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Soutien aux VioMe date limite des commandes groupées

Solidarité concrète avec les travailleurs
de l’usine VIOME occupée et autogérée
à Thessalonique en Grèce

Après que leur usine ait été mise en faillite et abandonnée par les employeurs, les salariés depuis maintenant 8 ans l’ont reprise en coopérative ouvrière.

Ils fabriquent des produits d’entretien ménager écologiques qu’ils distribuent de manière militante. Ils sont menacés d’expulsion par la justice grecque. Ils en appellent à la solidarité internationale.

Voir la lettre des VioMe et notre Tract d’information

Depuis 2016 et la visite de Makis Anagnostou à Grenoble et afin de les soutenir, le comité de Grenoble organise chaque année une commande groupée de leurs produits. Pour celle de 2022 vous trouverez :

– le catalogue et les prix (TTC)  : Catalogue des prix 2022

– le bon de commande avec tous les renseignements utiles : Bon-de-commande-Viome-2022

Attention : la date limite de réception des commandes est fixée

au mercredi 13 avril 2022

Contribuons par nos achats à soutenir cette lutte exemplaire !

A noter que le comité en partenariat avec le cinéma Le club de Grenoble propose le jeudi 7 avril 2022 à 20h15 la projection du film de Marco Gastine  « Jusqu’à la mer ». Voir l’annonce

Ce film tourné dans un grand hôpital public d’Athènes est un document fort sur la rééducation et les problèmes psychologiques autour de cette rééducation . Donc les services hospitaliers, associations de défense des handicapes, tous ceux qui se mobilisent pour l’égalité et l’insertion, sont concernés.
.

Cette soirée sera l’occasion de faire un point d’actualité sur les VioMe et passer les dernières commandes.

En Grèce, la presse sous surveillance

Liberté cadenassée Par , correspondant à Athènes.

Le rapport publié fin mars sur la liberté de la presse en Grèce démontre que le journalisme indépendant est de plus en plus restreint. Exercer ce métier y devient compliqué, au mépris de la démocratie.

« Monsieur Mitsotakis « est obsédé par le contrôle de l’information » », ce qui fait de la Grèce un « pays problématique en matière de liberté de presse et de démocratie ». Cette attaque contre le Premier ministre actuel, Kyriakos Mitsotakis (Nouvelle Démocratie, ND, Droite conservatrice) vient de son prédécesseur à la tête du gouvernement grec de janvier 2015 à juillet 2019, le leader de la gauche (Syriza) Alexis Tsipras. Pour tweeter ces mots, il s’appuie sur le rapport du Centre européen pour la liberté de la presse et des médias, en coopération avec d’autres organisations comme Reporter sans frontières (RSF) ou Fédération européenne des journalistes (FEJ), intitulé Contrôler le message : des défis pour le journalisme indépendant en Grèce, publié fin mars.

Le porte-parole du gouvernement, Yannis Economou, a rétorqué : « C’est dommage qu’un parti grec adopte et utilise un rapport qui porte atteinte à la fois la presse grecque et ses responsables et aux institutions de notre pays. » Affirmant ensuite : « La Grèce est un pays européen régi par l’état de droit et l’indépendance de la presse est garantie par la Constitution. Le pluralisme et la liberté d’expression et de critique sont une pratique quotidienne. »

Une détérioration depuis le retour de la droite

Pourtant, au fil des 27 pages, les auteurs démontrent que la situation s’est « détériorée » depuis le retour du parti de droite Nouvelle Démocratie au pouvoir, en juillet 2019. Certes, la question de l’indépendance de la presse se pose de longue date dans un État au paysage médiatique extrêmement polarisé. Mais en 2020, la Grèce est passée de la 65e à la 70e place au classement de la presse établi par RSF. En juillet 2019, la première loi votée par le parti de droite a ainsi consisté à faire passer l’agence de presse nationale et les radios et télévisions publiques sous le contrôle direct du Premier ministre Kyriakos Mitsotakis.

Conséquence : « Des pressions exercées sur les journalistes ont plusieurs niveaux, dont la plupart sont cachées », explique à Marianne Mahi Nikolara, membre du bureau de l’Union des journalistes d’Athènes et journaliste à ERT (le groupe audiovisuel public grec). Elle précise que « des journalistes qui travaillaient pour ERT depuis des années en contrat à durée indéterminée ont été mis de côté. Le journal télévisé a été fortement réduit, les émissions d’investigation ont toutes été progressivement supprimées. Je travaillais sur la dernière qui existait encore l’an dernier. Aujourd’hui, il n’y a plus d’enquête ». Elle parle même d’un « contrôle étouffant » que ce soit à la radio ou à la télévision. Le rapport évoque, plus généralement, un « climat pesant pour le journalisme indépendant. »

À LIRE AUSSI :En Grèce, les journalistes craignent une « reprise en main des médias » par le gouvernement

Cette pesanteur est renforcée par un arsenal juridique qui restreint la liberté de la presse adopté en moins de trois ans. En novembre 2021, le Parlement a voté une loi sur les fake news pénalisant les personnes qui propageraient des « fausses informations » susceptibles d’inquiéter le public ou de détériorer la « confiance dans l’économie nationale, les capacités de la défense nationale ou la santé publique ». En mars 2022, une loi est passée accordant au Conseil supérieur de l’audiovisuel grec le pouvoir de contrôler les « dérives » supposées des médias, y compris ceux de presse écrite. Les journaux et directeurs de publication lui sont redevables d’amendes. En revanche, l’enquête sur l’assassinat du journaliste Giorgos Karaïvaz, le 7 avril 2021, n’avance pas.

« Participer à cette mission m’a ouvert les yeux sur la réalité de la situation grecque », a confié la représentante de la FEJ lors de la présentation du rapport. Une situation que le rapport estime également « alarmante » en ce qui concerne l’économie des médias. Un seul exemple en témoigne : la « liste Petsas », du nom de l’ancien porte-parole du gouvernement, qui a été révélée sur l’insistance de l’opposition au Parlement. Elle comportait les noms des entreprises de presse, blogs etc. qui avaient bénéficié de 20 millions d’euros au total pour diffuser des messages gouvernementaux lors de la pandémie. Les médias proches de l’opposition et ceux d’investigation n’étaient pas dessus.

À LIRE AUSSI : À peine élue, déjà contestée, la droite grecque face aux syndicats

Le directeur du magazine d’investigation Documento, Kostas Vaxevanis, a même affirmé que ses recettes publicitaires avaient été réduites peu de temps après l’arrivée de ND au pouvoir. Avec un objectif : étouffer économiquement son journal qui dérange régulièrement. En 2012, Kostas Vaxevanis avait, par exemple, publié la « liste Lagarde » comportant les noms de riches fortunes grecques réalisant de l’évasion fiscale en Suisse. Il a également mis à jour le « scandale Novartis », une affaire de pots-de-vin versés à des responsables politiques et médecins pour augmenter le prix des médicaments. Il se retrouve devant les tribunaux, accusé de complot, comme la journaliste Gianna Papadakou qui, elle aussi, a enquêté sur le groupe pharmaceutique suisse.

« De pire en pire »

En revanche, en janvier 2022, la commission spéciale du Parlement, compétente pour enquêter sur les personnalités politiques mises en accusation – dont ses pairs – a conclu à l’innocence de tous les responsables politiques et l’affaire a été classée. Pour cette ancienne journaliste, « le journalisme est considéré comme un crime et ce gouvernement fait tout pour empêcher les enquêtes. Il souhaite simplement que les journalistes propagent son message ».

