Publications par catégorie

Archives de catégorie

2eme collecte convoi solidaire Grèce

Action Solidarité Grèce

Solidaires face à la crise grecque
doublée de la crise des réfugiés

Le collectif « Citoyens de Grenoble contre l’austérité en Grèce et en Europe » (créé à l’initiative d’Attac Isère et du CADTM/Grenoble) s’associe au collectif artistique et solidaire ANEPOS pour l’organisation d’un convoi solidaire vers la Grèce.

Un ou deux fourgons partiront de Savoie le 14 novembre 2017. Les fournitures collectées à Grenoble seront acheminées en Savoie par notre collectif.

Les besoins sont urgents en :

Fournitures bébés : lait infantile en poudre ( urgence vitale N°2) petits pots, mixers de type babycook, soins bébés, sérum, vitamines, couches ( surtout 3, 4 et 5)

Jouets : petites tailles tels que figurines, légos, échecs et animaux ( ni peluches ni encombrants),

Produits d’hygiène et paramédicaux : gels douches, protections périodiques, dentifrice, brosses à dents, lessives, pansements, chevillères, genouillères, ( ni attelles, ni médicaments)

Base alimentaire : légumes secs, fruits secs, biscuits, céréales, thé, café, autres

et n’oubliez pas des messages de soutien : avec dessins et ou photos, des confiseries fermées et non fragiles peuvent être ajoutées.

Important : la place dans les fourgons n’étant pas extensible merci de vous en tenir à cette liste

Vous pouvez aussi  envoyer des chèques libellés à l’ordre d’ANEPOS en indiquant au dos « Convoi Isère-Savoie vers la Grèce du 14/11/2017 »

– soit directement à l’adresse suivante : ANEPOS – « Action Solidarité Grèce » – BP10 – 81540 Sorèze,

– soit par l’intermédiaire du collectif de Grenoble lors des rendez-vous  ou dans la boite aux lettres (n° 86) d’Attac 38 à la MDA rue Berthe de Boissieux à Grenoble.

Rendez-vous pour la récupération
des fournitures sur Grenoble :

sur le parking derrière la MC2 de 14h30 à 16h30
(4 rue Paul Claudel à Grenoble – Tram MC2 Maison de la culture).

mercredi 18 octobre
– mercredi 25 octobre

Pour les personnes qui ne pourraient vraiment pas se rendre à l’un des 2 rendez-vous elles peuvent adresser un message à l’adresse suivante greceausterite@hotmail.com nous chercherons une solution pour récupérer les fournitures.

Vous trouverez l’appel complet de Yannis Youlontas d’ANEPOS http://jeluttedoncjesuis.net/spip.php?rubrique4

« Pas question de baisser les bras
pas question de laisser faire ! »

Sur les réfugiés et migrants semaine 42

17/10/17 Libye: Les réfugiés et les migrants détenus par des passeurs dans des conditions déplorables http://www.unhcr.org/fr/news/briefing/2017/10/59e60fdaa/libye-refugies-migrants-detenus-passeurs-conditions-deplorables.html

16/10/17 Retenus dans des conditions indignes, les migrants veulent « dire au monde » ce que l’Europe leur fait subir à Lesbos par Anne-Sophie Simperehttps://www.bastamag.net/Retenus-dans-des-conditions-indignes-les-migrants-veulent-dire-au-monde-ce-que

13/10/2017 Revue presse grecque sur la Crise des réfugiés : Ethnos et Kathimerini font état de la situation dramatique sur les îles grecques en raison des conditions de surpeuplement et de manque d’hygiène dans les hotspots dues à l’augmentation ces derniers mois des flux des réfugiés . Kathimerini relève que dans une lettre adressée aux commissaires européens compétents, M. Avramopoulos (immigration) et M. Stylianidis (aides humanitaires), le président de l’Union centrale des mairies de Grèce (KEDE), M. Patoulis, demande un entretien immédiat à ce sujet. Dans sa lettre, M. Patoulis fait part de l’inquiétude des collectivités locales puisque « l’augmentation des flux migratoires ces derniers mois, les retards accusés dans les procédures de relocalisation et le nombre trop petit de rapatriements, perturbent la cohésion sociale et provoquent de phénomènes d’intolérance et de fanatisme ». M. Patoulis souligne par ailleurs la nécessité pour les institutions européennes compétentes de « réexaminer en collaboration avec le gouvernement grec la répartition des compétences et des ressources ».

10/10/17 « Ils auraient préféré mourir dans leur pays au lieu d’être piégés ici » Par Catherine Delvaux.

Très inquiète pour la santé mentale des demandeurs d’asile sur les îles grecques, l’association MSF demande leur transfert immédiat vers le continent.

Ils ont fui la guerre, la violence et la mort dans leur pays d’origine, en Syrie, en Irak, au Cameroun, en Afghanistan ou au Sénégal. Via la Turquie, ils ont rejoint l’Europe en espérant y trouver une vie meilleure, pour eux ou leurs enfants. Coincés dans des centres de rétention surpeuplés sur les îles grecques de Samos et Lesbos, parfois pendant plusieurs mois, de nombreux demandeurs d’asile souffrent d’anxiété, de dépression et de pensées suicidaires. Une « crise de la santé mentale » dramatique et aggravée par des conditions de vie très précaires selon les équipes de Médecins Sans frontières (MSF), qui publient un nouveau rapport ce mardi.

Conduits au désespoir
« Ces personnes ont survécu à des bombardements, à des violences extrêmes, à des événements traumatiques dans leurs pays d’origine ou pendant leur trajet vers l’Europe », confie Jayne Grimes, qui coordonne les activités de santé mentale de MSF sur l’île de Samos. « Il est honteux de constater que c’est ce qu’ils vivent sur les îles grecques qui les conduit au désespoir, voire à s’automutiler. Nos équipes voient tous les jours des patients qui leur disent qu’ils auraient préféré mourir dans leur pays qu’être piégés ici. »

Augmentation des violences
À Lesbos, une femme afghane de 30 ans témoigne: « Ma fille a cinq ans. Elle ne parle presque plus. Mon mari n’arrive plus à dormir. Je me réveille la nuit en me demandant ce qui va nous arriver, ce qu’on aurait pu faire différemment. Parfois, je me mets à trembler. Le stress, la peur, la tristesse, c’est trop à supporter. » En mars 2016, la Turquie et l’Union européenne ont conclu un accord afin de réduire l’arrivée de réfugiés en Europe. Selon les statistiques de MSF, les personnes arrivées en Grèce après la signature de l’accord ont subi davantage de violences que celles arrivées auparavant. Entre 50% et 70% des violences auraient été commises par les forces de l’ordre.

