Publications par catégorie

Archives de catégorie

Dette odieuse et fondements du néolibéralisme

Peut-on appliquer la doctrine de la dette odieuse sans remettre en question les fondements du néolibéralisme ?

3 avril par Mats Lucia Bayer


Cet article propose une lecture critique de l’article « Odious debt, Adverse creditors, and de Democratic Ideal » de Margot E. Salomon et Robert Howse, publié en 2018 par la London School of Economics et qui cherche à analyser la crise de la dette grecque en 2015 à la lumière de la doctrine de la dette odieuse.
Le texte « Odious Debt, Adverse Creditors, and the Democratic Ideal » de Margot E. Salomon et Robert Howse propose une mise à jour de la doctrine de la dette odieuse à partir de l’exemple de la crise de la dette grecque. Pour ce faire, les auteurs mettent l’accent sur deux éléments : (1) les nouveaux types de relations internationales dans lesquelles un pays peut entretenir des relations et même entrer en conflit non pas avec d’autres pays mais avec des institutions internationales, en l’occurrence des institutions financières (IFI) ; (2) la centralité de la question démocratique liée à celle de la souveraineté des pays. La Grèce constituerait une sorte d’exemple paradigmatique de ces deux approches.

Le texte articule une discussion intéressante autour de la tension inhérente entre le mécanisme de la dette et l’exercice souverain de la démocratie dans un pays. Les auteurs partent d’une définition généralement acceptée pendant longtemps de la doctrine de la dette odieuse élaborée par Alexander Nahum Sack basée sur trois critères, à savoir : que la dette ait été contractée sans le consentement de sa population ; qu’elle ait été utilisée contre les intérêts d’une partie ou de la totalité de la population ; que les créditeurs des fonds aient pleine conscience de cette situation.

Eric Toussaint, du CADTM, a démontré que cette définition communément admise constituait une version erronée de la doctrine telle qu’élaborée par Alexander Sack [1]. En particulier, le caractère despotique ou non du gouvernement ne constitue pas un critère en soi pour prouver qu’une dette puisse être considérée comme odieuse, de même l’absence de consentement de la population n’est pas un critère retenu par Sack. La véritable application de la doctrine concerne en réalité seulement l‘usage néfaste de la dette et la conscience de cet effet par les créanciers. L’application de ces deux critères est incontestable pour le cas grec : la dette accumulée par l’État de ce pays suite aux différents memoranda (dont le but officiel était de permettre son redressement économique) n’a mené qu’à un approfondissement de la crise économique et sociale. Howse et Salomon concentrent néanmoins leurs efforts à problématiser le caractère « despotique » de l’emprunt. Bien que nous ayons rappelé que l’efficacité de la doctrine ne dépend pas de ce critère, l’approche de Howse et Salomon permet toutefois d’aborder la question de la souveraineté dans le contexte néolibéral et constitue un élément sans doute aggravant dans l’hypothèse de l’application de la doctrine dans le cas grec.

Les auteurs soulignent que le gouvernement de Syriza n’exerçait pas un pouvoir despotique puisqu’il est issu d’une victoire électorale. Pourtant, ce gouvernement s’est trouvé sous une telle pression qu’il a été obligé d’appliquer des mesures économiques et relatives à l’endettement qui ont compromis l’avenir de la société grecque. Pour montrer cela, Howse et Salomon mettent les questions du respect de « l’idéal démocratique » et des droits humains au centre de l’explication. Pour rendre possible l’application du concept en tant que catégorie d’analyse, les auteurs ont recours aux droits humains, qui constituent un socle commun auquel il est possible de se référer. Et bien que le respect de ceux-ci ne présuppose pas de façon explicite un système politique déterminé, il va de soi pour les auteurs que pour qu’ils puissent être effectifs, il faut qu’un pays ait une capacité d’action et donc qu’il dispose d’une autonomie suffisante. Ce sont deux éléments essentiels pour que les citoyens puissent être en mesure de demander des comptes à leur propre gouvernement :

« la force normative de la doctrine de la dette odieuse vient de la primauté de l’idéal démocratique : lorsque la dette a été contractée, non seulement elle l’a été par un gouvernement non représentatif, mais elle a servi les objectifs de ce gouvernement en niant la liberté politique du peuple. [2] »

C’est dans cette logique que, pour Salomon et Howse, dans l’analyse de la dette, il faut déplacer le curseur du caractère nécessairement despotique d’un régime vers la capacité d’action et les marges de manœuvre des gouvernements dans un contexte historique où les capitaux financiers internationaux ont un rôle politique déterminant. Les situations « d’exceptionnalité démocratique » à laquelle peuvent mener les pouvoirs financiers empêchent qu’on puisse demander des comptes à un gouvernement. Voici quelques extraits qui illustrent cette approche :

