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URGENT Le dispensaire de Helleniko est menacé d’expulsion !

par Solidarité Grèce 67

Voici le mail du dispensaire (clinique) d’Helleniko. Nous pouvons les aider en envoyant des lettres aux ministères concernés (fin de la lettre) et en participant aux manifestations.

Deuxième tentative d’expulsion de la clinique communautaire métropolitaine Helliniko à Athènes, Grèce

Nous avons reçu une lettre de notification de « Hellinko S.A. » le 11/02/2020, également adressée au ministère de la santé, notifiant également les ministères du développement et des investissements, de l’industrie et du commerce et le Fonds de développement des actifs de la République hellénique S.A.

 La lettre indique clairement que la Metropolitan Community Clinic Helliniko (notre dispensaire) doit immédiatement quitter le bâtiment dans lequel elle est installée depuis décembre 2011 et qui lui a été accordé par la municipalité d’Helliniko-Argyroupolis.

Cette lettre ne précise pas que « Helliniko S.A.» avait déjà tenté d’expulser notre clinique, en mai 2018, en nous envoyant directement une lettre d’expulsion. Le fait de rendre publique leur lettre et leurs intentions a eu pour conséquence de soulever l’indignation de nos patients, des citoyens et d’organisations en Grèce et à l’étranger. Vous pouvez lire le communiqué de presse qui a été publié à l’époque par notre clinique en cliquant sur le lien suivant : « Mort subite pour la clinique communautaire métropolitaine de Helliniko Nous disons NON et « nous n’irons pas tranquillement dans la nuit… » [1]

Des manifestations ont eu lieu devant les ambassades grecques en Belgique et en Allemagne. Des membres du Parlement européen, des universitaires, des scientifiques, des cliniques gratuites en Grèce, des personnalités telles que Mikis Theodorakis ont manifesté leur soutien et ont forcé « Helliniko S.A.» et le gouvernement grec à déclarer qu’une solution était possible afin que notre clinique gratuite puisse continuer à fonctionner à son emplacement actuel jusqu’à ce qu’ils nous trouvent un endroit approprié avec un accès facile à nos patients. Le communiqué de presse de la Metropolitan Community Clinic Helliniko intituLa solidarité est l’arme la plus puissante – Notre mission continue » [2] résume les actions du mouvement de solidarité victorieux qui a protégé notre clinique.

Le maire de Helliniko-Argyroupolis, M. Giannis Konstantatos, membre de Helliniko S.A. jusqu’à aujourd’hui, qui a été nommé à ce poste en 2015 par le Hellenic Republic Asset Development Fund S.A. [3], avait promis que « la municipalité de Helliniko-Argyroupolis a la capacité d’accueillir la clinique communautaire métropolitaine Helliniko ». [4]

Il y a aussi l’engagement explicite du maire Konstantatos et de l’investisseur « LAMDA Development S.A. » que non seulement la clinique ne sera pas déplacée mais qu’elle sera « modernisée ».  M. Odysseas Athanasiou, PDG de « LAMDA Development S.A. », lors de la présentation du projet à l’hôtel Grand Bretagne en juin 2014, a déclaré que « … la Clinique communautaire métropolitaine Helliniko restera et fonctionnera comme elle le fait actuellement dans des locaux encore meilleurs qui lui seront accordés dans la même zone.  Nous souhaitons apporter notre aide pour tout ce qui sera nécessaire.  Nous sommes de leur côté et je les invite à une réunion dès la semaine prochaine » [5].

Aujourd’hui, « Helliniko S.A.» et le gouvernement actuel, avec le soutien ( ?) de la municipalité d’Helliniko-Argyroupolis, tentent d’invalider ces déclarations et, en fait, de renvoyer des dizaines de bénévoles, de jeter des milliers de boîtes de médicaments, de lait maternisé et de lait, de détruire un cabinet dentaire pleinement opérationnel avec son équipement, un cabinet de cardiologie avec des appareils à ultrasons et toutes les fournitures et équipements dans ses locaux donnés par des personnes.  Dans la même lettre de « Helliniko S.A.» adressée également au ministère de la santé, il n’est pas fait mention de ce qui arrivera à nos patients qui visitent notre clinique chaque mois.

Ils veulent nous expulser sans donner de solution alternative, ils veulent démolir un bâtiment de 200 mètres carrés et la clinique qu’il abrite et qui soutient les exclus de la société grecque, victimes des programmes d’ajustement économique soutenus par les gouvernements grecs de 2010 à aujourd’hui.

Ils veulent éliminer une communauté de bénévoles, une communauté de solidarité, avec des milliers de partisans de notre travail en Grèce et à l’étranger qui fournit même des médicaments et des fournitures aux hôpitaux publics, aux institutions publiques, aux maisons de soins, aux colonies de réfugiés et d’immigrants et à tout autre citoyen qui cherche désespérément des médicaments qui manquent sur le marché grec.

 Nous demandons à ce gouvernement, à « Helliniko S.A. », au maire d’Helliniko-Argyroupolis et à « LAMDA Development S.A. » de nous dire où devra aller la Clinique communautaire métropolitaine Helliniko.

Elle n’a pas de soutien financier, n’a jamais demandé de soutien financier à personne et a soutenu 7 500 patients lors de plus de 72 000 visites depuis décembre 2011 jusqu’à présent.

Nous répondons à cette lettre que nous continuerons à offrir des médicaments, de l’espoir et de la dignité à notre emplacement actuel.  Pendant toutes ces années, le dispensaire d’Helliniko a été un soutien constant de toutes les personnes qui avaient besoin de notre aide, sans discrimination, et nous continuerons à le faire.

 Les paroles du poète Kostas Varnalis expriment l’engagement des bénévoles

« Je ne suis pas la graine du hasard

le fabricant de la vie

Je suis un enfant dans le besoin

et un enfant mature de la rage ».