Même certains élus de la majorité s’offusquent de ces manières d’agir, mais peu publiquement. Quand ils le font, ils en subissent les frais. C’est le cas de Giorgos Kyrtsos, député ND au Parlement européen, qui a été exclu après « avoir indiqué au gouvernement qu’il se trompait de cible dans l’affaire Novartis. J’ai aussi critiqué les pressions faites sur les médias grecs par le gouvernement, notamment des pressions financières ». Et il ajoute : « Mon cas personnel montre que le gouvernement essaye de contrôler les médias, jusqu’à la parole des parlementaires de son bord ! C’est de pire en pire. » Dans le berceau de la démocratie, c’est un des piliers de l’information et du libre choix qui est attaqué.

Regards sur la méditerranée centrale

Des centaines de personnes secourues après des naufrages tragiques, alors que la vague des retours forcés en Libye s’intensifie

Cette publication de SOS MEDITERRANEE a pour but de faire le point sur les évènements qui se sont déroulés en Méditerranée centrale au cours des dernières semaines. Il ne s’agit pas de livrer une revue exhaustive des faits, mais plutôt de fournir des informations sur l’actualité de la recherche et du sauvetage dans la zone où nous intervenons depuis 2016, sur la base de rapports publiés par différentes ONG et organisations internationales ainsi que par la presse internationale.

Plus de 500 personnes en situation de détresse imminente en mer sauvées par des navires humanitaires au cours de ces quatre dernières semaines.

Après sa première mission de 2022, l’Ocean Viking a débarqué 247 personnes secourues lors de cinq opérations distinctes, à Pozzallo, en Sicile, le week-end des 19 et 20 février.

Le Sea-Watch 4 a secouru 129 personnes lors de deux opérations de sauvetage le 19 février. Le 25 février Trapani, en Sicile, a été assigné comme port de débarquement pour les rescapé.e.s. Mais le 26 février, en raison des mauvaises conditions météorologiques, les autorités italiennes ont finalement désigné Porto Empedocle , toujours en Sicile, comme lieu de débarquement.

Le 5 mars, l’Open Arms  a secouru 28 personnes à bord d’une embarcation en bois surchargée.  Après une semaine d’attente à bord, l’Open Arms s’est vu assigner Augusta, en Sicile, comme port de débarquement pour les rescapé.e.s. Le débarquement s’est déroulé le 12 mars.

Entre le 5 et le 6 mars, l’équipage MSF à bord du Geo Barents a secouru 111 personnes au cours de deux opérations. 80 personnes à bord d’un bateau pneumatique à la dérive, dont des femmes et des enfants, ont été secourues lors de la première opération.  Le deuxième sauvetage a eu lieu dans la zone maltaise de recherche et de sauvetage après 6 heures de recherche de nuit, dans des conditions météorologiques difficiles. Les autorités italiennes ont désigné Augusta, en Sicile, pour le débarquement des rescapé.e.s le 14 mars.

Le même jour, le Sea Eye 4 a annoncé son départ vers la Méditerranée centrale après une escale technique de 10 semaines dans un chantier naval.

Le 22 février, trois patrouilleurs des garde-côtes italiens ont secouru 573 personnes à bord de deux bateaux de pêche surchargés, victimes de mauvaises conditions météorologiques dans la zone italienne de recherche et de sauvetage.  Les personnes rescapées ont ensuite été transférées à bord du navire Diciotti, qui les a débarquées à Augusta. Au cours de l’opération de sauvetage, une personne sans vie a été retrouvée. Elle était morte depuis plusieurs jours selon les rescapé.e.s.

Un mort et 3 blessés lors d’une tragique interception par les garde-côtes libyens, sur fond de hausse continue des retours forcés en Libye  

Selon l’OIM,  1 370 personnes au total ont été interceptées et renvoyées de force en Libye au cours de ces quatre dernières semaines : 632 entre le 13 et le 19 février, 128 entre le 20 et le 26 février, 452 entre le 27 février et le 5 mars, et 158 au cours de la période du 6 au 12 mars 2022.

Sea-Watch indique avoir été témoin de deux interceptions, les 28 février et 5 mars, depuis ses avions, Seabird et Seabird 2.  Lors du second événement, Sea-Watch a signalé  la présence d’un drone de Frontex dans la zone concernée.

Selon InfoMigrants, dans la nuit du 18 au 19 février, lors d’une interception, les garde-côtes libyens ont tiré à balles réelles sur une embarcation à bord de laquelle se trouvaient environ 80 personnes. L’une d’elle est morte et trois autres ont été blessées. L’OIM a condamné  cet événement en soulignant « l’usage excessif de la force par le Dispositif libyen de soutien à la stabilisation ».

Samedi 19 février, les Pilotes Volontaires ont dénoncé l’interception « violente et dangereuse » d’une embarcation par les garde-côtes libyens dans la zone maltaise de recherche et de sauvetage. D’après l’ONG française, cinq personnes sont tombées à l’eau.

Plusieurs naufrages signalés au cours de ces quatre dernières semaines 

Selon InfoMigrants, au moins 50 personnes sont mortes dans un  naufrage tragique le 27 février au large des côtes de Sabratha.  Plus d’une douzaine de corps se sont échoués sur les côtes libyennes dans les jours qui ont suivi.

Le 28 février, le ministère tunisien de la Défense a annoncé qu’au moins neuf personnes avaient péri dans un naufrage au large de la Tunisie alors qu’elles tentaient de traverser la Méditerranée centrale vers l’Italie, tandis que neuf autres avaient été secourues par la marine tunisienne.

Selon The Guardian, au moins 19 personnes sont présumées disparues après que leur embarcation a chaviré le 12 mars au large des côtes libyennes. L’embarcation serait partie de la ville orientale de Tobrouk. Trois personnes ont survécu au naufrage et ont été emmenées à l’hôpital.

Depuis le début de l’année 2022, 193 personnes sont mortes ou ont disparu en Méditerranée centrale, et 3 091 ont été interceptées et renvoyées de force en  Libye.

Les droits humains s’appliquent en mer 

Le 1er mars, l’ONG Human Rights at Sea a publié « La Déclaration de Genève sur les droits humains en mer , réaffirmant que « les droits humains s’appliquent en mer comme sur terre ». La Déclaration fournit des conseils pratiques aux États sur « la manière de veiller à ce que les violations des droits humains en mer soient détectées, corrigées, et à terme éliminées ». L’ONG britannique travaille actuellement avec les États et l’ONU pour promouvoir l’adoption de cette Déclaration.

PHOTO : Flavio Gasperini / SOS MEDITERRANEE

Source https://www.sosmediterranee.fr/journal-de-bord/regards-sur-la-mediterranee-centrale-16-03-2022

VioMe La commande groupée 2022 du comité de Grenoble est lancée

Solidarité concrète avec les travailleurs
de l’usine VIOME occupée et autogérée
à Thessalonique en Grèce

Après que leur usine ait été mise en faillite et abandonnée par les employeurs, les salariés depuis maintenant 8 ans l’ont reprise en coopérative ouvrière.

Ils fabriquent des produits d’entretien ménager écologiques qu’ils distribuent de manière militante. Ils sont menacés d’expulsion par la justice grecque. Ils en appellent à la solidarité internationale.