Huit mois pour voir un psy
Actuellement, on estime le nombre de migrants sur les îles grecques à 15.000 personnes, notamment dans les camps de Moria et Vathy. Mais les logements et les services de santé ne sont pas adaptés aux besoins des familles. « Cet été, six ou sept patients en moyenne se présentaient chaque semaine au dispensaire de MSF à Lesbos avec des besoins aigus liés à des tentatives de suicide, des actes d’automutilation ou des épisodes psychotiques. Le nombre de patients se rendant au dispensaire avait augmenté de 50% comparé au trimestre précédent », indique l’organisation. Submergées, les cliniques ne peuvent plus accepter de nouveaux patients s’il ne s’agit pas d’une urgence. « J’ai été torturé dans une prison syrienne pendant des mois. Puis je suis venu ici et j’ai été à l’hôpital, parce j’étais traumatisé. Ils m’ont dit que je devais attendre huit mois pour voir un psychiatre. J’ai cru que j’allais mourir », raconte un Syrien de 41 ans.

Responsables de cette souffrance
Il y a au moins quinze tentatives de suicide par mois dans le camp de Moria. « La situation est insupportable », explique un psychologue de MSF. « Nous faisons de notre mieux pour aider ceux que nous pouvons, mais la situation dans laquelle ils se trouvent est tellement horrible. » Aujourd’hui, l’association demande aux autorités de transférer immédiatement les demandeurs d’asile vers le continent, et de renforcer de toute urgence l’offre de soins de santé mentale. « Déplacer ces personnes sur le continent est un impératif humanitaire », précise Louise Roland-Gosselin, responsable des activités de plaidoyer de MSF en Grèce. « Les autorités européennes et grecques sont directement responsables de cette souffrance. Face à la vulnérabilité extrême de ces personnes, et à l’effondrement des services sur les îles, ils n’ont plus le choix. »

 

Espoir ? La rubrique de Panagiotis Grigoriou

Panagiotis  Grigoriou est Ethnologue et historien, chroniqueur, analyste, initiateur d’un concept de tourisme alternatif  et solidaire en Grèce. Le regard de l’historien et de l’anthropologue sur l’actualité et le vécu de la crise grecque. Dans cette rubrique il aborde entre autres  la rencontre Trump Tsipras et l’accord sur la base militaire et les avions militaires.

Espoir ? 

Réalités grecques dépourvues d’horizon de temps. Le vingt-et-unième siècle entamé, il s’embourbe d’emblée dans notre boue transitionnelle. En Grèce, comme ailleurs. “Tout est pareil et en même temps tout change, c’est bizarre, très bizarre que l’époque macronienne”, m’écrit l’ami Pierre depuis la France. Finalement, l’ailleurs existe-t-il encore? Peut-être, et alors sûrement dans le rire des musiciens. Jadis, Euterpe, en grec ancien “qui sait plaire” était la Muse qui présidait à la musique. Choses que l’on semblait avoir oubliées, sous la tempête du pire comme climat de notre époque.

Place de la Constitution. Athènes, octobre 2017

En attendant la fin (?) de la transition nos univers… se résument et se confondent. Place de la défunte Constitution, les matinées communément respirées auraient pu presque être belles. Tout y est, nos chiens adespotes (et cependant recensés par le Service des Adespotes de la Ville d’Athènes), les prospecteurs… de prospectus, nos vendeurs de journaux de la rue car “c’est une chance pour les sans-abri” comme on aime raconter en Europe dès les années 1990. Réalités tout court, dépourvues d’horizon de temps.

Sur cette place historique, les affiches du spectacle “Alexis et Yanis”, toujours produit à Athènes depuis le Printemps dernier, preuve déjà, que nos comédiens autant que nos musiciens, parviennent encore à nous faire rire. On s’en souvient, Alexandre Kollatos, comédien et auteur franco-grec du spectacle, avait déclaré en août à l’issue de la représentation de sa dernière satire à Égine, “Alexis et Yanis”:

“Déçu par ce couple politique que j’avais pourtant soutenu et pour lequel j’avais voté, j’ai écrit ce texte pour faire rire.” Les deux principaux personnages de la pièce sont comme on le devine, Yanis Varoufákis, ministre grec des Finances (2015), et Alexis Tsipras, Premier ministre. Le dit “pouvoir”, désormais abhorré par le sens le plus commun qu’il soit sous l’Acropole.

Nuits et jours d’automne à la partie haute de la place de la Constitution, passantes et passants, le dit “Parlement” n’impressionne plus grand monde ici. Boue transitionnelle toujours… Vingt-et-unième siècle entamé, de surcroît entièrement promis aux industries prétendument créatives et innovantes. La tempête du pire… plus l’électricité.

“Alexis et Yanis”, affiche. Place de la Constitution, Athènes, octobre 2017
Le dit “Parlement”. Athènes, octobre 2017
“industries (prétendument) créatives”. Affiche, Athènes, octobre 2017

Il n’y aurait ainsi plus matière… à innover, pour ce qui relève des attitudes humaines en tout cas. Une jeune femme, agent du fisc grec, a été sauvagement assassinée le 18 octobre, son corps a été retrouvé dans un cimetière d’Athènes par un pope (presse du 19 octobre) , puis, l’autre nouvelle, laquelle a largement occupé les medias grecs cette semaine. Celle de l’assassinat, jeudi 12 octobre, de l’avocat Mihális Zafiropoulos, avocat pénaliste, figure célèbre du barreau d’Athènes, tué par arme à feu dans son cabinet par deux personnes. Comme le fait remarquer également la presse française, “un assassinat qui a semé la stupeur dans une ville où ce genre d’agression est peu fréquent”.

“Mihális Zafiropoulos, 52 ans, était très connu. Il était le fils d’un ancien président du barreau d’Athènes dans les années 80, Épaminondas Zafiropoulos, aussi ancien député du parti conservateur Nouvelle Démocratie. La victime avait représenté au cours des dernières années de nombreuses personnes dans des procès de corruption. Selon les premières informations de la police, il a été tué de sang-froid par deux personnes encagoulées qui sont entrées vers 20h10 dans son cabinet situé près du quartier populaire, également très fréquenté par des groupes anarchistes, d’Exárchia”, “Le Figaro”, daté du 12 octobre .

Finalement, et d’après la presse grecque des jours suivants, les deux assassins n’auraient pas été cagoulés, puis, durant plusieurs heures, les journalistes, les cameras et les… microphones se sont installés en face de l’immeuble abritant le cabinet de Mihális Zafiropoulos, et des fleurs ont été déposées devant sa porte.

Depuis, la… vie reprend ses droits au centre-ville d’Athènes, l’avocat connu pénaliste n’est plus, le… mendiant inconnu… et pénalisé (grec ou migrant) du trottoir de la rue athénienne demeure encore à sa place, devant les boutiques fermées. Quelle Justice ?