« Comme nous pouvons le voir de la manière la plus frappante dans le cas récent de la Grèce, la dette souveraine peut provoquer un état d’urgence ou d’exception lorsqu’un État démocratique est mis sous la tutelle de créanciers étrangers – qu’il s’agisse d’institutions gouvernementales ou d’acteurs privés – qui sont en mesure de menacer l’État de faillite financière s’il refuse ces limites à l’autodétermination démocratique. En d’autres termes, la dette peut être contractée par un État non oppressif à des fins non oppressives, mais néanmoins, pendant une période de crise et souvent bien au-delà, la dépendance vis-à-vis d’acteurs extérieurs tels que les créanciers, y compris les institutions financières internationales (IFI), peut fondamentalement entraver ou atténuer la démocratie [3].

[…]

Le droit international des droits de l’homme cherche alors à protéger les moyens par lesquels la population peut faire entendre sa voix (droit à la participation) et délimite les groupes (minorités, enfants, etc.) et les domaines (logement, alimentation, interdiction des traitements inhumains et dégradants, etc.) que toute forme de gouvernement devrait protéger et promouvoir, dans un système de reddition de comptes [4].

[…]

Dans le cas récent de la Grèce, où les implications procédurales et substantielles de la dette accumulée depuis 2010 auprès du FMI et de la zone euro sont sans aucun doute en contradiction avec les attentes modernes de justice et d’équité dans les affaires internationales, avec les droits humains et avec les aspects qui animent le concept de la dette odieuse, le gouvernement n’a pas utilisé les termes de la dette odieuse lorsqu’il tentait de renégocier la dette du pays. Ceci malgré le fait que la Commission d’audit de la dette grecque avait conclu que la dette était odieuse et avait fourni à l’équipe de négociation les arguments juridiques nécessaires à cette fin [5]. »

Cette approche toutefois est à un double tranchant : elle peut permettre d’identifier comment la dette pousse à annuler les mécanismes de la « démocratie représentative » et en même temps excuser le manque d’action d’un gouvernement. Nous nous trouvons face à un paradoxe dans ce texte. Ainsi, d’un côté, les auteurs font référence à Maurizio Lazaratto afin de souligner l’autoritarisme et les formes de domination qui découlent du mécanisme de la dette. D’un autre côté, ils soulignent que, sous la menace d’un « chaos bancaire », le gouvernement de Syriza en 2015 n’avait pas de véritable choix et était poussé à accepter les conditions de la Troïka. L’issue à cette situation se trouverait dans la qualification d’une partie de la dette comme étant « odieuse » :

« À notre avis, pour remédier au caractère odieux de cette dette, il faut rétablir les possibilités d’une politique publique légitime et démocratique qui ont été volées par l’état d’exception découlant de la crise de la dette souveraine. Cela pourrait comprendre le renversement des réformes imposées par les acteurs extérieurs ou du moins leur assujettissement à de nouveaux processus démocratiques ; cela peut également comprendre l’affirmation de la répudiation d’au moins une partie de la dette, si cela est nécessaire pour mettre en œuvre des politiques de redistribution, ou la récupération de biens publics, ou d’autres politiques démocratiquement légitimes qui ont été contrecarrées ou bloquées par les contraintes imposées par des acteurs extérieurs sous la menace de l’utilisation de moyens de pression – conférés par leurs rôles de créanciers ou d’intermédiaires – faisant porter un danger immédiat à la survie financière et économique du pays en question. [6] »

Ce dernier passage montre clairement une fois de plus les tensions qui animent le texte. D’un côté, on souligne la nécessité d’appliquer la doctrine de la dette odieuse et donc on affirme que la conséquence de cette application devrait être la répudiation « d’au moins une partie de la dette ». De l’autre côté, la tendance constante des auteurs à se focaliser sur l’hégémonie surplombante des capitaux et institutions financières sur les États conduit à une négation de la capacité politique non seulement du gouvernement mais aussi (et surtout) de la population. Ainsi, les auteurs soulignent l’importance du référendum de juillet 2015 pour le renforcement de la démocratie grecque mais évacuent toute perspective de désobéissance aux IFI. Dans la volonté de mettre à jour leur conception de la doctrine de la dette odieuse, les auteurs renforcent les limites de l’approche de Sack, identifiées par Éric Toussaint :