Voir la lettre des VioMe et notre Tract d’information

Depuis 2016 et la visite de Makis Anagnostou à Grenoble et afin de les soutenir, le comité de Grenoble organise chaque année une commande groupée de leurs produits. Pour celle de 2022 vous trouverez :

– le catalogue et les prix (TTC)  : Catalogue des prix 2022

– le bon de commande avec tous les renseignements utiles : Bon-de-commande-Viome-2022

Attention : la date limite de réception des commandes est fixée

au mercredi 13 avril 2022

Contribuons par nos achats à soutenir cette lutte exemplaire !

A noter que le comité en partenariat avec le cinéma Le club de Grenoble propose le jeudi 7 avril 2022 à 20h15 la projection du film de Marco Gastine  « Jusqu’à la mer ».

Ce film tourné dans un grand hôpital public d’Athènes est un document fort sur la rééducation et les problèmes psychologiques autour de cette rééducation . Donc les services hospitaliers, associations de défense des handicapes, tous ceux qui se mobilisent pour l’égalité et l’insertion, sont concernés.
.

Cette soirée sera l’occasion de faire un point d’actualité sur les VioMe et passer les dernières commandes.

Projection documentaire grec « Jusqu’à la mer »

 Jeudi 7 avril à 20h15 au cinéma Le club de Grenoble

Pour participer à la commande groupée organisée par le comité grenoblois en Soutien aux VioMe

La presse a apprécié le documentaire Jusqu’à la Mer :

« Au fil des séances, alors qu’on observe les accidentés dans leurs métamorphoses, la beauté du film est de s’en tenir à ce vœu de sobriété : ne pas donner l’illusion au patient gravement atteint qu’il pourra remarcher et inventer avec lui son corps de demain. »  Maroussia Dubreuil dans Le Monde et lemonde.fr

« Notre rapport au corps, au handicap, en est bouleversé dans ce film poignant où les patients nous émeuvent moins du fait de leurs difficultés que, de leurs luttes que par leur force de caractère. » L’Humanité

« Effacé derrière une mise en scène sobre parce qu’invisible, Gastine saisit un quotidien éprouvant où chaque geste et attention est porteur d’espoir. » « En terre hellénique, la « mer » charrie plus qu’ailleurs, un imaginaire mythologique pour devenir promesse d’odyssées » Thomas Baurez dans Première

« […] la caméra, bousculée par les gestes mal assurés de ces hommes, enregistre surtout leur lutte pour l’autonomie, qui passe bien souvent par une lutte contre eux-mêmes. » Cécile Marchand dans Télérama

« Difficile, devant un tel travail en profondeur, d’émettre des réserves sur la longueur de l’ensemble. D’autant qu’on ressort plein d’énergie, heureux d’être en bonne santé, vigilant à le rester, avec un fond d’espoir au cas où […] Marco Gastine éclaire avec une justesse insigne l’aphorisme tant galvaudé de Nietzche « ce qui ne me tue pas me rend plus fort » Gilles Tourman dans Les fiches sdu cinéma

« Entre larmes et bonne humeur le film nous arme face à l’adversité. La force de la relation, la confiance dans la force de l’autre et l’humour décalé des personnes porteuses de handicap s’inscrivent comme une ode à la vie. Jusqu’à la mer n’est pas un film sur de graves accidentés mais sur des hommes en phase de renaissance. » Jean-Marie Dinh dans Altermidi

« Jusqu’à la Mer, un documentaire poignant sur le combat d’accidentés de la vie. » Susie Bourquin sur infirmiers.com « Entre frustrations et réussites, résignation et espoir, rires et colère, le réalisateur franco-grec Marco Gastine met en lumière les étapes majeures de leur « renaissance » dans Jusqu’à la mer. » Cassandre Rogeret sur handicap.fr

« La renaissance a beau être parfois, voire souvent, partielle, elle fait plaisir à voir. Chaque sourire semble provenir du cœur et accepter la vraie beauté de la vie, même si beaucoup rentrent chez eux avec un handicap impossible à effacer. » Stanislas Claude dans Publik’Art

« Le titre du documentaire évoque ce patient dont le rêve est de revoir la mer lorsqu’il sortira de l’hôpital. Jusqu’à la mer est plein de bons sentiments, le spectateur a envie de participer pour contribuer au rétablissement des patients, c’est un vrai bon moment d’humanité. » Stanislas Claude dans Le Quotidien du Cinéma

« Il faut parfois des œuvres comme Jusqu’à la mer pour nous faire prendre conscience que le mouvement est l’essence même de la vie et que le verbe marcher est un concept à lui seul quand la vie ne marche plus, quand le moteur cale. Il faut aussi l’humanité et le courage d’un réalisateur comme Marco Gastine pour nous faire entrevoir ce qui nous attend si notre hôpital public poursuit sa dégradation. » Danielle Lambert dans culturopoing.com

« Jusqu’à la mer est un bien beau documentaire, réaliste et cru sur des fragments de vies brisées, mais aussi une formidable leçon courage de solidarité et d’espoir. » Philippe Hugot dans Baz’art « Marco Gastine excelle à faire oublier la présence de la caméra. Cela donne un film en immersion, réaliste, sans fioriture mais plein d’humanité, au plus près des patients et du personnel soignant. » Bernard Gendreau dans frenchtouch2.fr

« Il est difficile de ne pas céder à l’émotion de ces portraits tout en sincérité. On ressort de ce premier documentaire conforté par la nécessité de continuer à défendre les moyens à l’hôpital et la reconnaissance des personnels qui œuvrent chaque jour auprès de leurs patients. » Laurent Cambon dans Avoiralire

« Marco Gastine décrit avec minutie l’engagement d’une équipe médicale qui fait front commun malgré les difficultés matérielles pour soigner aussi bien les corps que les âmes. […] Le cinéaste parvient ainsi à exprimer à l’image ses ambitions du départ quand il disait :« Je rêve d’un film qui fera rire et pleurer, avant de faire réfléchir. Un film qui fera rentrer le spectateur dans la peau des protagonistes. Qui le mettra, pendant 90 minutes, dans un lit d’hôpital. » Le rêve est bien devenu réalité. » François Cardinalli dans Travellingue

« Au fil des séances, alors qu’on observe les accidentés dans leurs métamorphoses, la beauté du film est de s’en tenir à ce vœu de sobriété : ne pas donner l’illusion au patient gravement atteint qu’il pourra remarcher et inventer avec lui son corps de demain. » Maroussia Dubreuil dans Le Monde et lemonde.fr

« Notre rapport au corps, au handicap, en est bouleversé dans ce film poignant où les patients nous émeuvent moins du fait de leurs difficultés que, de leurs luttes que par leur force de caractère. » L’Humanité

« Effacé derrière une mise en scène sobre parce qu’invisible, Gastine saisit un quotidien éprouvant où chaque geste et attention est porteur d’espoir. » « En terre hellénique, la « mer » charrie plus qu’ailleurs, un imaginaire mythologique pour devenir promesse d’odyssées »  Thomas Baurez dans Première

« […] la caméra, bousculée par les gestes mal assurés de ces hommes, enregistre surtout leur lutte pour l’autonomie, qui passe bien souvent par une lutte contre eux-mêmes. » Cécile Marchand dans Télérama

« Difficile, devant un tel travail en profondeur, d’émettre des réserves sur la longueur de l’ensemble. D’autant qu’on ressort plein d’énergie, heureux d’être en bonne santé, vigilant à le rester, avec un fond d’espoir au cas où […] Marco Gastine éclaire avec une justesse insigne l’aphorisme tant galvaudé de Nietzche « ce qui ne me tue pas me rend plus fort » Gilles Tourman dans Les fiches sdu cinéma