Tempête du pire comme climat de notre époque, et en ville, comme dans ses faubourgs, les affiches vantant les mérites des écoles d’arts martiaux et d’autodéfense font de fait partie du paysage visuel, maintenant que les affiches politiques ne connaissent guère leur succès des années 2010-2015. Alors, “École d’Arts Martiaux et d’Autodéfense – La Légion, Welcome to the world of Martial Arts”, visiblement, il n’y aurait plus matière… à innover, toujours pour ce qui relève des attitudes humaines.

Journalistes et cameras, cabinet de Mihális Zafiropoulos. Athènes, octobre 2017
Fleurs déposées, cabinet de Mihális Zafiropoulos. Athènes, octobre 2017
Le mendiant… pénalisé. Athènes, octobre 2017
Enseigne fermée. Athènes, octobre 2017
“École d’Arts Martiaux et d’Autodéfense – La Légion”. Affiche, Athènes, octobre 2017

L’autre… (médiatiquement) grande nouvelle de la semaine, fut évidemment celle du voyage officiel d’Alexis Tsipras à Washington, et sa rencontre avec Donald Trump. Les… analystes radiophoniques, par exemple de 90,1 FM et Alpha FM entre autres (16 et le 17 octobre), ont largement insisté sur le fait “que seules les États-Unis possèdent la puissance nécessaire pour ainsi extraire la Grèce du guet-apens de l’Europe Merkelochrome ; moyennant évidemment en échange la présence renforcée des États-Unis en Grèce, entre investissements, modernisation des avions de combat F-16, et la consolidation de certaines bases militaires”, (propos cités de mémoire). Géopolitique… alors !

Un dessin de presse a même présenté les deux hommes lors de leur rencontre, Donald Trump devant la Maison Blache en tenue bien américaine (rendue célèbre par une créature de marketing par la société McDonald’s), et Alexis Tsipras aux allures de Karaghiózis, ce célèbre personnage central du théâtre d’ombres grec auquel il a donné son nom. Figure qui représente un Grec vivant pauvrement dans une cabane sous l’Empire ottoman, flânant pieds-nus et habitant très exactement en face du palais du vizir. Pour les besoins du dessin de presse, c’est alors la Maison Blanche qui remplace ce dernier.

“Karaghiózis” (Tsipras) et le “Vizir” (Trump). Quotidien “Kathimeriní”, le 17 octobre 2017
La rue… d’Athènes ! Octobre 2017

Vizir ou pas, la presse grecque reprend également les analyses et informations relatées par les médias américains: Au sujet de la rencontre entre Donald Trump et Alexis Tsipras, la “grande question à l’ordre du jour, sera de l’extension de l’accord pour l’utilisation des États-Unis de la grande base navale dans la baie de Souda, en Crète, ainsi que la modernisation de la flotte grecque d’avions militaires F-16. Cette base a un rôle stratégique décisif dans la région et d’après les plans de l’administration Trump pour combattre l’État islamique et le terrorisme, ou pour protéger les couloirs énergétiques du Moyen-Orient et du le Golfe. En outre, certains sources nous ont indiqué qu’il pourrait être envisagé que de créer une deuxième base militaire des États-Unis sur la côte sud de la Crète”, quotidien “Kathimeriní” (Grèce) et CNBC (États-Unis).

Sauf que la rue grecque ne se laisse plus impressionner par les états d’âme des journalistes. La Grèce, l’Europe, les États-Unis, la géopolitique, c’est certes important. Cela étant dit et sous l’exacte lourdeur de l’ordinaire grec, les sondages récents, commandés par le Parlement Européen, indiquent que seulement pour 38% des Grecs, la participation de leurs pays à l’Union européenne est une affaire positive, soit vingt points de moins que ce que répondent à la même question, les autres… sujets de l’Empire européiste, presse grecque du 18 octobre . Boue transitionnelle encore!

Heureusement qu’au moins la météo de la semaine nous est plus largement… familière que presque tout le reste. Au quartier de la Pláka, la vue sur l’Acropole s’offre inlassablement à la belle fenêtre si possible ouverte.

Au même moment, Régions, Municipalités et entreprises organisent de temps à autre leurs “Semaines du goût et de la gastronomie”, à l’instar de celle organisée au sujet de la cuisine de Thessalonique. Le marketing y est, le cœur non. Travailleurs, saisonniers ou pas, et passants, en sortent le plus souvent les visages assombris, marqués par l’amertume et par l’horizon obstrué en cette… huitième année de la dite “crise grecque”. Pauvre cuisine!

“Nous sommes en train de couler – Aidez-nous”, peut-on lire sur une affiche de l’intersyndicale du personnel hospitalier du secteur public, ou encore: “La Justice a adopté un animal de compagnie” ; graffiti plus… ésotérique on dirait que l’on découvre ce dernier temps sur certains murs d’Athènes. La rue grecque et ses états d’âme.

Gastronomie de Thessalonique. Athènes, octobre 2017
Fenêtre ouverte. Pláka, Athènes, octobre 2017
Vue sur l’Acropole. Athènes, octobre 2017
“Nous sommes en train de couler”. Affiche, Athènes, octobre 2017
“La Justice a adopté un animal de compagnie”. Athènes, octobre 2017

Athènes commémore sa libération… celle d’octobre 1944. Les musiciens de bouzouki, comme du chat rebétiko peuvent certes parfois rire, sauf que ce n’est guère souvent le cas. Sous l’Acropole exactement, si l’on tend bien l’oreille, on discerne que pour ces “musiciens” de rue, vivre et survivre n’est qu’une affaire de notes à peine audibles, et leurs notes, elles ne sont pas fausses. Et pourtant…

Nos touristes, certes bienveillants prennent alors ce spectacle que pour du folklore. Admirable pays, beau soleil, pêche à la ligne, marbre antique retravaillé et réutilisé dans les murs des églises, puis, ces… fresques murales ajustées à notre historicité naissante. Réalités grecques dépourvues d’horizon de temps. Vingt-et-unième siècle entamé, s’embourbant dans notre boue transitionnelle. En Grèce comme ailleurs. La prochaine décennie, aura pour tâche historique de faire accoucher un monde qui refuse encore de naître… tempête du pire.

Fresque… Athènes, octobre 2017

Il n’y aurait en plus, plus matière… à innover, pour ce qui relève des attitudes humaines en tout cas. Sauf peut-être via… le métanthropisme, ultime trouvaille et alors ultime temps du travail humain, quelque part déjà réellement existants.