Nous appelons tous les citoyens à exprimer leur indignation à l’égard de ceux qui tentent de nous expulser et de nous fermer, en l’écrivant aux adresses suivantes :

LE BUREAU DU PREMIER MINISTRE : M. Kostantinos Mitsotakis

Téléphone : 00302106711-000 Courriel : primeminister@primeminister.gr

MINISTÈRE DU DÉVELOPPEMENT  : M. Adonis Georgiadis Téléphone : 0030210-3332-637 ou 0030210-3332-548  Courriel : minister.sec@mnec.gr  Courriel : d.secretary@mnec.gr

MINISTÈRE DE LA SANTÉ – M. Vassilis Kikilias Téléphone : 0030213-2161-233 ou 0030213-2161-242 Courriel : minister@moh.gov.gr  Courriel : secretary.gen.dy@moh.gov.gr

 « HELLENIC SA » – Mme Sultana Spyropoulou et Mme Marilena Lakiotis Téléphone : 0030210-9820-214 Εmail : info@hellinikon.com Courriel : lakioti@hellinikon.com

MUNICIPALITÉ D’HELLINIKO-ARGYROUPOLIS – M. Yiannis Constantatos Téléphone : 0030213-2018-734 / 0030213-2018-700 Courriel : secretary@elliniko-argyroupoli.gr   Courriel : protokollo@elliniko-argyroupoli.gr 

Le temps est venu pour toute la société qui a donné naissance et soutenu au fil des ans le Centre Médical Social Métropolitain d’Helleniko, de donner une réponse immédiate à ceux qui appauvrissent les citoyens et en même temps tentent de fermer les structures de solidarité comme la nôtre, sans prendre en considération ce qui arrivera à tous les citoyens que nous soutenons.

 Références :

[1] https://www.mkiellinikou.org/en/2018/06/01/sudden-death-for-metropolitan-community-clinic-at-helliniko/

[2] https://www.mkiellinikou.org/en/2018/06/21/solidarity-is-the-strongest-weapon/

[3] https://www.kathimerini.gr/838084/article/oikonomia/epixeirhseis/nea-dioikhsh-sthn-ellhniko-ae

[4] https://toaerodromio.gr/elliniko-argyroupoli/article/32327/o-dimos-ellinikoy-argyropolis-prosferei-stegi-sto-mitropolitiko-koinoniko-iatreio/

[5] https://drive.google.com/file/d/1DerXhGR0YYROGQsyS-dcnsfRWB7EzN3t/view?usp=sharing

Traduit par nos soins, avec l’aide de : www.DeepL.com/Translator (version gratuite)

 

Grève massive en Grèce contre la réforme des retraites

Nouvelle journée de grève massive en Grèce contre la casse de la Sécurité sociale

Alors qu’en Grèce le projet de loi réformant les retraites, doit être voté d’ici au vendredi 21 février au Parlement, des dizaines de milliers de travailleurs du secteur public ont participé à la grève massive du 18 février et aux manifestations contre le projet du gouvernement de casser la sécurité sociale.

« Ne touchez pas au système de sécurité sociale, Sécurité sociale pour tout le monde », proclamaient ainsi les banderoles des manifestants du syndicat de classe PAME, force motrice des mobilisations sociales en Grèce et proche du Parti Communiste (KKE).

La Grèce a donc tourné au ralenti pendant 24 heures le 18 février. La grève du secteur public a également été observée par les employés des mairies et préfectures ainsi que par ceux des transports en commun (métro, bus, tramway ou trolley), perturbant fortement la circulation à Athènes.

De plus, les liaisons maritimes ont également été affectées par la grève du syndicat des marins. Des journalistes ont également effectué un arrêt de travail de trois heures en début d’après-midi.

Les travailleurs de Grèce, qui ont démontré à plusieurs reprises leur soutien à la mobilisation en cours en France contre la réforme des retraites, ont reçu le soutien de plusieurs syndicats, dont l’USB en Italie et d’organisations de la CGT.

Le syndicat de classe PAME vent debout contre le projet du gouvernement grec

« Le combat que nous livrons est un combat d’espoir, il est lié aux besoins de notre classe et nous continuerons aussi longtemps qu’il le faudra », a souligné Nikos Mavrokefalos, membre de la direction du PAME, lors de son discours à Athènes face aux manifestants.

Pour le PAME, le gouvernement actuel, comme ceux qui l’ont précédé, obéi aux ordres des entreprises. Le syndicat de classe a également relevé que l’objectif de tous les gouvernements, de gauche comme de droite, était de « libérer » les capitalistes et leur État du « fardeau » de l’assurance sociale des employés, soit en réduisant les cotisations patronales, soit en encourageant le recours sur des fonds d’assurance privée.

Ces dernières décennies, la Grèce a réformé à plusieurs reprises son système de sécurité sociale. Deux réformes principales, menées entre autres par Alexis Tsipras et le parti Syriza, ont raboté les pensions, supprimé les nombreuses caisses de sécurité sociale et augmenté l’âge de départ à la retraite à 67 ans.

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Source  https://unitecgt.fr/en-avant/nouvelle-journee-de-greve-massive-en-grece-contre-la-casse-de-la-securite-sociale-photos/

La question des réfugiéEs, en Grèce et le retour de l’extrême droite gouvernementale

La question des réfugiéEs, en Grèce et le retour de l’extrême droite gouvernementale

La « question des réfugiéEs » constitue le seul terrain sur lequel le gouvernement de droite, en place depuis l’été 2019, fait entendre un discours politique public, pendant que parallèlement le pouvoir avance de manière effrénée dans son agenda néolibéral. Pour les réfugiéEs, surtout ceux ou celles enfermés dans les camps sur les îles, la situation devient pire chaque jour. 

Cette politique est le produit de manœuvres sociales et politiques bien antérieures aux dernières élections législatives de juillet 2019. Avec le retour au gouvernement d’une droite comportant depuis toujours des éléments d’extrême droite, on est passé d’une gestion politique des réfugiéEs comme question humanitaire à une ligne prétendant empêcher la « modification de la composition des communautés locales », en jouant avec des réflexes racistes et en affaiblissant davantage la gestion administrative des procédures d’asile alors qu’on voit arriver de nouveaux flots de réfugiéEs. L’an dernier, au moins 60 000 personnes sont arrivées dans les îles de la mer Egée, et 10 000 via la frontière terrestre avec la Turquie.