« Entre larmes et bonne humeur le film nous arme face à l’adversité. La force de la relation, la confiance dans la force de l’autre et l’humour décalé des personnes porteuses de handicap s’inscrivent comme une ode à la vie. Jusqu’à la mer n’est pas un film sur de graves accidentés mais sur des hommes en phase de renaissance. » Jean-Marie Dinh dans Altermidi

« Jusqu’à la Mer, un documentaire poignant sur le combat d’accidentés de la vie. » Susie Bourquin sur infirmiers.com « Entre frustrations et réussites, résignation et espoir, rires et colère, le réalisateur franco-grec Marco Gastine met en lumière les étapes majeures de leur « renaissance » dans Jusqu’à la mer. » Cassandre Rogeret sur handicap.fr

« La renaissance a beau être parfois, voire souvent, partielle, elle fait plaisir à voir. Chaque sourire semble provenir du cœur et accepter la vraie beauté de la vie, même si beaucoup rentrent chez eux avec un handicap impossible à effacer. »  Stanislas Claude dans Publik’Art

« Le titre du documentaire évoque ce patient dont le rêve est de revoir la mer lorsqu’il sortira de l’hôpital. Jusqu’à la mer est plein de bons sentiments, le spectateur a envie de participer pour contribuer au rétablissement des patients, c’est un vrai bon moment d’humanité. » Stanislas Claude dans Le Quotidien du Cinéma

« Il faut parfois des œuvres comme Jusqu’à la mer pour nous faire prendre conscience que le mouvement est l’essence même de la vie et que le verbe marcher est un concept à lui seul quand la vie ne marche plus, quand le moteur cale. Il faut aussi l’humanité et le courage d’un réalisateur comme Marco Gastine pour nous faire entrevoir ce qui nous attend si notre hôpital public poursuit sa dégradation. » Danielle Lambert dans culturopoing.com

« Jusqu’à la mer est un bien beau documentaire, réaliste et cru sur des fragments de vies brisées, mais aussi une formidable leçon courage de solidarité et d’espoir. » Philippe Hugot dans Baz’art « Marco Gastine excelle à faire oublier la présence de la caméra. Cela donne un film en immersion, réaliste, sans fioriture mais plein d’humanité, au plus près des patients et du personnel soignant. » Bernard Gendreau dans frenchtouch2.fr

« Il est difficile de ne pas céder à l’émotion de ces portraits tout en sincérité. On ressort de ce premier documentaire conforté par la nécessité de continuer à défendre les moyens à l’hôpital et la reconnaissance des personnels qui œuvrent chaque jour auprès de leurs patients. » Laurent Cambon dans Avoiralire

« Marco Gastine décrit avec minutie l’engagement d’une équipe médicale qui fait front commun malgré les difficultés matérielles pour soigner aussi bien les corps que les âmes. […] Le cinéaste parvient ainsi à exprimer à l’image ses ambitions du départ quand il disait :« Je rêve d’un film qui fera rire et pleurer, avant de faire réfléchir. Un film qui fera rentrer le spectateur dans la peau des protagonistes. Qui le mettra, pendant 90 minutes, dans un lit d’hôpital. » Le rêve est bien
devenu réalité. » François Cardinalli dans Travellingue

 

Lettre ouverte de Damien Careme à Emmanuel Macron

Monsieur le Président de la République,

Vous, l’homme.
De chair. De sang.
Vous, Emmanuel Macron, l’homme qui incarne notre République, notre nation : comment pouvez-vous tolérer ce qu’il se passe dans notre pays ?
Comment pouvez-vous encore respirer sans étouffer dans l’incohérence de vos propos sur les migrations ?
Comment pouvez-vous encore un seul instant croiser votre reflet dans le miroir sans être aveuglé par les discriminations, les actes de rejet immonde, la rhétorique de la peur maniée jusqu’à la nausée ?

Le pouvez-vous, Monsieur le Président ?

En janvier 2017 : vous félicitez Angela Merkel pour avoir « sauvé notre dignité collective en accueillant des réfugiés en détresse », des hommes, des femmes, des enfants qui avaient été contraints de fuir la Syrie en 2015.

En mai 2021 : vous vous emportez cette fois, outré que « tous les migrants non éligibles au droit d’asile en Allemagne (soient) arrivés en France ». Vous « n’acceptez plus le système » du droit d’asile.

En août 2021 : l’Afghanistan succombe et vous prévenez alors que la France devra « se protéger contre des flux migratoires irréguliers. »

Et puis à l’automne de cette même année, lors d’un discours à l’Institut du Monde arabe, vous renouez cette fois avec la fraternité : « pour la nation que nous sommes (…), quelles que soient les difficultés qui sont les nôtres, penser qu’elles viennent de l’autre ou de cette part de l’autre, est une facilité aussi vieille que l’humanité. »

Vient la nuit du 24 au 25 novembre 2021 : 27 personnes perdent la vie dans la Manche. C’est le désespoir, c’est l’abandon de la France qui les assassine.
7 femmes, 17 hommes, 2 garçons et 1 fille « pouvant être des adolescents » se noient en tentant d’atteindre une vie simplement viable.
Vous accusez alors les passeurs (qui « utilisent la détresse ») et vous exhortez Boris Johnson à ne pas « instrumentaliser une situation dramatique ».
Dont acte.

Pendant tout ce temps-là, à Grande-Synthe, à Calais, à Ouistreham, à Saint-Jean de Luz, à Bayonne, Porte de la Chapelle, dans la vallée de la Roya, au poste frontière de Menton, à Montgenèvre…partout dans notre pays, Monsieur le Président, des réfugiés sont abandonnés à leur innommable sort.
Refoulés. Humiliés. Traités comme des sous-humains. Reniés jusqu’à la moelle.
Ils ont pourtant été contraints de fuir leurs terres, l’Afghanistan, le Soudan, l’Érythrée, la Somalie, pour sauver leur vie …
Et vos troupes, à vos ordres, réagissent à coups de renforts militaires. Pour nous protéger ? mais de quoi Monsieur le Président ?
Ils accusent les passeurs… mais c’est votre système qui les fait vivre !
Ils harcèlent les Solidaires, qui sont pourtant les seuls à incarner et porter à bout de bras, au prix de toute leur énergie et parfois même de condamnations judiciaires, les droits humains et la dignité dans notre pays.
Ils lacèrent les tentes et dépouillent de la moindre affaire les éxilés, séparent, violentent, piétinent les demandes (pourtant justifiées) d’asile, laissent croupir des femmes, des hommes, des bébés, des vieillards, des adolescents dans le froid, dans la boue, dans la misère la plus ignoble.
Vos troupes.
Vos ministres.
Votre responsabilité.

24 février 2022. Survient la guerre.
Le martyr de l’Ukraine.

Déjà deux millions de personnes, des victimes de la folie humaine, ont été contraintes de quitter leurs vies en un battement d’aile damnée.
Les voilà qui arrivent : comme tant d’autres avant elles, ces personnes se réfugient. Ici.