De nombreux Grecs se voient ainsi notifier en ce moment même, leur mise à mort économique (et parfois, mise à mort tout court), à force de ne plus pouvoir faire face aux besoins, et encore moins au dépenses santé. Ces scènes se déroulent dans les milliers cabinets d’avocats, non plus pénalistes, mais désormais spécialistes des… dossiers déposés en vue de la sortie à la retraite de leurs clients.

Les lois et réglementations qui leur sont relatives changent deux à trois fois par an ; ainsi, la dernière loi-cadre datant du mémorandum Tsipras et du Ministre “de gauche” Katroúgalos (2015-2016), ont paupérisé l’ensemble des futurs retraités du pays, transformant les pensions en (faible) revenu minimum d’existence, (au mieux, de 400€ par mois).

Athènes commémore sa libération… celle de 1944. Athènes, octobre 2017
Musicien sous l’Acropole. Athènes, octobre 2017
Pêche à la ligne. Sud d’Athènes, octobre 2017
Marbre ancien. Athènes, octobre 2017

Réalités grecques dépourvues ainsi d’horizon de temps. La fin du travail massif, son non-remplacement, si ce n’est que par le néant, supposons innovant et abouti. Ce qui est déjà nommé ou accompli à moitié, puis, ce non-dit à travers la grammaire… quelque part apocryphe des cercles dominants.

Discours, forcément sur l’avenir de l’Europe, l’européisme et autres foutaises, tout cela, jusqu’au jour où notre mutation (et celle des générations présumées futures) s’accomplira, au-delà l’actuelle boue transitionnelle… Quelle hypothèse!

Cela dit, à Athènes sous la dite “crise” (en réalité mutation), il y a ces nouveaux bistrots qui apparaissent à la place des ateliers tombés en désuétude il y a plus de deux décennies. De même, que pour ce qui est des boutiques prêchant l’homme métanthropisé: réel, symbolique et dans un sens, marchandisé et gadgétisé. Un certain peuple s’y met… et s’y soumet.

L’homme… nouveau. Athènes, octobre 2017
Athènes, nouveau café. Octobre 2017

Piqure de rappel. Journal du poète Yórgos Seféris: “Jeudi, 18 août 1949. Nouvelles de Californie: Le benthoscope d’Otis Berton est arrivé à 1.370 mètres. Nombreux poissons rencontrés dans les grands fonds dont la luminosité était aveuglante… Il se plaignait du froid intense qui régnait dans le benthoscope. Il me semble que c’est bien l’épiderme de la mer que nous aimons, lorsque nous disons que nous aimons la mer.”

L’épiderme de la mer, comme peut-être finalement, l’épiderme du temps. Réalités grecques (et autres) dépourvues d’horizon. Vingt-et-unième siècle entamé, boue transitionnelle. Tout est pareil et en même temps tout change ! Espoir ?

mais aussi pour un voyage éthique, pour voir la Grèce autrement “De l’image à l’imaginaire: La Grèce, au-delà… des idées reçues !”   http://greece-terra-incognita.com/

Migration. «Le mythe du migrant adulte a la vie longue»

Publié par Alencontre le 12/10/17 Par Lorraine Kihl

Le mythe du migrant adulte [en Belgique et ailleurs] se faisant passer pour un ado afin de profiter du système a la vie dure. Et alimente largement la haine antimigrants. Mais qu’en est-il réellement? D’après les chiffres officiels, moins d’un tiers des personnes se déclarant mineurs non accompagnés sont finalement reconnues majeures (voir ci-dessous). Pour la plupart, il s’agit de très jeunes adultes croyant de bonne foi avoir moins de 18 ans ou en quête de protection, sachant leur majorité proche. Selon un rapport que présente ce mercredi la Plateforme mineurs en exil, il y a aussi lieu de s’interroger sur nombre de cas de jeunes désignés à tort comme des adultes.

Pour faire le tri entre mineurs et majeurs, les autorités belges ont fait le choix d’un triple test «médical» qui consiste en des radiographies de dents, de la clavicule et du poignet. Les médecins comparent les radios des os à des bases de données montrant le degré de fusion que le cartilage doit avoir à tel ou tel âge. Même principe pour les dents. Une méthode certes scientifique, mais qui n’a rien d’une science exacte.

Exemple: les tables élaborées pour la radio du poignet sont issues d’examens pratiqués dans les années 1930 auprès d’une population américaine ayant un niveau socio-économique élevé. Or, diverses études ont depuis prouvé que les différences ethniques et d’habitudes de vie pouvaient altérer ces stades de croissance. Sans parler des variations hormonales d’un individu à l’autre ou de grossesses susceptibles de provoquer des modifications osseuses chez les jeunes femmes. De sorte que la marge d’erreur se compterait non pas en mois mais en années. Deux, trois ans?

«Les tests sont fiables mais pas de façon absolue, malheureusement, reconnaît l’expert légiste, Philippe Boxho (Université de Liège), qui défend la pratique. Le problème, c’est qu’on essaie d’identifier une personne unique au sein d’une espèce multiple. Pour être plus fiables, les échantillons devraient venir de personnes issues de la même ethnie, vivant dans les mêmes conditions. Ce qui est impossible.»

Si le médecin légal estime suffisante la fiabilité des tests, le rapport de la «Plateforme mineurs en exil» la crucifie, dénonçant des marges d’erreur largement sous-estimées, sans parler du risque de mauvaise interprétation des résultats. Et il n’est pas le seul.

Pour le Parlement européen, ces techniques médicales sont «inadaptées et invasives» et présentent une «grande marge d’erreur». La Société suisse de pédiatrie affirme quant à elle qu’«aucune méthode scientifique ne permet d’établir précisément l’âge d’un jeune qui se situerait entre 15 et 20 ans afin de définir avec certitude s’il est majeur ou mineur» [1).

Le problème, c’est que les conséquences d’une décision de majorité sont colossales pour les jeunes, certains étant intimement persuadés de leur minorité, se sentant trahis, exposés. «En quelque 8 mois de pratique, sur la trentaine de dossiers que j’ai pu traiter, il y en a 7 pour lesquels les résultats des tests d’âge pourraient très clairement être contestés, témoigne un employé d’un centre d’accueil. Nombreux sont ceux qui ont vu s’aggraver leurs symptômes post-traumatiques. Mais cela complique également la suite de leur procédure. Le mineur va devoir prouver d’autant plus sa crédibilité vu que soi-disant il a menti sur son âge.»

Les tests osseux, «Oh oui, c’est un problème depuis longtemps» , lâche une employée de centre au téléphone. La «Plateforme mineurs en exil» a truffé son rapport de ces témoignages, à l’origine de son action. Des professionnels, pour la plupart, qui sont face à un(e) jeune qui a été déclaré(e) adulte alors qu’ils ont l’intime conviction qu’il s’agit en fait d’un enfant».

