Tsipras a décidé que ceux qui ont droit à une aide supplémentaire sont les retraités. Certes, les retraités ne font pas partie du groupe des privilégiés. Mais comparés à ceux qui travaillent dans le secteur privé, ils sont dans une situation nettement meilleure, puisqu’ils disposent d’un revenu petit, mais stable. Dans l’enquête menée sur les conditions de pauvreté extrême en Grèce, menée par l’équipe de M. Matsagganis, les plus de 65 ans sont la catégorie de population la moins touchée, seuls 2,7% d’entre eux étant en situation de pauvreté extrême, tandis que, cette proportion est de 24,4% pour les 18 à 29 ans, de 16,3%
pour les 30-44 ans, il est de 16,3%, et de 70% à 75% chez les chômeurs. Aucun pays qui investit surtout sur ses retraités n’a d’avenir. Les injustices subies par les retraités sont nombreuses et douloureuses pour certains. Mais la crise humanitaire vécue par les chômeurs, les jeunes, et les travailleurs précaires est manifestement plus grande (…) »

Grèce : Désinformation, révolte, croissance ou pillage par YY

Dans le silence des mass-médias occidentaux, la révolte gronde en Grèce et la résistance s’amplifie. Après un mois de novembre très agité (cf. mes messages précédents) et des craintes de troubles qu’auraient fait remonter les services de renseignements grecs fin novembre, les manifestations et affrontements se poursuivent en ce mois de décembre 2016, avec en points d’orgue, des émeutes dans plusieurs villes ce 6 décembre(1), plusieurs actions de sabotage et une nouvelle grève générale ce 8 décembre amplifiée par plus d’une semaine de grève totale du trafic maritime provoquant rapidement un début de blocage de l’économie ces derniers jours.
Autre désinformation : les dirigeants européens racontent partout que la Grèce va mieux, ce qui sous-entend que l’austérité est un remède efficace contre la crise économique et sociale. Ils évoquent à la fois une baisse du chômage et une hausse de la croissance, parmi les grandes nouvelles saluées par des éditocrates.
Baisse du chômage en Grèce ? La bonne blague ! Au contraire : le chômage de longue durée (plus d’un an), celui qui n’est pas indemnisé ni pris en compte, poursuit sa hausse vertigineuse et continue de faire d’innombrables victimes. En plus, des centaines de milliers de Grecs se sont exilés, dont une majorité de jeunes qui, par conséquent, ne pointent plus en Grèce. Pour finir, ceux qui parviennent à trouver du boulot sont payés encore plus mal qu’avant. Les salaires sont en chute libre et les contrats (quand il y en a) sont précaires. On se rapproche petit à petit des emplois journaliers d’autrefois, à une époque où les ouvriers ne savaient pas si on leur donnerait du travail le lendemain. C’est beau le libéralisme.
D’où la même remarque sur la croissance : oui, c’est vrai, sur le papier, La croissance revient en Grèce, mais à quel prix ? La destruction des conquis sociaux, une précarité violente, toujours plus de drames et de situations épouvantables, des anciennes maladies qui réapparaissent, des enfants en état de malnutrition, des retraités qui ont cotisé toute leur vie et qui peinent à se loger et à se nourrir. Une croissance au prix de nombreuses expulsions et saisies de maisons particulières contre lesquelles des collectifs résistent et vont jusqu’à bloquer les tribunaux(2). Une croissance dopée par la grande braderie du bien commun, puisque tout est à vendre en Grèce, et par les grands travaux inutiles et nuisibles : extractivisme, plages bétonnées, complexes hôteliers insensés(3), mutation agricole chimique et dévastatrice… Une croissance des grands portefeuilles, puisque les plus riches sont encore plus riches au détriment de tous les autres : humains, animaux, territoires. Une croissance ? Non, un pillage et une calamité.