Cette fois, et c’est évidemment un devoir vital, vous accueillez.
Pour elles, pour eux, vous activez pour la toute première fois la directive européenne de protection temporaire datant de 2001.
La SNCF ouvre en grand les portes de ses trains.
Vos Ministres, à longueur de matinales, se muent soudain en chantres de la solidarité. Gérald Darmanin, devenu preux chevalier de l’humanisme, va jusqu’à reprocher à Londres son « manque d’humanité » tandis que Natacha Bouchart, la maire de Calais, se fait photographier lors d’un magistral pantomime d’accueil d’une famille dans son bureau.

Soudain, Monsieur le Président, vous dites « réfugiés » quand, à propos des autres, de tous les autres, vous continuez pourtant d’éructer le mot « migrant ».

Et jeudi dernier, Monsieur le Président. Ce Jeudi 10 mars au matin, l’horreur, quand à Grande-Synthe, les Solidaires ont emprunté la D601 qui mène au campement parfaitement indigne où vous laissez se terrer environ 800 refugiés : un mur de blocs de bétons les a accueillis.
Un mur.
Érigé par surprise pour couper la route qui mène aux enfants, aux bébés, aux femmes et aux hommes qui eux n’ont pas le droit de monter dans les TER, qui eux n’ont pas le droit de rester, qui eux n’ont pas le droit de bouger tout court, qui n’ont pas non plus le droit de boire, ni celui de s’abriter, ni celui de manger.
Celles-là, ceux-là, que vous appelez « migrants. »
Celles-là, ceux-là que vous asphyxiez lentement, Monsieur le Président, lorsque vous tolérez que le Grand Port Maritime de Dunkerque , port d’Etat, semble fermer la route qui permet aux véhicules de secours et de soins vitaux de les atteindre.
Ces êtres humains. Réfugiés.

Que reste-t-il de votre humanité, Monsieur le Président ?

Vous orchestrez la haine jusqu’à la nausée.
Votre France n’est pas la nôtre.
Votre déshonneur n’est pas le nôtre.

Ce que vous pratiquez porte un nom : racisme d’État.
Nous n’en serons pas complices, Monsieur le Président.

Réagissez.

Source https://www.damiencareme.fr/14-a-chaud/382-lettre-ouverte-a-emmanuel-macron.html

La profonde hypocrisie anti-réfugiés tant européenne que grecque

Une véritable politique des réfugiés uniquement pour les Ukrainiens

Dimitris Angelides

Parmi les milliers de réfugiés ukrainiens qui sont arrivés en Grèce, beaucoup sont sans papiers, mais personne n’a pensé à les qualifier d' »illégaux », des « clandestins’, ni de « passeurs ». Personne n’a non plus envisagé à les décrire comme une « menace sanitaire » en raison de la pandémie, ni à parler d’eux en termes de  menace pour l’intégrité territoriale, impliquant une altération de notre culture nationale. Personne n’a  souligné les différences linguistiques et culturelles insurmontables qui empêcheraient leur intégration dans la société grecque, ni  exprimé la crainte d’une augmentation  imminente de la criminalité ni non plus  suggéré qu’ils prendront nos emplois.

Du jour au lendemain, les frontières fermées ont été ouvertes et un itinéraire sûr et légal a été créé par Promahonas [Poste frontière au nord-est de la Grèce, principal point de contrôle à la frontière gréco-bulgare], où les réfugiés peuvent déposer une demande pour obtenir des documents de voyage. Le ministère de l’Immigration et de l’Asile a immédiatement fourni des abris et de vivres et  le Ministre Mytarachi, qui jusqu’à récemment annonçait des fermetures de structures d’accueil et des expulsions massives, inspecte désormais les structures dans le nord de la Grèce qui sont en train d’être remplies [par les 10.000 Ukrainiens déjà arrivés en Grèce]. Le service d’asile, dont les portes restaient fermées depuis novembre pour des milliers de réfugiés nouvellement arrivés et résidant en Grèce continentale -ceux-ci ne pouvant pas demander l’asile, si ils se trouvaient à une région non-frontalière-  s’ouvre soudainement pour enregistrer les demandes ukrainiennes de protection temporaire.

Les autorités annoncent la délivrance immédiate de numéros  de sécurité sociale et de numéros fiscaux ainsi qu’un accès rapide au marché du travail, tandis que le ministère de l’Education simplifie l’inscription des enfants réfugiés ukrainiens dans les écoles, une procédure déjà en cours. En l’espace de quelques jours, l’État ressemble soudain à une machine bien huilée qui résout les problèmes au lieu de mettre des bâtons dans les roues. La nouvelle normalité que l’invasion russe de l’Ukraine crée pour la gestion des réfugiés est souhaitable et bienvenue. Elle met en pleine lumière la profonde hypocrisie de la politique anti-réfugiés tant européenne  que grecque de ces dernières années, une politique faisant partie de la normalité pour  pour les réfugiés du Moyen-Orient, d’Asie et d’Afrique, mais qui est désormais mis à nue,  dépouillée  de fausses allégations, de mensonges et d’arguments fallacieux : le visage répugnant du racisme dont ces réfugiés non européens sont les victimes se montre au grand jour.—–

Source www.efsyn.gr/stiles/ano-kato/335992_pragmatiki-prosfygiki-politiki-mono-gia-oykranoys

Lancement de la commande groupée pour soutenir les VioMe

Solidarité concrète avec les travailleurs
de l’usine VIOME occupée et autogérée
à Thessalonique en Grèce

Après que leur usine ait été mise en faillite et abandonnée par les employeurs, les salariés depuis maintenant 8 ans l’ont reprise en coopérative ouvrière.

Ils fabriquent des produits d’entretien ménager écologiques qu’ils distribuent de manière militante. Ils sont menacés d’expulsion par la justice grecque. Ils en appellent à la solidarité internationale.

Voir la lettre des VioMe et notre Tract d’information

Depuis 2016 et la visite de Makis Anagnostou à Grenoble et afin de les soutenir, le comité de Grenoble organise chaque année une commande groupée de leurs produits. Pour celle de 2022 vous trouverez :

– le catalogue et les prix (TTC)  : Catalogue des prix 2022

– le bon de commande avec tous les renseignements utiles : Bon-de-commande-Viome-2022

Attention : la date limite de réception des commandes est fixée

au mercredi 13 avril 2022

Contribuons par nos achats à soutenir cette lutte exemplaire !

A noter que le comité en partenariat avec le cinéma Le club de Grenoble propose le jeudi 7 avril 2022 à 20h15 la projection du film de Marco Gastine  « Jusqu’à la mer ».

Ce film tourné dans un grand hôpital public d’Athènes est un document fort sur la rééducation et les problèmes psychologiques autour de cette rééducation . Donc les services hospitaliers, associations de défense des handicapes, tous ceux qui se mobilisent pour l’égalité et l’insertion, sont concernés.
.

.Cette soirée sera l’occasion de faire un point d’actualité sur les VioMe et passer les dernières commandes.

 

Grèce: une importante manifestation contre l’inflation à Athènes

Manifestants contre l'inflation à Athènes, en Grèce, le 26 février 2022.
Manifestants contre l’inflation à Athènes, en Grèce, le 26 février 2022. AFP – LOUISA GOULIAMAKI

En Grèce, au moins 10 000 personnes se sont réunies devant le Parlement d’Athènes ce week-end à l’appel des syndicats, pour dénoncer l’inflation galopante, en particulier dans le secteur de l’énergie. Dans un pays toujours marqué par de bas salaires hérités de la crise économique, une inflation trop importante pourrait en effet menacer de nombreux Grecs de pauvreté.