Le service des tutelles l’affirme: les décisions ne se basent pas sur l’unique expertise médicale. Les éléments recueillis lors d’un entretien – non systématique – avec la personne, les documents d’identité authentifiés et les observations des travailleurs du centre sont pris en compte. Pourtant il n’est pas rare que des jeunes ayant des documents d’identité authentifiés et des avis psychosociaux attestant d’une probable minorité soient déclarés majeurs.

Pour la «Plateforme mineurs en exil», le problème se pose en fait dès l’émission du «doute» par les autorités, généralement l’Office des étrangers, qui lance la procédure. Cet acte administratif n’est pas motivé. Et pour cause, notent des observateurs: on testerait quasi systématiquement tous les jeunes déclarant avoir entre 16 et 18 ans.

Le rapport plaide donc pour que les procédures d’estimation de l’âge ne soient utilisées qu’en dernier recours, «si un doute sérieux sur l’âge est émis». Le Service des Tutelles devrait ainsi pouvoir écarter si nécessaire le doute émis par l’Office des étrangers. Et surtout adopter une approche multidisciplinaire.

«Ce qu’il faudrait, c’est que le jeune soit pris dans sa globalité, estime la responsable des centres d’observation et d’orientation, Hedwige De Biourge. Le test osseux donne une indication, mais il faut aussi prendre en compte les observations relatives aux jeunes, ses documents, des tests psychosociaux.» (/Article publié dans/Le Soir, /en date du 11 octobre 2017/)/

*****
1296

En 2016, 1296 migrants se déclarant mineurs ont été testés en raison de doutes émis par les autorités quant à leur âge réel. Parmi eux, 902, soit 69,6% ont été déclarés majeurs. Dans son rapport, la «Plateforme mineurs en exil» s’étonne de la quasi parfaite régularité des proportions 69/31 observées depuis 2014, alors même que les profils des jeunes ont fortement varié.

Si cette proportion de jeunes finalement reconnus majeurs semble importante, il faut la ramener au nombre total de personnes qui se sont déclarées mineures non accompagnées (2927). Ainsi, 30% des mineurs déclarés sont finalement reconnus comme majeurs.

Au total, depuis 2015, 2975 jeunes ont été testés.

200 euros

C’est le prix moyen d’un test osseux. Les tests sont pratiqués dans des hôpitaux universitaires avec lesquels le Service des Tutelles collabore ou à l’hôpital militaire Reine Astrid. Il consiste en des radiographies des dents, du poignet et de la clavicule. Une proposition de la N-VA (La Nieuw-Vlaamse Alliantie, en français, Alliance néo-flamande, droite extrême) vise à faire rembourser le coût de ces tests aux personnes reconnues majeures!

____

[1) En juin 2017, Rachad Armanios écrivait: «Les médecins ne devraient pas effectuer d’analyse radiologique du poignet pour déterminer si un requérant d’asile est mineur ou non. La Société suisse de pédiatrie (SSP) a publié il y a quelques semaines cette prise de position dans son journal /Paediatrica/, un article relayé la semaine passée dans le /Bulletin des m//é//decins suisses/. [L’article publié dans la revue médicale Pedatiatrica (vol.27, No 3, 2016) par Georg Friedrich Eich (Aarau) et Valérie Schwitzgebel (Genève) peut se lire en format PDF à l’adresse suivante: http://www.swiss-paediatrics.org/sites/default/files/29_4.pdf]

En plus de n’être ni scientifiques ni fiables, ces tests osseux enfreignent la déontologie médicale, selon la SSP, rappelant que plusieurs sociétés et académies internationales de pédiatrie ont déjà pris une telle position. En 2016, les Sociétés suisses de radiologie pédiatrique ainsi que d’Endocrinologie et diabétologie pédiatrique s’étaient également érigées contre ces tests. En Suisse, lorsque les autorités ont un doute sur l’âge d’un jeune requérant, elles peuvent demander une analyse radiologique du poignet et de la main afin de vérifier la maturation du squelette. En 2015, plus de 2700 mineurs non accompagnés ont demandé l’asile en Suisse (2000 en 2016) et 1034 ont été soumis à cette analyse, selon un article de Swissinfo.ch. Lequel évoque une estimation du Secrétariat d’Etat aux migrations (SEM): dans environ 40% des cas, les requérants se présentant comme mineurs seraient en fait des adultes et donc enregistrés comme tels.

L’enjeu est de taille. Car le renvoi d’un mineur dans le premier pays d’accueil (selon le système Dublin) est interdit et celui dans le pays d’origine quasiment impossible, selon Laeticia Isoz, juriste à Genève dans l’association de défense des requérants Elisa-Asile. Quant aux adolescents considérés comme majeurs à leur arrivée en Suisse, ils ne bénéficient pas de l’encadrement réservé aux plus jeunes: foyer adapté aux mineurs avec éducateurs, protection par un tuteur et surtout accès à l’école ou à une formation leur permettant de se projeter dans l’avenir.

«Les chances de s’intégrer et de faire preuve de résilience sont beaucoup plus importantes chez un adolescent qui a accès à un encadrement adapté que s’il est livré à lui-même dans un abri PC et déscolarisé», insiste Sarah Depallens, pédiatre spécialiste en médecine de l’adolescent au Centre hospitalier universitaire vaudois (CHUV), et l’une des auteures de l’article de /Paediatrica/. Les professionnels de la santé ne doivent donc pas se positionner, car une mauvaise interprétation peut avoir de très lourdes conséquences, ajoute-t-elle.

D’autant que la méthode ne permet aucune certitude. La croissance osseuse et la présence de cartilage de croissance sont analysées sur la base de l’Atlas de Greulich et Pyle, réalisé à partir d’un échantillon d’enfants blancs et en bonne santé aux Etats-Unis dans les années 1940. La méthode ne tient compte ni du contexte ethnique et socio-économique des requérants d’asile, ni des études récentes qui démontrent un avancement du début de la puberté chez les adolescents. Surtout, cette méthode a été conçue pour évaluer l’âge biologique – quel degré de maturité a été atteint – et non chronologique – la date de naissance. Enfin, ces examens restent très approximatifs, surtout pour les 15-20 ans. Un jeune homme de 17 ans en bonne santé peut avoir un âge osseux qui varie entre 15 et 19 ans.

Non seulement la déontologie médicale interdit le recours à des méthodes discutables, mais elle exige aussi que les examens répondent à un besoin thérapeutique, insiste la Société suisse de pédiatrie. Dans ces conditions, et même si la dose est faible, pas question d’irradier des requérants avec des rayons ionisants potentiellement cancérigènes.» (Publié sur le site /Asile.ch/)

Migration. «Le mythe du migrant adulte a la vie longue»

La crise grecque a rapporté 7,8 Milliards d’euros à la BCE

Les quelque 7,8 milliards d’euros d’intérêts perçus par la BCE sur la dette grecque devaient être reversés à Athènes, mais les versements ont cessé en 2015.