Pseudο-distinction juridique

Les « réactions » organisées de membres des communautés locales contre le transfert des réfugiéeEs hors des camps installés sur les îles ont été impulsées par des autorités municipales favorables à la droite gouvernementale, elles se sont étendues avec le vote de la nouvelle loi sur l’asile permettant de faciliter les renvois de réfugiéEs et de dissuader les nouvelles arrivées.

Juste après les élections, Dimitris Avramopoulos, ex-commissaire européen, a déclaré qu’après le traité UE-Turquie, les îles devaient être « vides », et que les autorités devaient procéder au renvoi en Turquie d’environ 35000 demandeurEs d’asile : il s’agit, a-t-il dit, de migrantEs économiques et non de réfugiéEs. C’est là une vieille pseudο-distinction juridique visant à produire des catégories d’êtres humains avec des droits limités ou même sans droits. Très rapidement, cette conception a franchi les frontières de la majorité parlementaire et s’est répandue, avec l’aide des médias, jusqu’au village le plus reculé. Cela s’inscrit dans une tentative de former un courant social majoritaire qui ne votera plus et n’intégrera plus une organisation comme Aube Dorée, mais qui voudra voir appliquer son programme : cela rappelle en plus « light » la période noire italienne de Maggioranza Silenziosa à Milan dans les années 1970.

Cette situation nous oblige à repenser sous un angle critique les interventions du mouvement antiraciste, pour aller dans cette période nouvelle vers une recomposition des réseaux de solidarité.

À Athènes, Thodoris Zeis

Source https://npa2009.org/actualite/international/la-question-des-refugiees-en-grece-et-le-retour-de-lextreme-droite

BCE et aéroport de Kastelli (Grèce)

La BCE se prend les pieds dans le tarmac !!! par Yannis Youlountas

Petite visite provocatrice à la Banque Centrale Européenne à Francfort, en bonne compagnie…

LA BCE SE PREND LES PIEDS DANS LE TARMAC !!! 😁😅🤣

Pourquoi sommes-nous allés là-bas, profitant de ma tournée de projections en Allemagne ? Tout simplement pour nous moquer de l’énorme maladresse de la BCE dans sa récente communication concernant le financement de l’aéroport de Kastelli en Crète. Une boulette qui complique les affaires des menteurs au pouvoir en Grèce.

Que s’est-il donc passé ? Alors que les gouvernements grecs successifs prétendaient depuis des années que le site de l’actuel aéroport d’Héraklion, idéalement placé en bord de mer, serait transformé en lieu de loisirs populaires, la BCE a permis de comprendre que c’était un énorme mensonge. En effet, la BCE a rappelé à l’État grec que son prêt de 180 millions d’euros, élément majeur du dossier de financement, était conditionné par l’hypothèque du vaste terrain en sa faveur. Autrement dit, la BCE s’apprête à faire, une fois de plus, du fric sur le dos de la Grèce.

Car la valeur réelle de ce site est bien supérieure à celle du prêt s’il s’agit d’y construire une riviera luxueuse comme c’est déjà le cas dans un projet analogue à Athènes (sur le site de l’ancien aéroport d’Ellenikon et des infrastructures olympiques à l’abandon).

Non seulement la Banque Centrale Européenne prête de l’argent pour un projet de nouvel aéroport en Crète totalement inutile et nuisible*, mais en plus c’est pour faire du business sur l’ancien site !

Côté autorités grecques, personne n’ose commenter la boulette de la BCE : pas question de reconnaître que la promesse d’un grand espace de loisirs populaire était complètement bidon. Un nouveau site qui devait, de surcroît, être conçu en lien étroit avec la population de la quatrième ville de Grèce.

Oui, mais voilà : le masque est tombé ! Il ne s’agissait que d’un mensonge de plus dans le but de faire avaler la couleuvre du nouvel aéroport.

Jour après jour, semaine après semaine, de plus en plus de gens commencent à comprendre la supercherie et l’énorme affaire de gros sous que dissimulait cette histoire. Malgré les affirmations du premier ministre Mitsotakis en visite à Kastelli le 8 février dernier, le nouvel aéroport est loin d’être fait. Diverses actions se poursuivent (action auprès de la Cour européenne des droits de l’homme, pression des archéologues, colère chez certains paysans et militants écologistes et anticapitalistes) ou se préparent.

Même si la situation est compliquée, rien n’est décidément terminé pour la deuxième vallée fertile de Crète. Et pour une fois, un grand merci à la BCE

Yannis Youlountas

* Projet et lutte à Kastelli en Crète présentés dans le film L’Amour et la Révolution, de la 43ème minute à la 50ème minute et de la 68ème à la 70ème minute :

Source http://blogyy.net/2020/02/18/la-bce-se-prend-les-pieds-dans-le-tarmac/

SOS MEDITERRANEE malgré l’Union européenne continue à porter secours

Tandis que l’Union européenne s’accorde pour éviter les embarcations en détresse, l’Ocean Viking porte secours à 274 personnes au large de la Libye.

L’Ocean Viking, navire de sauvetage affrété par SOS MEDITERRANEE en partenariat avec Médecins sans Frontières (MSF), attend qu’un lieu sûr lui soit assigné pour débarquer 274 hommes, femmes et enfants secourus au cours de trois opérations de sauvetage en Méditerranée centrale, les 18 et 19 février 2020. Parmi ces rescapés, 22 sont des femmes et 64 sont des mineurs, dont la plupart sont non accompagnés.

Nicholas Romaniuk, coordinateur des opérations de recherche et de sauvetage de SOS MEDITERRANEE, rend compte depuis l’Ocean Viking, de la situation actuelle en Méditerranée centrale :

« Ces trois opérations de recherche et de sauvetage ont été effectuées avec un manque total de coordination de la part des autorités maritimes. Soit le Centre conjoint de coordination des opérations de sauvetage libyen (JRCC) ne répondait pas à nos appels, soit la personne d’astreinte ne pouvait pas parler anglais. Les centres de coordination européens continuaient de nous indiquer de contacter les autorités libyennes et ne nous offraient aucun appui alors que je les ai informés à plusieurs reprises que Tripoli ne répondait pas. C’est inacceptable que ces personnes soient laissées seules, en détresse, en pleine mer, sur des embarcations extrêmement surpeuplées et impropres à la navigation, alors qu’elles sont condamnées à une mort certaine.