« L’expérience accumulée depuis que Sack a mené ses travaux conduit à modifier plusieurs des choix opérés par Sack. Un des points fondamentaux qu’il faut rejeter dans sa position, laquelle est cohérente avec l’ordre dominant, c’est le principe de la continuité des obligations des États à l’égard des créanciers même en cas de changement de régime. Certes, Sack est en faveur d’ajouter une exception – la dette odieuse – mais c’est insuffisant. Un autre point qu’il faut rejeter dans la position de Sack, c’est le soutien au système de crédit international tel qu’il existe. Enfin, Sack considère qu’un État souverain ne peut pas répudier des dettes qu’il a identifiées comme odieuses sans l’accord préalable d’un tribunal international qu’il s’agirait de mettre en place (voir le passage déjà mentionné dans lequel Sack écrit : Le nouveau gouvernement devrait prouver et un tribunal international reconnaître comme établi : a) Que les besoins, en vue desquels l’ancien gouvernement avait contracté la dette en question, étaient « odieux » et franchement contraires aux intérêts de la population de tout ou partie de l’ancien territoire, et b) Que les créanciers, au moment de l’émission de l’emprunt, avaient été au courant de sa destination odieuse.). Depuis que Sack a fait cette proposition, aucun tribunal international en matière de dette n’a été mis en place. De nombreuses propositions ont été faites, mais aucune n’a abouti. L’expérience démontre qu’il faut opter pour une autre voie : l’État souverain qui est confronté à une dette odieuse doit et peut prendre un acte unilatéral de répudiation de cette dette. [7] »

Des limites que nous retrouvons dans la démarche des auteurs du texte où ils reproduisent, dans une mesure moindre que Sack, une articulation rhétorique qui intègre la dette odieuse comme moyen de stabilisation du capitalisme.
En conclusion, malgré le fait que le critère « despotique » du gouvernement ne soit pas constituant de la doctrine de la dette odieuse, l’apport de Salomon et Howse permet de mieux percevoir les mécanismes de domination financière exercés sur un pays par les IFI, de fournir davantage d’arguments pour demander l’annulation de la dette grecque. Des arguments qui peuvent renforcer la défense d’une politique de désobéissance vis-à-vis de la Troïka, seul moyen pour que le peuple grec puisse se débarrasser du fardeau que constitue cette dette illégitime.



Notes

[1] http://www.cadtm.org/La-dette-odieuse-selon-Alexandre-Sack-et-selon-le-CADTM

[2] Odious Debt, Adverse Creditors, and the Democratic Ideal, page 2 (traduit de l’anglais)

[3] Idem.

[4] Ibid., page 8.

[5] Ibid., page 17

[6] Ibid, Page 4

[7] http://www.cadtm.org/La-dette-odieuse-selon-Alexandre-Sack-et-selon-le-CADTM

Source http://www.cadtm.org/Peut-on-appliquer-la-doctrine-de-la-dette-odieuse-sans-remettre-en-question-les-17285#nb2

SOS Méditerranée : lettre à M Castaner

Vous avez certainement suivi dans les médias les déclarations de M. Castaner, ministre de l’intérieur, à propos des ONG de sauvetage en mer vendredi dernier.
Ces déclarations jettent le discrédit sur notre action, nous publions aujourd’hui cette lettre ouverte afin que les faits soient rétablis.
Il nous semble primordial de la partager avec vous car vous êtes au cœur de l’action de SOS MEDITERRANEE.
C’est grâce à votre soutien, et à celui de milliers de citoyens européens, que nous avons porté secours à près de 30 000 personnes en détresse en Méditerranée centrale et que nous repartirons bientôt en mer.

Merci d’être à nos côtés,

L’équipe de SOS MEDITERRANEE
#TogetherForRescue


Lettre ouverte à M. Castaner
Ministre de l’Intérieur
Place Beauvau
75008 Paris


                                                                                                                                 Marseille, le 9 avril 2019

Monsieur le Ministre,

Nous avons pris connaissance de vos déclarations concernant les ONG de sauvetage en mer, lors de la conférence de presse clôturant la réunion des ministres de l’intérieur du G7, vendredi 5 avril.