Avec notre correspondant à Athènes, Joël Bronner

Le risque de pauvreté est d’autant plus accru que la guerre en Ukraine menace d’encourager cette tendance à l’inflation.

Tout augmente en Grèce. En janvier, les prix avaient progressé en moyenne de 6% en un an. Et c’est dans le secteur de l’énergie que l’envolée est la plus spectaculaire : quelque 50% de plus pour l’électricité et 150% pour le gaz naturel. Dans un pays au salaire minimum à 650 euros, cette inflation menace notamment les plus précaires.

►À lire aussi : En Grèce, l’inflation monte en flèche

« Si vous observez la situation, vous constatez que, de la nourriture jusqu’à l’énergie, tous les prix augmentent. Et avec ce qui se passe en Ukraine, tous ces coûts vont continuer à grimper. Voilà notre problème. Il faudrait donc soit augmenter les salaires, soit baisser la TVA », constate Dimitrios Drimanis, coursier pour une chaine de livraison à domicile.

Licenciements massifs

Les manifestants ont de surcroît dénoncé certaines réformes du Code du travail jugées trop libérales. Venu de Kavala, dans le nord du pays, Sterios Tsagas est secrétaire général du syndicat d’une entreprise pétrolière, poumon économique régional, dont les employés sont en grève.

« L’augmentation du coût de la vie, nous la prenons de plein fouet à Kavala. La direction de la compagnie Energean a décidé de stopper la production et de licencier plus de la moitié des employés. Dans le contexte de l’augmentation des prix des produits de consommation comme de l’énergie, tout ceci risque de plonger notre communauté locale dans la misère », estime-t-il.

Selon des chiffres de 2020, un Grec sur quatre serait menacé par la pauvreté.

Source RFI

Politiques de privatisation des ressources thermales

Grèce : Écueils et inconvénients des politiques de privatisation des ressources thermales

Par Dr Emmanuel Kosadinos, Psychiatre, étudiant en médecine thermale à l’Université de Lorraine-Nancy
Membre du CA de l’Association pour les politiques de santé en Europe (IAHPE)

Considérations générales et historiques

La saga des tribulations de la Grèce sous le régime néolibérale ne fait plus l’actualité : la domination des intérêts privés sur les besoins communs est désormais établie dans le pays après un bref intervalle de lutte pour l’émancipation contre rapport de forces écrasant.

La pandémie COVID a fourni au gouvernement actuel de Nouvelle Démocratie le prétexte idéal pour mettre sous quarantaine toutes velléités de protestation : restez chez vous, il n’y a rien à voir dehors !

Contre les récalcitrants la méthode forte a été utilisée.

Pendant ce temps l’eau continue à couler, à envelopper le pays et imprégner ses paysages, cette même eau donne qui à la Grèce les couleurs de son drapeau, le bleu azuré des rivages et des lacs reflétant le ciel serein, le blanc de l’écume, des sources et des cascades.

L’eau est un bien commun par excellence non seulement parce que, comme l’air, ses circuits naturels de production et de circulation ne connaissent pas de limites, et donc échappent tout naturellement aux lois de la propriété, mais aussi car il fut, est et restera le support indispensable de toute forme de vie carbonée (dont la matière se compose d’unions chimiques de l’élément carbone) y compris sur des astres lointains si tant est qu’elle s’y développerait.

Depuis toujours les lois coutumières ont garanti la propriété commune de l’eau comme l’ont également fait, au moins en principe et partiellement, les lois (y compris constitutionnelles) de plusieurs États modernes.

Toutefois, à l’ère du capitalisme néolibéral que nous traversons, l’eau sous toutes ses formes d’utilisation (de boisson, domestique, agricole, etc) fait l’objet de convoitise de la part des grands intérêts privés qui y voient une «source» de profit et de spéculation, et tentent de s’incruster aux différents points de son circuit, avec la licence de gouvernements et de législations complaisants, pour l’exploiter et facturer aux consommateurs son accès.

L’eau qui nous intéresse dans cet article et celle qui jaillit de réservoirs naturels profonds  de la terre et dont les caractéristiques de température, de composition chimique, voire de radioactivité, la rendent propre à l’usage médical, sous forme de boisson, d’inhalation ou de bains d’immersion. Il s’agit de l’eau «de source thermale» dont la Grèce est particulièrement pourvue, du fait de son relief géographique accentué et de son positionnement sur une zone d’activité géologique intense.

La Grèce est également l’espace où historiquement les rapports entre le bien être humain et la nature, l’eau en particulier, furent pour la première fois décrits en termes d’observation objective et de déduction logique, par l’école hippocratique de la médecine, en rupture désormais définitive avec l’approche mystique, mythologique ou religieuse.

L’utilisation médicale (au sens contemporain) des eaux thermales grecques démarre dès la mise en place de l’État moderne avec la création du premier établissement en 1830 sur l’île de Thermia (appelée aujourd’hui Kythnos) sous l’influence de la médecine allemande. Le thermalisme grec a depuis marché dans les pas du thermalisme européen. Il a progressivement gagné le public des classes moyennes, connaissant son acné et la création de plusieurs établissements entre les deux guerres mondiales, puis une étape à la fois de popularisation et de déclin après la deuxième guerre, concurrencé par la pharmacologie et les techniques médico-chirurgicales en plein essor.

Bilan succinct de l’existant actuel

La décennie de 2010 qui fut en Europe, et en France en particulier, une phase de regain d’intérêt et de nouveau développement du thermalisme, est pour la Grèce une étape de faillite de son État et de son économie. Ainsi, malgré un travail réglementaire et législatif important effectué avant et même pendant la crise, le manque cruel de capitaux, notamment publics, à livré une part importante des établissements à l’impitoyable usure du temps et des éléments pour se retrouver aujourd’hui en état littéralement de ruines.

Il s’agit ici de bien noter que l’asphyxie économique des collectivités locales et territoriales grecques, résultat de l’application des memorandums d’austérité, est le premier facteur responsable de cette situation déplorable, compte tenu du fait que nombre d’établissements fonctionnaient (et certains fonctionnent encore) en régie municipale ou territoriale.

Politiques néolibérales

Il est nécessaire de rappeler, que l’octroi de prêts financiers à la Grèce par la BCE et le FMI c’est fait sous la condition de privatisation accélérée d’une large part du patrimoine public du pays, infrastructures, entreprises, espaces publics, etc. Cette grande manœuvre politique et financière, peu contributive à l’amenuisement de la dette publique mais bien détrimentielle pour la souveraineté économique et même nationale du pays, a été effectuée par la mise en place de fonds ad hoc de privatisation, initialement (2011) du Fonds de développement des actifs de la République hellénique (HRADF – TAIPED) puis par l’absorption de celui-ci en 2015 dans la Société hellénique d’actifs et de participations (HCAP) aux statuts davantage permissifs à la cession accélérée du patrimoine public. Ces deux organismes sont des sociétés anonymes de droit privé sous supervision des créanciers de la Grèce. Si les recettes anticipées des privatisations ne sont pas susceptibles de réduire de manière importante la dette publique de la Grèce, celles déjà enregistrées par la cession effective des biens de l’État n’en sont qu’une maigre fraction. La démarche des privatisations massives est cependant justifiée par «le besoin de créer dans le pays une ambiance attractive pour l’investissement de capitaux qui produira le redémarrage de l’économie». En attendant que cela soit vérifié par les faits, nous restons dans la sphère des conjectures sinon de l’idéologie, en l’occurrence néolibérale.