Je suis encore plus en colère et attristé aujourd’hui. Depuis quatre ans, j’ai vu la situation s’aggraver et non s’améliorer. Les dirigeants européens montrent de moins en moins d’empathie et un mépris total envers la vie humaine. Les personnes qui fuient la Libye en payent désormais le prix fort. Et cela continue, à l’ombre de l’annonce de la fin de l’opération Sophia, et de l’éventuelle création d’une nouvelle mission, mais avec une totale répugnance à sauver des vies.

Étant donné que les moyens navals de l’Union Européenne (UE) opéreraient loin des zones de détresse habituelles, il ne resterait que les garde-côtes libyens financés et formés par l’UE. Des garde-côtes qui, hier seulement, selon l’Organisation internationale pour les migrations (OIM), ont intercepté et renvoyé plus de 200 hommes, femmes et enfants dans un pays en conflit permanent, avec des violations incessantes des droits de l’Homme, et vers un port qui, quelques heures plus tôt seulement, était bombardé par des tirs d’artillerie.

Les centres de coordination de sauvetage et les moyens aériens européens alertent à peine les navires de la région sur les embarcations et les personnes en danger et dans des situations potentiellement mortelles – des situations où le temps est essentiel. Il est vital de localiser ces embarcations fragiles et surpeuplées aussi vite que possible. Les embarcations pneumatiques peuvent se déchirer et celles en bois peuvent chavirer à tout moment, entraînant femmes, hommes et enfants par le fond, loin des regards et des consciences. Porter secours à des personnes en détresse en mer est un devoir et une obligation en vertu du droit maritime. Je reste préoccupé par le fait que cette rhétorique anti-sauvetage façonne désormais les politiques de l’UE. Les missions de sauvetage des ONG sont plus que jamais nécessaires. La critique injustifiée de notre travail de sauvetage est récemment devenue plus explicite de la part de certains pays et dirigeants européens. Bien que les ONG ne soient pas censées réparer un système brisé, elles continueront de combler un vide laissé par les décideurs politiques de l’UE.»

Note aux rédactions 

Dans la matinée du 18 février, l’Ocean Viking a été alerté par l’ONG Alarm Phone au sujet d’une embarcation en bois en détresse. Un avion espagnol d’EUNAVFOR MED a également établi un contact radio avec le navire, confirmant la position et l’état de l’embarcation en détresse. 84 personnes ont été mises en sécurité à bord de l’Ocean Viking, à 71 milles nautiques des côtes libyennes.

Plus tard dans l’après-midi, un second sauvetage a été réalisé alors que l’Ocean Viking avait été alerté par Alarm Phone au sujet d’une embarcation pneumatique en détresse. 98 personnes ont été secourues, à 37 milles nautiques des côtes libyennes, alors que les conditions météorologiques se dégradaient et que l’embarcation fragile menaçait de rompre.

Mercredi 19 février, 92 personnes ont été secourues d’une embarcation pneumatique en détresse par les équipes de SOS MEDITERRANEE au large de la plateforme pétrolière de Sabratha, au cours d’une opération difficile, avec des vagues de 2,5 mètres. Beaucoup des rescapés, parmi lesquels de nombreuses femmes et plusieurs enfants, étaient extrêmement faibles et en état de choc.

L’Ocean Viking a tenu informé le Centre conjoint de coordination des opérations de sauvetage libyen (JRCC) à toutes les étapes de chacune des opérations de sauvetage. Seulement deux appels ont trouvé réponse, mais sans interlocuteur anglophone disponible.

Mercredi après-midi, conformément au droit maritime, l’Ocean Viking a demandé un lieu sûr pour le débarquement rapide des 274 rescapés au JRCC libyen, en mettant en copie les centres de coordination de sauvetage maltais et italien. En l’absence de réponse à tous nos courriels adressés aux autorités maritimes libyennes, y compris à notre demande de lieu sûr, l’Ocean Viking a demandé mercredi soir aux RCC maltais et italien de l’aider à faciliter un débarquement rapide. Le navire attend depuis les instructions des autorités maritimes.

SOS MEDITERRANEE
Ensemble agissons pour sauver des vies en mer

Depuis 2014, près de 20 000 hommes, femmes et enfants sont morts noyés en Méditerranée en tentant la traversée sur des embarcations de fortune. SOS MEDITERRANEE est une association civile européenne de sauvetage en mer constituée de citoyens mobilisés pour porter secours aux hommes, femmes et enfants perdus en mer pour fuir une situation insupportable. Depuis le début de ses opérations en février 2016, SOS MEDITERRANEE a secouru plus de 31 000 personnes avec l’Aquarius puis l’Ocean Viking. Le quart d’entre elles étaient mineures. L’association est basée en France, en Allemagne, en Italie et en Suisse. Elle a reçu le Prix Unesco Houphouët-Boigny 2017 pour la Recherche de la Paix.

Source http://www.sosmediterranee.fr/journal-de-bord/declaration-3sauvetages-20-02-2020

Green Deal Européen : coup de canif à cette ambition

Au parlement européen, députés de droite et macronistes confirment leur ligne anti-climatique

par Maxime Combes

 

 

Emmené par des députés Renaissance soutenus par LREM, le Parlement européen a voté en faveur de projets gaziers et de l’accord commercial avec le Vietnam. « A chaque fois qu’il faudrait remettre en cause le Business as usual, ces députés font primer les intérêts économiques sur l’urgence écologique et sociale », dénonce l’économiste Maxime Combes dans cette tribune.

Le Green Deal, ce fameux « pacte vert », devait servir de boussole à la nouvelle Commission européenne. Celle-ci promettait que l’urgence climatique, instaurée comme la super priorité du mandat, allait irriguer l’ensemble des politiques européennes – énergie, industrie, transports, agriculture… – pour atteindre la « neutralité carbone » d’ici 2050. En deux votes au Parlement européen ce mercredi, les députés viennent de mettre un sérieux coup de canif à cette ambition.