Débat entre Eric Toussaint, porte-parole du Comité pour l’abolition des dettes illégitimes, et Constantin Stephanou, professeur en droit économique international et européen à l’Université Panteion d’Athènes.

https://www.rts.ch/play/radio/forum/audio/la-crise-grecque-a-rapporte-78-milliards-deuros-a-la-banque-centrale-europeenne?id=8974454&station=a9e7621504c6959e35c3ecbe7f6bed0446cdf8da

SOS Méditerranée : non la situation ne s’est pas arrangée

Edito du 17/10/17

Chers amis,

La diminution des traversées pendant quelques semaines a suffi à détourner l’attention de la Libye et des décomptes macabres en Méditerranée. Trop rapidement certains se réjouissent en pensant qu’une solution a été trouvée et espèrent voir l’urgence s’éloigner.

Mais comment y croire ? Ceux qui ont réussi à fuir décrivent toujours le chaos et l’horreur des trafics humains qui règnent en Libye. Les équipes de l’Aquarius vivent des situations inédites comme par exemple le nombre de mineurs qui représentaient 40% des rescapés des sauvetages opérés la semaine dernière.

Plus que jamais nos capacités doivent être renforcées et nous sommes très heureux d’annoncer la création d’une nouvelle entité de SOS MEDITERRANEE, en Suisse, qui vient compléter le réseau européen déjà constitué par les trois associations française, allemande et italienne. Grâce aux spots publicitaires bientôt diffusés sur les chaines de télévision dans le cadre du label « Grande Cause Nationale » qui nous a été décerné cette année, nous espérons également sensibiliser le plus grand nombre à l’horreur qui se déroule aux portes de l’Europe.

Ensemble poursuivons notre mission, ensemble venons au secours de celles et ceux qui risquent leur vie en Méditerranée.

Lire le Journal de Bord Aquarius 7 opérations de sauvetage oct 2017

CR réunion collectif du 9 octobre 2017

Réunion du collectif « Citoyens contre l’austérité en Grèce et en Europe » du 9/10/2017

Présents : Christine, Marie-Claude, Béatrice, François, Max

Excusés : Liliane, Georges

1) Convoi solidaire vers la Grèce organisé par le collectif Anepos

Le prochain départ pour la Grèce aura lieu le 14 novembre.

Nicolas qui avait déjà fait le voyage au mois de mars repartira encore cette fois-ci. Nous pourrons donc lui confier les marchandises que nous aurons collectées. Il y aura aussi une camionnette qui vient de Suisse.

Collectes prévues les 18 et 25 octobre de 14h30 à 16h30 sur le parking derrière la MC2 ( volontaires Max et Christine, … ). Pour les personnes qui ne pourraient pas à ces heures là possibilité d’envoyer un message sur l’adresse du collectif qui cherchera une solution.

Le fruit de ces collectes sera stocké dans le garage de François.

Un tri sera nécessaire pour séparer la nourriture, les produits d’hygiène, le lait pour bébé …

La livraison à Nicolas pourrait se faire le 6 novembre, à cette occasion l’on pourrait rencontrer les copains de Savoie et de Haute Savoie et pourquoi pas autour d’un buffet … à voir.

Envoyer l’Information sur les lieux et heures de collecte : associations de Pontcharra et de St Martin d’Uriage, Trièves, le Tamis, le PG, le CIIP, listes du Cadtm et d’Attac, le site internet, un message spécifique envoyé aux destinataires de la newsletter, sur le site d’Anepos…

2) Pièce Alexis et Yannis

Réponse négative du Théâtre Ste Marie d’en bas avec comme argument un coût trop élevé de mise en œuvre. Le seule demande qui sort un peu de l’ordinaire dans la fiche technique envoyée par le réalisateur est le matériel de sur-titrage (la pièce est jouée en grec). D’après le réalisateur et des professionnels du secteur il existerait des dispositifs peu coûteux. Quand on aura plus d’infos, nous recontacterons l’administratrice.

3) Festival des solidarités (ex semaine de la solidarité internationale)

Nous pensions pouvoir nous insérer dans ce festival pendant la semaine du 6 au 9 novembre, sur le thème des migrants en Grèce mais aussi à Grenoble mais faute de salles disponibles nous abandonnons le projet.
Nous avions les témoignages des jeunes étudiantes qui sont allées à Athènes dans les lieux (essentiellement des squats) où se trouvent les réfugiés (City Plaza, Exarchia …). Même si la soirée ne peut pas se faire pendant le festival le projet n’est pas pour autant abandonné. Message à faire aux étudiants ( Christine).
Pour le reste (pièce de théâtre, groupe de musique, lieu) nous n’avons pas réussi à avancer, mais ce n’est que partie remise !

4) Les film que l’on pourrait projeter (pistes)

– AGORA de Yorgos AVGEROPOULOS il semble n’être pour l’instant que sous-titré en anglais. Contacter le producteur pour savoir s’il y a une version sous-titrée en français et ensuite voir les conditions de projection ( Christine)
– le prochain film de Yannis Youlontas
– documentaires et animations sur la dette grecque du CADTM
– un film de Philippe Menut (réalisateur de la tourmente grecque) Voir s’il s’agit d’un nouveau film ou une mise à jour de la tourmente grecque ( Max).

5) Retour visite chez les Viome à Thessalonique : Le 13 septembre 2017, Christine a déposé 3 cartons de produits pharmaceutiques et un déambulateur au dispensaire qui se trouve dans les locaux des Viome . Elle en a profité pour échanger avec eux et propose de faire un petit compte rendu commun avec Matthéos qui lui également a déposé des produits en juillet .

6) Prochaine réunion du collectif : la date pour novembre n’est pas arrêtée car le collectif sera mobilisé sur le convoi solidaire.

 

5ème sommet du Plan B les 21 et 22 octobre 2017 à Lisbonne

Sommet du Plan B à Lisbonne.Appel pour une Europe de la coopération démocratique et de la solidarité

 POUR UNE EUROPE DE LA COOPÉRATION DÉMOCRATIQUE ET DE LA SOLIDARITÉ

Lesbos : «Je veux que le monde m’écoute»

par Maria Malagardis, envoyée spéciale à Lesbos (Grèce) — 11 octobre 2017

 Dans le camp de Moria, près de 5 000 réfugiés s’entassent dans des conditions effroyables, non loin des touristes. Les ONG dénoncent le cynisme des dirigeants européens alors qu’en trois mois, plus de 10 000 personnes sont arrivées dans les îles grecques.
«Je n’en peux plus !» hurle soudain le jeune homme en gesticulant violemment, comme s’il donnait des coups de poing dans la nuit. Aussitôt, d’autres l’entourent et tentent de le calmer, mais ils semblent tout aussi nerveux, tendus, à cran. «Voilà neuf mois que j’ai fait ma demande d’asile. Et depuis ? Rien, aucune réponse ! Je reste ici, prisonnier sur cette île !» gémit encore Mahmoud, venu de Kobané en Syrie, avant de s’effondrer en sanglots.