Cadre législatif et réglementaire préexistant

En ce qui concerne les sources thermales de la Grèce (dont le nombre de sources certifiées dépasse la centaine pour un pays dont la population n’est que le sixième de celle de la France) il est essentiel d’indiquer que les réservoirs d’eaux souterraines sont considérées partie des ressources du sous-sol, qualifiées comme telles et protégées par toutes les Constitutions successives de l’État grec depuis 1911 (actuellement sous l’article 18) en tant que biens communs soumis à une législation spécifique.

La reconnaissance de l’importance des sources thermales et de leur protection a été renforcée par la Directive 60/2000 du Parlement Européen sur la protection de l’eau, non spécifique ni contraignante, toutefois motif de la condamnation de la Grèce pour sa non application.

L’État grec a mis à jour la législation sur les sources thermales en 2006 par une loi dédiée, définissant leurs conditions de fonctionnement, de gestion et de propriété, à la suite des lois antérieures de 1920, 1930 et 1960. Dans ce texte législatif le terme «thermalisme» (d’étymologie pourtant grecque) voit le jour pour la première fois dans le langage officiel du pays.

Les installations de surface rattachées aux sources thermales bénéficient de statuts de propriété très divers, municipaux, territoriaux, voire privés. Une petite seulement partie de ces installations de surface (et établissements à vocation thermale) appartient à la Société de biens immobiliers de l’État, ETAD. Les sources elles-mêmes ont été considérées à ce jour relevant de la compétence de l’Organisme National du Tourisme, EOT, jadis gestionnaire d’un important patrimoine et aujourd’hui quasiment réduit à une coquille vide. Cette dissociation des droits de propriété des installations, des surfaces au sol et des ressources profondes, tout en étant logique, n’est pas sans créer quelques complications.

En ce qui concerne la Société de biens immobiliers de l’État (ETAD) il n’est pas anodin qu’elle ait été mise en question pour manque de transparence de sa gestion, notamment en termes de recrutement et de traitement des personnels, et qu’elle fait tout récemment l’objet d’une enquête judiciaire.

Privatisations

Force est de constater que la privatisation des sources thermales grecques s’est heurtée, à la rareté et réticence des capitaux privés, mais aussi à des obstacles législatifs et à la méfiance de quelques municipalités, qui ne souhaitent pas se dessaisir d’une ressource pourvoyeuse de tourisme, de recettes, de vitalité culturelle et de moyens de politique sociale.

Il faut tenir compte que même dans le contexte actuel de déclin évident de l’activité thermale en Grèce, celle-ci représentait avant la pandémie COVID près de 400.000 entrées par an, un chiffre national annuel d’affaires de 6 millions d’euros, 0,03% du PIB en 2019.

Aussi, le partenariat avec les structures sociales de proximité offre sur certains sites des espaces de soins, de réhabilitation et de bien être gratuits aux citoyennes et citoyens, notamment âgés, qui ne sauraient y avoir accès sans l’action sociale des collectivités locales mentionnées, notamment Crenides, déclarée aussi station du parcours thermal européen par l’EHTTA.

La privatisation des sources thermales et minérales de la Grèce est souvent présentée comme la voie obligatoire pour leur réhabilitation et exploitation efficaces, message qui trouve un certain écho dans l’opinion publique du fait de l’actuel dysfonctionnement, voire délabrement, de nombreuses parmi celles actuellement sous régie publique.

Toutefois la privatisation, surtout dans les conditions d’urgence qui se sont imposées à la Grèce ces dernières années, est loin d’avoir fait ses preuves.

La cession des sources n’a pas conduit à la mise en place d’installations adéquates ni à l’augmentation de l’offre de services au public, sauf exceptions concernant parfois des installations thermales subventionnées ou qui étaient sous exploitation privée dejà avant les programmes actuels de privatisation.

Forages arrêtés, travaux de réhabilitation ou de mise en valeur sans cesse reportés, usines de mise en bouteille fermées après une brève durée de fonctionnement, les indices que l’exploitation privée n’est guère plus efficace que celle publique avec en plus le défaut de l’absence d’objectifs à caractère social, sanitaire, culturel ou écologique. Certaines installations, conçues dès le départ comme annexes secondaires d’entreprises hôtelières, sont simplement restées en jachère.

Certes les coûts de la mise en état des installations, bien supérieurs aux faibles prix d’acquisition ou de cession obtenus lors de l’offre massive de biens à privatiser, sauraient partiellement expliquer la stagnation des projets.

Les exigences des normes techniques et sanitaires, ainsi que la longue durée des procédures de certification et accréditation constituent pour les candidats exploitants des obstacles qu’ils ont parfois du mal à surmonter.

Des difficultés supplémentaires dérivent du fait que nombre de sources ou établissements thermaux sont situés à proximité immédiate du rivage maritime et de ce fait soumis aux contraintes de la loi grecque de protection du littoral, qui définit à 100 mètres la largeur de cette zone.

Notons ici que, à ce jour, les concessionnaires acquéreurs n’étaient pas contraints de développer la ressource vers un objectif défini, notamment de thermalisme médical, car la cession concernait essentiellement le bien immobilier de l’installation avec son terrain.

D’éventuelles nécessaires interventions au niveau de l’environnement naturel ou urbanistique sont souvent confrontées à des obstacles réglementaires. Ce dernier point est souvent mis en avant par les partisans inconditionnels des privatisations comme le seul déterminant de l’échec des projets de privatisation, de leur «non maturation» comme ils disent en langage technolibéral.

Il est cependant bien légitime de s’interroger si les cessions de sources ou établissements thermaux aux intérêts privés sont toujours porteuses de projets de revalorisation et d’offre de services au public, ou si quelques unes parmi elles ne sont simplement des «investissements» d’opportunité, voire des investissements «comptables» pour des capitaux en quête de domiciliation.

Loi de décembre 2021 et création de la société IPE SA

Pour accélérer le processus de «mise en valeur» des ressources thermales, le gouvernement actuel du parti de Nouvelle Démocratie, de droite néolibérale, a décidé pendant l’année de pandémie 2021 de légiférer sur le statut des sources thermales de la Grèce, par une série de dispositions, co-inscrites au sein d’une seule loi de réglementation du tourisme, traitant également d’autres questions «périphériques» par exemple des normes de fonctionnement des bus touristiques. Cependant il ne s’agit pas de «cavaliers législatifs» à proprement parler (dont hélas la législation grecque abonde) compte tenu que le thermalisme en Grèce est sous l’autorité du Ministère du Tourisme.

Cette proposition de loi fut accueillie avec beaucoup de critiques par le Regroupement central des municipalités de Grèce (KEDE) et par l’Union grecque des municipalités aux sources thermales (SDIPE). Cette deuxième association regroupe en son sein plus de 50 municipalités portant sur leur territoire des sources thermales et elle est membre de l’Association Européenne des villes thermales historiques (EHTTA).

Le point central de la nouvelle loi est la création par l’État de la société «Sources thermales de Grèce SA» (IPE SA), de droit privé, au siège social dans la capitale du pays, ayant autorité de regrouper et centraliser l’ensemble des ressources thermales de la Grèce dans la perspective de leur future exploitation et privatisation.

Les critiques initiales des associations des collectivités locales pointaient l’absence de concertation officielle pendant l’élaboration du texte de loi, perçu comme une dépossession imposée, une centralisation contre-productive, une attaque de plus contre les collectivités locales.