Par 443 voix (droite conservatrice, libéraux et centristes principalement) et 169 voix contre, ils ont d’abord entériné une liste de « projets d’intérêt commun en matière énergétique » (liste PCI) pour les années à venir. Plus d’un tiers de ces projets concernent la construction d’infrastructures gazières. Ces 55 nouveaux projets avoisinent un montant global de 29 milliards d’euros. Ils représentent l’équivalent de 338 gigawatts (GW) de capacités supplémentaires, qui viendraient s’ajouter aux 2000 GW déjà existants, alors que l’UE est en surcapacité : les scénarios climatiques de long terme de la Commission européenne indiquent que la consommation de gaz devrait diminuer de 29% d’ici à 2030, et de 60 à 90% d’ici à 2050.

Si ces projets devaient effectivement être construits, la dépendance au gaz de l’économie européenne serait aggravée pour de nombreuses décennies, retardant ainsi la transition énergétique en Europe. Parmi ces projets inutiles se trouvent le gazoduc trans-adriatique (TAP) traversant l’Italie, l’Albanie et la Grèce, le terminal de gaz naturel liquéfié (GNL) Shannon en Irlande, pour importer du gaz des États-Unis, le terminal flottant de GNL croate sur l’île touristique de Krk ou encore le gazoduc Eastmed reliant Israël à Chypre et à la Grèce.

Le droit du commerce contre les exigences climatiques et écologiques

Plutôt que s’opposer à cette liste de projets gaziers, le président de la commission environnement du Parlement européen, Pascal Canfin, a voté en faveur de ces projets. Au motif que la Commission européenne s’est engagée oralement à évaluer ces projets dans les mois à venir. Pascal Canfin essaie de faire croire que voter pour des projets gaziers aujourd’hui serait le meilleur moyen de les arrêter demain. Ce vote offrait pourtant la possibilité d’envoyer un message clair à l’industrie gazière, qui ne cesse de faire du lobbying à ce sujet, en faisant la démonstration que leurs projets inutiles ne seraient plus acceptés et financés sur fonds publics. Alors que des millions de jeunes mobilisés pour le climat exigent des mesures immédiates, la grande majorité des députés de la liste Renaissance, soutenue par LREM et le Modem, et les députés de droite, ont préféré reporter à plus tard ce qui aurait pu être décidé ce mercredi.

Ce même jour, une alliance similaire regroupant la droite conservatrice, les libéraux et la majeure partie du groupe socialiste et démocrate, a voté en faveur des accords de commerce et d’investissement entre l’UE et le Vietnam. Le 15 janvier dernier, le Parlement européen avait pourtant voté une résolution sur le Green deal exigeant que « tous les accords internationaux en matière de commerce et d’investissement comportent des chapitres solides, contraignants et applicables en matière de climat et d’environnement ».

Les accords UE-Vietnam votés à peine un mois plus tard ne satisfont pas cette exigence : les chapitres sur le développement durable ne sont ni contraignants ni exécutoires, et ces accords font toujours primer le droit du commerce et de l’investissement sur les exigences climatiques et écologiques. Dans une déclaration publiée en amont du vote, 68 ONG, associations et syndicats appelaient à ne plus « ratifier des accords de commerce qui concourent à approfondir la mondialisation des échanges et l’aggravation des émissions de gaz à effet de serre et la crise écologique », qui plus est lorsque c’est « avec des pays qui ne respectent pas les droits humains et sociaux et les libertés fondamentales ».

En votant massivement pour cet accord, la droite conservatrice alliée aux libéraux et centristes, dont les députés Renaissance élus avec l’appui d’Emmanuel Macron, font la démonstration que leurs engagements de campagne visant à « faire évoluer la politique commerciale européenne » n’étaient que des paroles sans lendemain. Conséquence, le « Green Deal » qui devait révolutionner l’Union européenne est déjà remisé : à chaque fois qu’il s’agit de prendre des décisions qui pourraient remettre en cause le Business as usual, ces députés choisissent toujours de faire primer les intérêts économiques au détriment de l’urgence écologique et sociale.

À se demander si la Commission n’a pas seulement repris le terme « Green Deal » pour le vider de sa substance, et en faire un fanion agité partout pour tenter de masquer qu’il s’agit, en réalité, de ne surtout rien changer aux règles qui organisent cette fabuleuse machine à réchauffer la planète qu’est notre système économique.

Maxime Combes, économiste, porte-parole d’Attac France et auteur de Sortons de l’âge des fossiles, Manifeste pour la transition (Seuil, 2015).

- Photo : Chantier du gazoduc entre Cuvilly (Oise) et Voisines (Haute Marne), 2014 / CC B@rberousse

Source https://www.bastamag.net/Au-parlement-europeen-deputes-de-droite-et-macronistes-confirment-leur-ligne

Mobilisation lycéenne pour l’école publique en Grèce

Le lundi 10 février, 6 000 à 8 000 lycéenEs ont manifesté dans les rues d’Athènes, faisant franchir ainsi une nouvelle étape à une mobilisation qui a commencé dans quelques quartiers de la capitale et des banlieues.

Les raisons ? Elles sont multiples, avec comme goutte d’eau la loi concoctée par la ministre de l’Éducation, Niki Kerameos, qui, en alliant ultra-libéralisme, intégrisme orthodoxe et autoritarisme, est un archétype du pouvoir libéral de ce début de 21e siècle. Sa loi, contestée par l’immense majorité de la communauté éducative, permet de mettre sur le même plan les diplômes de l’université et ceux délivrés par des boîtes privées labellisées par des facs étrangères pour avoir une carte de visite leur permettant de faire payer très cher l’inscription. À l’occasion du vote de cette loi par ailleurs anticonstitutionnelle, de grosses manifestations ont déjà eu lieu, notamment à l’appel de OLME (syndicat des enseignants du secondaire) et de différents secteurs universitaires.