Ces mensonges (sur les résultats de l’austérité) et ce silence (sur nos résistances) conduisent à faire croire que telle est la voie à suivre, en cas d’épreuve. Les dirigeants politiques qui, en France, ont cassé le code du travail et se préparent à faire pire, notamment contre la sécurité sociale(4), pourraient un jour se targuer : « L’austérité, il n’en faut pas trop, bien sûr, mais en remède de cheval, même dans une situation désespérée comme en Grèce, vous voyez bien que ça marche ! »
Faux. L’austérité, ça ne marche pas. Les experts qui nous administrent des saignées depuis des années, comme les médecins de Molière au XVIIe siècle, ne font que déplacer la richesse vers les mêmes mains, au détriment de toutes les autres.
Oui, je sais, Tsipras a osé déclaré le 15 décembre à Berlin : « La crise grecque appartient définitivement au passé »(5). Mais, allez vous encore le croire, un an et demi après sa capitulation ? Non, bien sûr, car vous savez ce qui s’est passé depuis le 13 juillet 2015 : une politique de collaboration insupportable. Tous ceux qui, en France, ont choisi de ne plus soutenir sa stratégie depuis lors et de prendre leurs distances ont bien fait. Le théâtre n’a que trop duré. Et nous le savons plus que jamais : en face, nos tyrans ne lâcheront rien, sinon quelques miettes de circonstances pour manipuler l’opinion, à grand renfort de mise en scène. Parallèlement, ils continueront à montrer du doigt des boucs-émissaires (insurgés, réfugiés, militants syndicaux, fonctionnaires…) pour essayer de détourner les regards de leurs agissements en faveur d’un pouvoir toujours plus autoritaire et d’un capitalisme encore plus violent.
Dans ce contexte de mobilisation et de convergence de luttes, nous faisons appel à vous, car l’année qui s’annonce va être cruciale.
Premièrement, nous organisons une nouvelle collecte de fournitures à destination des initiatives solidaires autogérées en Grèce qui en ont besoin (celles que nous vous avons présentées dans nos films, pour la plupart). Autrement dit, il ne s’agit pas d’actions « pour » mais « avec » la population grecque en souffrance et « avec » les réfugiés, dont la majorité fuient la guerre en Syrie. La liste des besoins, fixée avec nos camarades sur place, est ici.
Deuxièmement, après Ne vivons plus comme des esclaves (6) et Je lutte donc je suis (7), nous commençons à préparer un troisième film (toujours en creative commons, gratuit sur internet et à but non lucratif) qui sera également en soutien aux initiatives solidaires autogérées. Si vous voulez en savoir plus et, éventuellement, nous aider, c’est là.
Courage pour l’année à venir. Tenez bon et comptez sur nous pour résister simultanément à l’autre bout de l’Europe.
La lutte continue, en Grèce, en France et ailleurs, dans notre diversité qui fait notre richesse et notre force.
Solidairement,
Yannis Youlountas
(1) Des affrontements ont eu lieu ces derniers jours dans une dizaine de villes, notamment à Thessalonique et surtout à Athènes le 6 décembre :
(2) Lire à ce sujet, l’interview de Filippos Filippides du comité « Vente aux enchères STOP » par Eva Betavatzi du CADTM.

(3) Par exemple, le site d’Hellinikon à Athènes (où de nombreuses initiatives autogérées sont implantées) : bientôt transformé en mini Quatar pour la haute bourgeoisie sur un immense terrain acheté pour moins du dixième de sa valeur. Voir la vidéo.

(4) Voir à ce sujet l’excellent film de Gilles Perret : La Sociale.

(5) Sources en langue française : Reuters, Rfi… Déclaration qui a évidemment provoqué un tollé en Grèce !

(6) Film Ne vivons plus comme des esclaves (2013) : gratuit en intégralité ici (n’hésitez pas à partager ou même profiter des fêtes pour le visionner en groupe et susciter la discussion).

(7) Film Je lutte donc je suis (2015, nouvelle version novembre 2016) : gratuit en version longue ici (n’hésitez pas à partager ou même profiter des fêtes pour le visionner en groupe et susciter la discussion).

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