Indiquons ici que, comme en France, les ressources thermales se situent dans des territoires excentrés de la Grèce, pays montagneux, maritime et insulaire, la capitale du pays et sa région en étant dépourvues, sauf pour le lac thermal de Vouliagmeni.

Après une pleine année (2021) de «dialogue social» le projet de loi fut amendé deux fois, et le texte finalement voté porte les traces de ces amendements. Ni le gouvernement, ni les élus locaux ne pouvaient se permettre d’engager un «bras de fer» sur un sujet considéré périphérique alors que les crises sanitaire, sociale et géopolitique ébranlent le pays. La concertation a été facilitée par le fait que bon d’élus locaux sont politiquement proches du gouvernement actuel.

Ainsi, dans l’état final de la loi, votée fin décembre 2021, les collectivités locales ont la possibilité d’adhérer «volontairement» à la nouvelle société, et même le représentant du regroupement national (KEDE) siège de droit à son CA dont il peut briguer la présidence.

Les droits actuels de propriété municipale sur les sources et les installations sont prolongés de trois ans, période pendant laquelle les municipalités ont obligation de soumettre pour approbation des projets d’exploitation des sources à la société IPE SA.

Suite à ces amendements aussi bien la SDIPE que la KEDE ont apporté leur soutien à la nouvelle loi, en émettant cependant des «réserves» qui ne sont pas des moindres.

Précisément les associations auraient souhaité que IPE SA n’ait pas la compétence d’approuver les projets d’exploitation des municipalités mais juste d’en être informée.

Les associations déplorent également que des litiges de propriété entre les municipalités et l’État central ne soient pas encore résolus, concernant notamment des sources thermales municipales situées dans la zone du littoral (dans les 100 mètres du rivage maritime), que la loi grecque sur le littoral attribue à l’État central. Nombre de sources thermales répondent à ce cas de figure, dont la source de Kallithea sur l’île de Rhodes, recommandées déjà par Hippocrate au 5e siècle avant JC et aujourd’hui en cessation d’activité.

Et enfin «last but not least» les associations de collectivités déplorent l’absence totale de projets de subventions d’État pour le développement local des ressources thermales.

De telles mesures de financement, susceptibles d’enclencher des financements européens complémentaires, nécessaires pour la revitalisation du thermalisme en Grèce et au développement périphérique du pays, brillent par leur absence au moment même où le  gouvernement présente sa loi comme un phare dans le parcours du thermalisme grec.

Certes les purges d’austérité auxquelles est soumise la Grèce depuis plus de 10 ans ne sont pas favorables aux investissements publics. Cependant, comme il a été démontré par plusieurs économistes, les retours sur investissement sous forme de recettes fiscales et de cotisations sociales, bénéficiant surtout aux territoires périphériques défavorisés, peuvent être considérables, estimées pour la France à hauteur de 260 millions d’euros pour les activités thermales, 800 euros par cure thermale.

Évoquons au passage le seul point positif de la nouvelle loi, celui de reconnaître, et en quelque sorte protéger, un rayon territorial de 500 mètres autour de la source thermale. Ce rayon est certes inférieur à celui maximal de 1000 mètres prévu par la loi de 1920 mais, force est de constater que depuis, les caractères démographiques et urbanistiques du pays ont bien évolué.

L’opposition au gouvernement grec actuel (DIEM25, KKE, SYRIZA) émet plus que des réserves sur cette dernière loi. Pour la Gauche grecque il s’agit tout simplement d’une étape supplémentaire du processus de mise aux enchères des biens communs et du patrimoine national. Aussi «neutre» que ce texte de loi puisse paraître aux regards non avertis, il est impossible d’éviter de faire l’analogie avec les cadres légaux qui régissent le Fonds de développement des actifs de la République hellénique (HRADF – TAIPED) et la Société hellénique d’actifs et de participations (HCAP) institutions imposés par les créanciers de la Grèce sous menace de strangulation financière.

Propositions

Tout cela étant dit, il est impossible de faire l’impasse sur la nécessité de faire revivre le thermalisme en Grèce sous un format moderne, adapté aux besoins de ses citoyens et de sa société actuels. Cette nécessité est à la fois sanitaire, sociale, économique et culturelle.

Pour ce faire il y a grand besoin d’investissement de capitaux mais aussi d’un cadre légal qui prenne en compte le caractère médical, social et culturel du thermalisme et le besoin de contrôle social sur les choix qui s’y rapportent.

Si la volonté existait de fonder en Grèce le thermalisme sur des bases solides il faudrait commencer par la révision de l’article 18 lors de la prochaine réforme constitutionnelle, en affirmant de manière positive dans la Constitution la propriété commune nationale sur les ressources thermales comme sur les autres biens communs. En fait, la formulation actuelle de l’article 18 (et cela est une invariable depuis la Constitution de 1911) évoque le statut des sources thermales, comme des richesses minérales, archéologiques et culturelles comme une simple nuance apportée au droit universel de la propriété privée, susceptible de réglementation par une loi de droit commun, et non comme un principe constitutionnel de propriété nationale commune. Une porte ouverte à plusieurs dérives…

Au delà du débat sur le statut de propriété et de gestion des ressources et établissements thermaux, la question de leur orientation sanitaire et des savoirs faire qui s’y rattachent. Sur ces questions la dernière loi est totalement silencieuse.

Les acteurs du thermalisme et le public sont donc renvoyés à la loi de 2006 et aux décisions ministérielles qui en découlent.

Bien que ce cadre soit assez suffisamment élaboré, et même en avance sur l’existant, la réflexion au niveau européen a depuis évolué et certains aspects nécessitent d’être à nouveau examinés.

Notamment l’encadrement médical et paramédical des établissements nécessite d’être mieux abordé en fonction de l’évolution des savoirs et savoir-faire et des démographies médicale et paramédicale du pays. Dans cette même ligne de réflexion se pose la question de l’articulation avec le système de soins primaires de santé.

La formation, certification et accréditation des agents, toutes disciplines, mérite également d’être étudiée, ainsi que leur éventuelle intégration dans le Système National de Santé.

On ne saurait conclure cet article sans évoquer le remboursement des cures thermales par l’organisme grec d’assurance maladie. Celui-ci se fait aujourd’hui «à l’acte» au prix de 15 euros par séance de balnéothérapie, sous prescription médicale et dans le cadre de 4 grandes orientations thérapeutiques reconnues. Bien que peu coûteuse pour l’assurance maladie cette prestation pourrait être supprimée suite à une nouvelle vague de mesures d’austérité. Dans tous les cas elle reste insuffisante et elle ne prend pas en compte la diversification des soins proposée aujourd’hui par le thermalisme moderne européen. Il y aurait donc un travail à faire à ce niveau.

Au delà des considérations de réglementation exposées ci-dessus, la sensibilisation au thermalisme des acteurs scientifiques, corps médical et établissements d’enseignement supérieur, du public et des acteurs collectifs grecs me paraît représenter un fil rouge que les acteurs du thermalisme grec ne doivent pas lâcher.

Pour revenir sur les questions de financement, l’appel aux «capitaux sociaux» tant nationaux qu’européens, caisses d’assurance de droit public et syndicats de travailleurs, et l’introduction de critères d’opportunité sociale, écologique et culturelle pour le recrutement des futurs concessionnaires est une option qui me paraît découler naturellement des argumentaires que je viens de développer.

Références :

Source : www.defenddemocracy.press/grece-ecueils-et-inconvenients-des-politiques-de-privatisation-des-ressources-thermales/

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