« Bagne à examens »

Du côté lycéen, la colère contre cette mesure est d’autant plus forte que la situation des collèges et des lycées publics est souvent tragique : manque de profs, manque de crédits (avec parfois des salles non chauffées), subventions pour l’éducation publique insuffisantes à tous les degrés, avec limitation en vue des places en université qui menace l’accès des classes populaires à l’enseignement supérieur, instauration d’examens à tous les niveaux du secondaire (et évaluation des enseignantEs), transformant le lycée en « bagne à examens ».

On le voit : c’est la même logique que le pouvoir tente d’imposer en Grèce et en France. Et très logiquement, on assiste ici aussi à un renforcement de l’autoritarisme hiérarchique. Du coup, les lycéenEs ont répliqué à la hauteur des attaques : plusieurs dizaines de lycées sont occupés, et le mouvement tente d’organiser une mobilisation d’ampleur et déterminée, comme cela s’entendait dans la manif ce lundi matin, pour laquelle OLME avait aussi décidé d’un débrayage. S’il est trop tôt pour savoir si la dynamique va s’étendre, on voit qu’après les mobilisations étudiantes de l’été et de l’automne contre la suppression de l’asile universitaire, il est sûrement l’heure de construire un mouvement de tout le secteur éducatif, en défense de l’éducation publique et gratuite pour toutes et tous, sans oublier d’avancer la dimension antiraciste, par exemple le droit des jeunes réfugiéEs à l’éducation.

À Athènes, A. Sartzekis

Source https://npa2009.org/actualite/international/mobilisation-lyceenne-pour-lecole-publique-en-grece

L’héritage d’Ambroise Croizat

Le 11 février 1951, Ambroise Croizat décédait

Il y a 69 ans jour pour jour, Ambroise Croizat, le père de notre régime général de la sécurité sociale décédait. Il laisse derrière lui un héritage révolutionnaire qu’il faut défendre et qu’il faut continuer. Comme lui, il ne faut pas défendre des droits mais se battre pour de nouveaux droits. Merci Monsieur Ambroise Croizat !

 

Qui connaît encore Ambroise Croizat ?

Une expérience malheureusement triste à réaliser est de se rendre dans la rue afin de demander aux passants qui est Ambroise Croizat, la majorité ne pourront pas vous répondre. Comment est-ce possible ? Pourquoi cet homme est-il oublié des livres d’histoire ? Des références politiques ? Pourquoi son œuvre n’est-elle pas étudiée ? Pourquoi sa mémoire n’est-elle pas honorée ? Parce qu’il est communiste ? Parce qu’il a mis en place une institution anticapitaliste de gestion communiste ? Parce qu’il a combattu politiquement De Gaulle ? C’est pourtant l’homme qui permet aux soignants, aux parents, aux chômeurs, aux accidentés du travail, aux malades, d’avoir un salaire (allocation) pour vivre en dehors de l’économie de marché. C’est pourtant l’homme qui a reçu un des plus grands hommages de toute l’histoire française : 1 million de personnes se sont déplacées sous une pluie torrentielle. Un hommage digne de celui de Victor Hugo. Si ce n’est pour ce dernier homme cité, jamais autant de personnes ne se sont déplacées pour rendre un tel hommage, alors pourquoi Ambroise est-il tombé dans l’oubli ?

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Ambroise Croizat, qui êtes-vous ? 

Avant de vous parler de son œuvre politique, laissez-moi vous présenter rapidement l’homme. Ambroise est né le 28 janvier 1901, il est fils d’ouvrier et d’employée. Comme beaucoup d’enfants de son époque, il travaille à l’usine à l’âge de 13 ans dans la métallurgie. En 1920, le Parti Communiste se crée en France et Ambroise s’y inscrit dés son ouverture. Il devient un militant convaincu du projet communiste et deviendra l’un des dirigeants des Jeunesses communistes entre 1920 et 1928. Il sera membre du bureau de la Fédération de la Jeunesse jusqu’à son décès. C’est en 1936 qu’il devient secrétaire général de la Fédération Unique de métallurgiste CGT, qui regroupe à l’époque 20 % de l’effectif du syndicat. Cette même année, il participera activement aux conquêtes sociales et aux négociations qui amèneront les congés payés, la semaine de 40 heures et la loi dont il est l’auteur sur les conventions collectives.

Mais la deuxième guerre mondiale approche et les communistes sont arrêtés et condamnés à la prison pour leur neutralité politique dans le conflit mondial. Ambroise est condamné à 5 ans de prison et après avoir transité dans 14 prisons les fers aux pieds, il finira emprisonné à Alger. L’Algérie est libéré très tôt par l’intervention américaine, et c’est pendant ces années de résistance à Alger avec d’autres camarades que va mûrir l’idée d’un système de protection sociale novateur et révolutionnaire. A la Libération, il devient ministre du Travail de 1945 à 1947 et pendant ces 2 ans, il construira cette institution qui rend la France si unique dans le monde entier.

L’œuvre d’Ambroise Croizat  

Les ordonnances de 45 créent le Régime Général de la Sécurité Sociale. Il permet de socialiser une partie de la richesse produite annuellement (PIB), soit environ 20 % (480 milliards d’euros), afin d’être distribuée aux soignants, aux malades, aux chômeurs, aux retraités, aux parents.

Selon Bernard Friot, le Régime Général n’est pas un organisme de solidarité entre les actifs et les inactifs comme on le répète souvent sur tous les plateaux de télévision. Selon lui, le but de ce mensonge est de dénaturer la subversion politique engagée d’Ambroise Croizat. D’abord le Régime Général n’est pas qu’une institution de solidarité de ceux qui travaillent vers ceux qui ne travaillent pas ou plus. Le Régime est révolutionnaire car il crée une valeur économique alternative à la valeur capitaliste. Il socialise 500 milliards notamment par la cotisation pour les répartir vers différentes caisses qui elles, donneront un salaire aux soignants, aux retraités, aux parents… C’est à dire que ces personnes ont un salaire qui reconnaît un travail sans être sur le marché de l’emploi ! Les capitalistes n’ont aucune prise sur cette richesse.