Des larmes, on en voit souvent dans le camp de Moria, où sont immédiatement conduits tous ceux qui accostent clandestinement sur l’île grecque de Lesbos. Rares sont les conversations qui ne s’achèvent pas par des pleurs, au souvenir des épreuves traversées avant de s’échouer ici, l’un des points d’entrée de la forteresse européenne, où ces candidats à l’asile attendent d’être fixés sur leur sort. Souvent depuis très longtemps, en raison des lenteurs récurrentes dans l’examen des dossiers. Mais aujourd’hui, la situation a atteint un point critique et le désespoir vire à la crise de nerfs.

Vies humaines échouées

Mardi, l’ONG Médecins sans frontières (MSF), qui gère un dispensaire de santé mentale à Lesbos, a tiré la sonnette d’alarme. Elle demande aux autorités grecques de transférer immédiatement tous les réfugiés sur le continent, évoquant une augmentation inquiétante des patients traités, mais aussi celle des tentatives de suicide et d’automutilation. Car à Moria, les conditions de vie, «de survie», soulignent ceux qui s’y trouvent, sont déplorables. Et elles s’aggravent.

En cause, un nouvel afflux que personne n’avait anticipé. Car les arrivées sont reparties à la hausse et rendent la vie suffocante dans des camps désormais surpeuplés. Depuis juillet, pas un jour ne se passe sans que 100 à 200 personnes n’accostent sur l’une de ces îles qui font face à la Turquie. Alors qu’officiellement, les Européens se félicitent toujours d’avoir conclu un accord avec Ankara en mars 2016 pour stopper les traversées, c’est tout de même plus de 10 000 personnes qui sont arrivées sur les îles grecques en seulement trois mois. Rien qu’à Moria, près de 5 000 personnes s’entassent désormais dans un camp conçu pour en accueillir 1 800. Le week-end dernier, une fillette syrienne de 5 ans y est morte, faute de soins. Le médecin qui l’a auscultée, certainement trop débordé, s’était contenté de lui prescrire des antidouleurs.

Pendant ce temps, Bruxelles détourne le regard, la plupart des ONG sont parties, les autorités grecques promettent toujours de mieux gérer ce surplus de vies humaines échouées sur leurs côtes. Mais l’annonce, vendredi, de la construction de nouveaux centres sur place n’a fait que confirmer l’intention de garder les réfugiés sur des îles, peu à peu transformées en prison.

De loin, Moria, c’est une immense trouée au milieu des oliviers : des hangars, des bâtiments préfabriqués entourés de barbelés et gardés par l’armée grecque. L’afflux de nouveaux réfugiés a contraint depuis peu les autorités à déplacer dans de grandes tentes, juste à l’extérieur du camp, les hommes célibataires supposés plus résistants, face à l’absence de chauffage et d’eau courante. En réalité, même dans l’enceinte du centre, l’eau est souvent coupée pendant plusieurs jours. Sans explication. «On va aux toilettes dans le bush», explique Teddy, en désignant les champs d’oliviers. «C’est normal qu’on privilégie les familles et les enfants à l’intérieur du camp. Mais pour tous, le sentiment est le même : on a fui la mort, on se heurte au rejet et à l’indifférence», soupire ce trentenaire arrivé en décembre 2016, après un long périple depuis le Congo-Brazzaville, où l’inamovible président Denis Sassou-Nguesso poursuit impitoyablement les opposants.

Sur les plages de Lesbos, on aperçoit parfois un canot pneumatique dégonflé, plat comme une immense crêpe grise. Un énième bateau qui a accosté dans la nuit avec son nouveau lot de fugitifs en quête d’une vie meilleure.

Certes, ce ne sont plus les arrivées impressionnantes de 5 000 personnes par jour qui avaient marqué l’été 2015, lorsque les rivages de Lesbos étaient noyés sous les gilets de sauvetage orange abandonnés. «De toute façon, les passeurs ne proposent même plus de gilets de sauvetage pour la traversée, constate Hamed, un Iranien arrivé fin septembre avec sa femme et son fils de 8 ans. Et on a pourtant dû débourser 1 000 dollars par personne pour passer en Grèce.»Lui aussi a les yeux humides lorsqu’il évoque les persécutions et brimades subies en tant que chrétien en Iran. Mais l’arrivée à Lesbos n’a rien du soulagement espéré. «Les trois premiers jours, on a dû dormir dehors, par terre, juste là», souligne Somaya, la femme de Hamed, une blonde élégante en jean et sweat-shirt, qui désigne un sentier caillouteux où ruissellent les eaux sales. Depuis, on leur a fourni une minuscule tente où ils s’entassent à trois, plantée entre les conteneurs surpeuplés.

Huis-clos étouffant      

Il suffit d’y entrer pour avoir le souffle coupé : pour faire face à l’afflux actuel, des draps blancs suspendus sur un fil divisent désormais l’espace dévolu à chaque famille. Une vingtaine de personnes s’entassent ainsi sur moins de 10 m2. Mimona, venue de Damas, s’inquiète pour sa fille Dina, 11 ans. La fillette passe la journée à dormir dans ce huis-clos étouffant et refuse de s’alimenter depuis son arrivée dans le camp. Derrière le drap voisin, une femme venue d’Alep pleure silencieusement en regardant le plafond, allongée au milieu de ses six enfants.

«En réalité, rien dans l’accord UE-Turquie n’oblige à maintenir ces gens sur les îles où ils accostent, rappelle Eva Cossé, la responsable de Human Rights Watch en Grèce, présente à Lesbos. Les autorités grecques affirment que c’est à cause de la Turquie qui n’accepterait de reprendre que les déboutés du droit d’asile restés sur les îles où ils ont accosté. Mais des responsables européens nous ont ouvertement expliqué qu’eux aussi souhaitent que les gens restent sur les îles, et justement dans ces conditions. Afin de les inciter à envoyer des messages négatifs aux futurs candidats au départ», explique la chercheuse qui arpente souvent les couloirs de la Commission européenne. Elle se dit «sidérée par le cynisme» de certains décideurs : «Ils ne cachent même plus leur manque de compassion pour le sort de ces gens. Et répètent que seuls leur importe les chiffres.» Ceux des expulsions vers la Turquie. Depuis la mise en place de l’accord UE-Ankara, 1 360 personnes y ont été envoyées depuis la Grèce. Les pays européens souhaiteraient désormais accélérer ce «rendement».