A la question suivante d’un journaliste : « Nous savons que M. le Ministre italien Matteo Salvini, a une position très claire concernant le rôle des ONG en mer Méditerranée, c’est-à-dire que les ONG aident les filières de passeurs. Je voudrais savoir si sur ce point en particulier il y a un accord entre les pays européens au sein du G7 ? », vous avez répondu :

« Vous semblez découvrir une réalité documentée et évoquée depuis juillet 2017. (…) Ce que nous savons, c’est que les ONG jouent un rôle essentiel pour apporter une aide aux migrants, cela ne fait aucun doute. Toutefois, en Méditerranée centrale, on a observé de façon tout à fait documentée, je vous le dis, une réelle collusion, à certains moments, entre les trafiquants de migrants et certaines ONG. On a observé que certains navires d’ONG étaient ainsi en contact téléphonique direct avec des passeurs qui facilitaient le départ des migrants depuis les côtes libyennes dans des conditions effroyables, souvent au péril de leur vie. Les ONG, dans ce cas-là, ont pu se faire complices des passeurs. Les ONG doivent avoir une attitude responsable.»

Ces propos relaient de graves accusations à l’encontre des ONG de sauvetage en mer, dont l’action a été attaquée en Italie dès le début de l’année 2017, dans un climat politique délétère. Or à notre connaissance il ne s’agit que de rumeurs : aucune de ces accusations n’a jamais été démontrée ni étayée par la moindre preuve. Aucune des procédures judiciaires entamées n’a abouti. Aucune de ces allégations ne peut viser SOS MEDITERRANEE.

Parce que vos déclarations portent atteinte à leur honneur et à leur considération et jettent un discrédit général sur les acteurs du sauvetage en mer, dont l’action est plus que jamais aujourd’hui entravée en Méditerranée centrale, nous vous demandons instamment des précisions, des preuves, à l’appui de ces allégations

Nous vous demandons également de rétablir les faits concernant les ONG de sauvetage, telles que SOS MEDITERRANEE, qui travaillent systématiquement dans le respect absolu du droit maritime international, en toute transparence et en totale coordination avec les autorités maritimes, ce que vous n’ignorez pas. Nous n’avons jamais eu et n’aurons jamais le moindre contact avec les passeurs et trafiquants d’êtres humains dont nous sommes les premiers à condamner les agissements criminels.

Nous vous rappelons que la mer Méditerranée centrale reste l’axe migratoire le plus mortel au monde où plus de 18.000 personnes ont perdu la vie ces cinq dernières années. Pourtant, le droit y est bafoué depuis le mois de juin 2018, avec la fermeture des ports italiens et le transfert des responsabilités du sauvetage aux garde-côtes libyens. Depuis, aucun mécanisme de débarquement des rescapés conforme au droit maritime n’a été mis en place par les États européens.

Pour conclure, Monsieur le Ministre, vous demandez que les ONG aient une attitude responsable. Nous en appelons à votre responsabilité pour faire cesser les attaques infondées, et protéger les acteurs du sauvetage en mer injustement incriminés. Car, alors que l’Union européenne a progressivement abdiqué son devoir d’assistance en Méditerranée centrale, il est de votre responsabilité et de celle des autres États européens de faire appliquer le droit.

Dans l’attente de votre réponse, nous vous prions d’agréer, Monsieur le Ministre, l’expression de notre haute considération.

Francis Vallat                        Sophie Beau

Président                             Cofondatrice et directrice générale


http://www.sosmediterranee.fr/

Retour sur le convoi solidaire vers la Grèce

 

en 10 épisodes Yannis Youlountas nous permet de vivre au jour le jour ce voyage solidaire.

 

 

À l’attention de tous nos soutiens, quelle que soit la forme : retour en photos sur le CONVOI SOLIDAIRE VERS LA GRÈCE DE FÉVRIER-MARS 2019 🖤❤

Le plus grand et sans doute le plus réussi de ces dernières années aux côtés des principaux collectifs de lutte et de solidarité en Grèce.

Une action qui a réuni des compagnons et camarades parti-es de France, de Suisse, du Québec et de Belgique pour se rejoindre en secret à Martigues afin d’y former un convoi de 26 fourgons et 65 conducteurs, avant de reprendre la route vers l’Italie puis la Grèce.

[cliquer sur les photos pour les agrandir]