Selon Friot, une retraite n’est pas le droit d’avoir une pension qui reconnaît que l’on a travaillé auparavant, mais c’est le droit d’avoir un salaire qui reconnait une production de valeur d’usage sans être sur le marché du travail. Idem pour les familles, les allocations familiales étaient appelées « sur-salaire » et constituées jusqu’à 50 % des revenus des ménages en 1945. C’est la reconnaissance du travail d’éducation des parents sans qu’ils le fassent sur le marché capitaliste de l’emploi.

Croizat sort donc le salaire de l’emploi, c’est à dire qu’il considère que les cotisations versées ne sont pas des aides, mais bel et bien du salaire et invente donc une autre reconnaissance du travail. Il ne suffit pas d’avoir un emploi pour avoir le droit à un salaire. Pourquoi si j’élève mon enfant, on me dit que je ne travaille pas alors que si c’est une auxiliaire qui le fait, cela devient du travail ? On se rend compte que la définition du travail capitaliste, ce n’est pas ce que l’on fait, mais c’est dans l’institution dans laquelle on le fait. Croizat change cette définition en reconnaissant le travail quotidien en dehors du marché de l’emploi. La révolution de Croizat, c’est qu’il change le sens du travail. Ambroise a ouvert la voie de l’émancipation du modèle capitaliste.

Cette théorie de Friot sur la subversion du Régime Général est ambitieuse car on ne peut savoir si la volonté de Croizat s’inscrivait dans cette dynamique réflective. Du moins, Croizat s’est battu, tel un résistant contre les forces capitalistes non pour faire du ‘’social’’ comme aujourd’hui, mais bel et bien pour repousser au plus loin qu’il le pouvait la violence de la prédation capitaliste.

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Une deuxième chose à laquelle Friot n’est pas d’accord est cette affirmation : « le patronat a accepté le régime général car il était décrédibilisé par son collaborationnisme nazi ». Ainsi Ambroise Croizat a baigné dans un consensus entre le capital et le travail. Or ceci est totalement faux ! Le patronat n’était pas à genoux, il était omniprésent dans tous les partis du gouvernement de 1945 (Gaullistes, le SFIO, le MRP… ). Ainsi ils se sont tous accordés sur la continuité de l’interdiction des augmentations de salaire. Mais le PC gagne les élections législatives de 1945 avec 26 % des voix. Avec 5 ministres communistes au pouvoir dont Croizat et 5 millions d’adhérents à la CGT, le patronat tremble et organise la pénurie avec les députés non communistes par l’interdiction de hausse des salaires avec l’augmentation des prix. C’est pourquoi le pouvoir d’achat en 1947 est inférieur à celui de 1944. La classe dominante attend que les ouvriers se retournent contre la CGT et le PC, beaucoup trop puissant en termes de militants et de puissance idéologique. Mais l’intelligence de Croizat est prodigieuse. Il va contourner l’interdiction de valorisation salariale en… doublant les allocations familiales, puis il introduit les 50 % pour les heures supplémentaires. Il supprime également la décote de 10 % sur les salaires féminins. Avant Croizat, une femme pour le même poste qu’un homme avec la même qualification perdait automatiquement 10 % de salaire. Croizat engendre une victoire de plus face au patronat collaborateur nazi et à tous les politiques qui le soutient !

Puis en décembre 1946, les ministres communistes sont éliminés et Croizat partira en mai 47. C’est la fin de la participation communiste au gouvernement. Pour ce qui est de l’affaiblissement de la puissance de la CGT, c’est la CIA qui va s’en charger en organisant la scission de la CGT en 1947 avec l’aide du syndicaliste américain Irving Brown, pour créer Force ouvrière, afin de lutter contre les communistes et surtout pour soumettre la population au Plan Marshall.

En conclusion, entre 1945 et 1947, 5 ministres communistes ont été suffisants pour révolutionner notre système social et de santé sur un mode de gestion communiste avec un salaire à vie, la copropriété d’usage, le financement par l’investissement et tout cela avec une gestion ouvrière. Ceci sans parler de la fonction publique qui détache le salaire du poste de travail et qui en fait un salaire à vie, détaché de toute dynamique de marché. Entre 1947 et 1967, le Régime était géré par 3/4 de salariés et 1/4 de patrons. De Gaulle qui a toujours été contre le programme social du Conseil National de la Résistance et du Régime Général de la sécurité sociale, détruira la démocratie sociale du Régime Général notamment en 1967 en confiant sa gestion au patronat.

Ambroise Croizat décédera en 1950 rongé par un cancer des poumons. Militant dans l’âme, ses derniers mots à l’assemblée seront « Jamais nous ne tolérerons que soit mis en péril un seul des avantages de la Sécurité sociale. Nous défendrons à en mourir et avec la dernière énergie cette loi humaine et de progrès ».

Et aujourd’hui ?

Depuis les années 80, les gouvernements successifs essaient de casser morceau par morceau la construction d’Ambroise Croizat, que ce soit l’UMP/LR ou le PS ou LREM. Depuis sa création, on dénombre au moins une centaine d’attaques contre le Régime Général. L’expression « trou de la sécu », un autre argument fallacieux de la contestation politique bourgeoise, date de 1947 !

Ambroise Croizat, que l’on appelait le ministre des travailleurs, était également le ministre de la subversion, de la fraternité populaire, du courage politique. Il faut défendre ce qu’il a construit avec ses camarades de la CGT. Croizat est celui qui permet encore aujourd’hui aux chômeurs, aux parents, aux malades, aux soignants, aux retraités de pouvoir vivre par la cotisation. La cotisation aujourd’hui détruite par les réformateurs de droite comme de gauche par le blocage du taux de cotisation, par la CSG, les exonérations, les fraudes.
Merci Ambroise, merci ceux qui ont continué son combat. A nous maintenant de continuer la lutte non pas pour défendre nos droits, mais pour conquérir du droit !