Dans son rapport publié mardi, MSF constate pourtant une augmentation nette des violences subies par les réfugiés en Turquie depuis la signature du deal avec l’Union, régulièrement fustigé par les ONG. «Sans compter qu’il est très difficile de savoir exactement ce que deviennent ceux qui y sont renvoyés», renchérit Eva Cossé.

Pourquoi les arrivées ont-elles augmenté à ce point depuis juillet ? «On ne sait pas trop. Est-ce un afflux lié à la météo, à une baisse du prix des passeurs, à une relâche des contrôles côté turc ?» s’interroge la coordinatrice de MSF à Lesbos, Aria Ntanika, qui s’alarme elle aussi du climat de désespoir psychologique et matériel qui règne à Moria : «D’autant que les nouveaux arrivants sont eux aussi très fragiles. Il y a beaucoup de femmes et d’enfants, de Syrie ou d’Irak. Et on les envoie à Moria, où il n’y a désormais même plus assez de rations alimentaires pour tous, et où ils s’entassent dans la saleté sans savoir ce que sera leur avenir.»

«Dieu, aide-moi à ne pas perdre espoir»

Tenter quand même de fuir l’île ? A Moria, tout le monde peut partir du camp pendant la journée. Certains l’ont même quitté définitivement et dorment dans des bâtiments en ruines à la sortie de Mytilène, la capitale. Comme ces jeunes Algériens et Marocains, tous âgés d’une vingtaine d’années, qui traînent la journée sur les quais du port. Avec l’espoir de s’enfuir. Ils ne s’en cachent même pas. Eux savent qu’ils n’ont aucune chance d’obtenir l’asile. Alors ils guettent la rotation des ferrys, encore nombreux, même en cette saison.

Les touristes sont revenus à Lesbos. On peut les voir dans le nord, attablés aux terrasses du minuscule petit port de Skala Sikaminia. Là où il y a deux ans, les pêcheurs se relayaient pour sauver les milliers de réfugiés qui arrivaient chaque jour. Désormais, on ne voit plus que des surfeurs blonds et des retraités aisés dans ce décor qui a repris ses couleurs de carte postale. A Lesbos, deux mondes se côtoient : ceux qui ont le droit de circuler librement et les autres, nés du mauvais côté de la planète, et échoués dans ce cul-de-sac.

Mais profiter des ferrys pour tenter de s’enfuir clandestinement est une cause quasi perdue, tant les contrôles sont drastiques. Alors certains se tournent vers le ciel après avoir tant espéré de la mer. Au milieu des oliviers, sur les hauteurs qui dominent Moria, d’étranges cris résonnent parfois couvrant les vibrations des cigales : «Dieu, aide-moi ! Aide-moi à tenir, à ne pas perdre espoir !» implore Jean-Yves en génuflexions devant une grande bible. Venu de Côte-d’Ivoire, son dossier est en attente depuis dix mois. Et désormais, il ne croit plus qu’en Dieu, «pour [le] sauver de cet enfer». Teddy, lui, écrit des poèmes. Comme celui qui démarre par ces mots : «Ecoute ce cri qui cloche du fin fond des îles grecques / Je veux que le monde m’écoute du Vatican jusqu’à La Mecque / Perdu sur cette île, comme égaré dans un désert…» Le titre du poème ? «Un cauchemar officiel».

http://www.liberation.fr/planete/2017/10/11/lesbos-je-veux-que-le-monde-m-ecoute_1602491

 

Le convoi solidaire Isère Savoie pour la Grèce : la collecte

Comme indiqué dans notre précédent article il y aura bien un (voire 2) fourgons qui partiront le 14 novembre 2017 de Savoie pour répondre à l’appel de Yannis Youlontas.

Tout comme pour le convoi du mois de mars, notre collectif coordonne sur Grenoble la récupération et l’acheminement des fournitures qui seront transportées en Grèce par Nicolas. Il a reçu le soutien de diverses associations en Savoie. Un concert de Rebetiko est prévu samedi 21 octobre dans les Bauges pour l’aider à financer le voyage.

Rappel des besoins et modalités de récupération.

Les besoins sont urgents en :

Fournitures bébés : lait infantile en poudre ( urgence vitale N°2) petits pots, mixers de type babycook, soins bébés, sérum, vitamines, couches ( surtout 3, 4 et 5)

Jouets : petites tailles tels que figurines, légos, échecs et animaux ( ni peluches ni encombrants),

Produits d’hygiène et paramédicaux : gels douches, protections périodiques, dentifrice, brosses à dents, lessives, pansements, chevillères, genouillères, ( ni attelles, ni médicaments)

Base alimentaire : légumes secs, fruits secs, biscuits, céréales, thé, café, autres

et n’oubliez pas des messages de soutien : avec dessins et ou photos, des confiseries fermées et non fragiles peuvent être ajoutées.

Important : la place dans les fourgons n’étant pas extensible, merci de vous en tenir à cette liste.

Vous pouvez aussi  envoyer des chèques libellés à l’ordre d’ANEPOS en indiquant au dos « Convoi Isère-Savoie du 14/11/2017 »

– soit directement à l’adresse suivante : ANEPOS « Action Solidarité Grèce » BP10 81540 Sorèze,

– soit par l’intermédiaire du collectif de Grenoble lors des rendez-vous  ou dans la boite aux lettres (n° 86) d’Attac 38 à la MDA rue Berthe de Boissieux à Grenoble.

Rendez-vous pour la récupération des fournitures sur Grenoble :

Le mercredi 18 octobre et le mercredi 25 octobre de 14h30 à 16h30 sur le parking derrière la MC2 (4 rue Paul Claudel à Grenoble).

Le collectif prend aussi contact avec les associations déjà partenaires en mars pour envisager d’autres lieux de collectes,  les informations seront données sur ce site.

Tout lieu sur Grenoble qui voudrait offrir des horaires plus larges peut rentrer en contact avec le collectif greceausterite@hotmail.com

Pour ce convoi, un garage pour le stockage et le tri est prêté gracieusement par un militant, il permettra ainsi de regrouper les fournitures par type de produits et préparer des cartons pour Nicolas.

Pour les personnes qui ne pourraient vraiment pas se rendre à l’un des 2 rendez-vous peuvent adresser un message à l’adresse suivante greceausterite@hotmail.com nous chercherons une solution pour récupérer les fournitures.

Vous trouverez l’appel complet de Yannis Youlontas http://jeluttedoncjesuis.net/spip.php?rubrique4

Comme le dit Yannis  » pas question de baisser les bras pas question de laisser faire « 

Translate »