Le combat d’Ambroise n’a eu qu’un seul but, celui de :

« Mettre définitivement l’homme à l’abri du besoin, en finir avec la souffrance et les angoisses du lendemain… La sécurité sociale est la seule création de richesse sans capital. La seule qui ne va pas dans la poche des actionnaires mais est directement investie pour le bien-être de nos citoyens. Faire appel au budget des contribuables pour la financer serait subordonner l’efficacité de la politique sociale à des considérations purement financières. Ce que nous refusons. » 

Ambroise Croizat

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Mettre un ouvrier au pouvoir politique, c’est conquérir des droits bien différents que les technocrates de l’ENA. Voici ci-dessous les différentes implications d’Ambroise Croizat dont il est soit l’initiateur, soit ayant participer activement à la réussite de la conquête du droit :

–  Mise en place du Régime Général de la Sécurité Sociale

–  La généralisation des retraites

–  Augmentation des allocations familiales

–  Négociation aux Conventions Collectives

–  Négociation aux congés payés

–  Les comités d’entreprise, la formation professionnelle

–  La médecine du travail

–  Le statut des mineurs, des électriciens et gaziers

–  La prévention dans l’entreprise

–  La reconnaissance des maladies professionnelles

–  Amélioration du Code du Travail

–  La caisse d’intempérie du bâtiment

–  Réglementation sur les heures supplémentaires

–  Le Statut des mineurs

–  Donner un salaire sans être sur le marché de l’emploi (détachement du salaire de l’emploi) « Ne parlez pas d’acquis sociaux, parlez de conquis sociaux, parce que le patronat ne désarme jamais 

Ambroise Croizat

Source https://blogs.mediapart.fr/marcuss/blog/110220/le-11-fevrier-1951-ambroise-croizat-decedait

La Grèce renforce sa présence en Méditerranée pour contrer la Turquie

La Grèce s’engage depuis peu sur le terrain de la défense aux côtés de ses alliés français et américains en Méditerranée, espérant obtenir leur soutien face à la Turquie voisine et attirer leurs investissements.

Sur fond de tensions en Méditerranée orientale, le gouvernement conservateur a, en un seul mois, renforcé sa coopération stratégique avec Paris, relancé un accord militaire avec Washington et décidé de l’envoi de missiles Patriot en Arabie Saoudite. En outre, une frégate grecque participe depuis la semaine dernière à la mission du porte-avion français Charles-de-Gaulle dans l’est de la Méditerranée. L’objectif officiel de cette mission est d’appuyer les opérations antjihadistes en Syrie et en Irak, mais aussi d’assurer la stabilité dans la région.

Lors du vote récent au Parlement d’un accord de défense gréco-américain, le Premier ministre Kyriakos Mitsotakis s’est félicité du « renforcement de l’alliance stratégique avec les Etats-Unis », soulignant par ailleurs que la coopération militaire avec la France « n’a jamais été meilleure ».

Elle vient s’ajouter aux récentes démarches diplomatiques d’Athènes contre les accords controversés signés entre Ankara et le gouvernement libyen de Tripoli, qui redessinent les frontières maritimes en ignorant la présence des îles grecques. Dénoncés par l’UE, ces accords ont mis de nouveau à l’épreuve les relations gréco-turques, traditionnellement délicates. Outre la question du flux migratoire depuis les côtes turques vers les îles grecques, les deux voisins se heurtent de longue date sur des questions de souveraineté en mer Égée.

« La participation de la Grèce à la force européenne en Méditerranée est une nécessité sachant les provocations de la Turquie et ses tentatives de s’imposer dans cette zone en dépit du droit international », indique à l’AFP Kostantinos Filis, directeur de recherches à l’Institut grec des relations internationales.

La Grèce cherche à « renforcer sa capacité de dissuasion contre ceux qui ont éventuellement des visées » dans la zone, déclare le porte-parole du gouvernement Stelios Petsas.

La France « allié idéal »

Selon des diplomates, la France a encouragé la Grèce à être « plus autonome » et « à jouer un rôle plus actif dans les initiatives européennes de défense comme au Sahel », où est engagée la force française Barkhane. « La France est actuellement l’allié idéal pour la Grèce », qui veut tonifier son industrie de défense, observe Panayotis Tsakonas, professeur de droit international à l’Université d’Athènes et chercheur au centre grec de politique européenne, Eliamep. Cet expert rappelle que « les deux pays partagent la même position sur la situation en Méditerranée orientale ». Il évoque les intérêts des sociétés françaises impliquées dans les forages d’hydrocarbures au large de Chypre, allié principal de la Grèce.

La Turquie, qui occupe depuis 1974 la partie nord de l’île et conteste le droit de Nicosie d’exploiter les gisements en Méditerranée, a empêché ces forages à plusieurs reprises, au grand dam des Occidentaux. En négociation pour l’achat de deux frégates françaises Belharra, Athènes espère construire certaines parties de ces bâtiments dans ses chantiers navals. Les deux pays prévoient de signer un accord « stratégique » fin février.

« Pression » américaine

La nouvelle politique de défense d’Athènes provoque toutefois de vives critiques de l’opposition de gauche, qui taxe le gouvernement conservateur d’aventurisme.
« Vous entraînez le pays dans des aventures qui dépassent sa capacité et changent la politique étrangère suivie depuis des décennies », a fustigé l’ex-Premier ministre Alexis Tsipras.
Le déploiement de missiles Patriot en Arabie Saoudite « s’inscrit dans le cadre d’une initiative conjointe avec les Etats-Unis, la France et le Royaume-Uni » pour « assurer la sécurité des sites énergétiques cruciaux », a rétorqué le gouvernement. Mais l’analyste Konstantinos Filis voit dans cette décision « une pression américaine » et « le risque » d’une implication grecque dans la brûlante question iranienne.

Pour Athènes, qui cherche à doper son économie en souffrance après une décennie de crise économique et de coupes drastiques dans le budget de la défense, il s’agit aussi d’attirer de nouveaux investissements de ses partenaires. Selon le gouvernement grec, les Etats-Unis vont investir 12 millions d’euros dans la base aérienne à Larissa, dans le centre de la Grèce, et 6 millions d’euros sur la base américaine de Souda, en Crète. En contrepartie, Athènes va moderniser sa flotte d’avions de chasse américains F-16 et a exprimé son intérêt pour des drones et de F-35.

Source https://www.lorientlejour.com/article/1205730/la-grece-renforce-sa-presence-en-mediterranee-pour-contrer-la-turquie.html

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