1 – DE MARTIGUES À ANCONA
blogyy.net/2019/03/24/retour-en-photo-sur-le-convoi-solidaire-vers-la-grece-de-fevrier-mars-2019
2 – DU FERRY À ATHÈNES
http://blogyy.net/2019/03/26/retour-en-photos-sur-le-convoi-solidaire-vers-la-grece-de-fevrier-mars-2019-suite/
3 – L’ARRIVÉE À EXARCHEIA
http://blogyy.net/2019/03/26/troisieme-episode-larrivee-a-exarcheia/
4 – ROUVIKONAS, LES DISPENSAIRES ET L’AG DU NOTARA
http://blogyy.net/2019/03/27/quatrieme-episode-rouvikonas-les-dispensaires-et-lag-du-notara/
5 – AVEC LA CUISINE SOCIALE DANS LA RUE
http://blogyy.net/2019/03/28/cinquieme-episode-avec-la-cuisine-sociale-dans-la-rue/
6 – AVEC LES EXILÉ-ES ET LES ANTIFASCISTES
http://blogyy.net/2019/03/31/sixieme-episode-avec-les-exile-es-et-les-antifascistes
7 – EXARCHEIA FAIT L’ÉCOLE BUISSONNIÈRE
http://blogyy.net/2019/04/01/septieme-episode-exarcheia-fait-lecole-buissonniere/
8 – DÉPART EN CRÈTE SOUS HAUTE TENSION
http://blogyy.net/2019/04/02/huitieme-episode-depart-en-crete-sous-haute-tension/
9 – LA ZAD RENAÎT À KASTELLI
http://blogyy.net/2019/04/04/neuvieme-et-avant-dernier-episode-la-zad-renait-a-kastelli

10. LA LUTTE S’AMPLIFIE EN CRÈTE ET À EXARCHEIA  http://blogyy.net/2019/04/05/dixieme-et-dernier-episode/

Ce convoi fut non seulement le plus grand, mais sans doute le plus réussi de ces dernières années, aux côtés des principaux collectifs de lutte et de solidarité en Grèce. Une action qui a réuni des compagnons et camarades au départ de la France, de la Suisse, du Québec et de la Belgique pour se rejoindre en secret à Martigues afin d’y former un convoi de 26 fourgons et 65 conducteurs, avant de reprendre la route vers l’Italie puis la Grèce.

Conférence à Grenoble : Cette Europe malade du libéralisme

Le collectif Grèce-austérité vous invite à

à la conférence-débat

Cette Europe malade du libéralisme. Comment réagir ?

avec Dominique Plihon, porte-parole d’Attac France,

Jeudi 18 avril 2019 à 20h

à la Salle de conférence Maison du tourisme

14 rue de la république à Grenoble

Tram A et B arrêt Maison du tourisme

Depuis plusieurs mois, notre pays est traversé par de profonds mouvements sociaux. S’ils ont des sources différentes, ils se rejoignent pour pointer les conséquences dramatiques des politiques menées par les gouvernements qui se sont succédés ces dernières années.

L’Union européenne traverse aujourd’hui une crise existentielle. Des politiques d’austérité imposées au nom de règles économiquement absurdes ont mis les peuples à genoux. Aussi, la défiance envers l’Union est désormais telle que son avenir politique est incertain. C’est pourquoi il est urgent de lui donner un nouveau souffle et avant tout de rompre avec le poison néolibéral.

Et si la seule manière de sauver l’Europe était de désobéir ?  la désobéissance ou l’éclatement, telle est désormais l’alternative.

Défendre un autre modèle, qui remettrait au cœur l’idée d’une Europe sociale, démocratique et écologique.

Retrouver le chemin d’une politique de solidarité est le seul moyen d’engager les peuples dans la construction d’une véritable communauté politique européenne.

Organisée par Attac Isère Site internet www.local.attac.org/attac38

Retour sur le convoi solidaire de février mars 2019

en 10 épisodes Yannis Youlountas nous permet de vivre au jour le jour ce voyage solidaire. Nous publions les 8 premiers.

 

 

 

À l’attention de tous nos soutiens, quelle que soit la forme : retour en photos sur le CONVOI SOLIDAIRE VERS LA GRÈCE DE FÉVRIER-MARS 2019 🖤❤

Le plus grand et sans doute le plus réussi de ces dernières années aux côtés des principaux collectifs de lutte et de solidarité en Grèce.

Une action qui a réuni des compagnons et camarades parti-es de France, de Suisse, du Québec et de Belgique pour se rejoindre en secret à Martigues afin d’y former un convoi de 26 fourgons et 65 conducteurs, avant de reprendre la route vers l’Italie puis la Grèce.

[cliquer sur les photos pour les agrandir]

1 – DE MARTIGUES À ANCONA
blogyy.net/2019/03/24/retour-en-photo-sur-le-convoi-solidaire-vers-la-grece-de-fevrier-mars-2019
2 – DU FERRY À ATHÈNES
http://blogyy.net/2019/03/26/retour-en-photos-sur-le-convoi-solidaire-vers-la-grece-de-fevrier-mars-2019-suite/
3 – L’ARRIVÉE À EXARCHEIA
http://blogyy.net/2019/03/26/troisieme-episode-larrivee-a-exarcheia/
4 – ROUVIKONAS, LES DISPENSAIRES ET L’AG DU NOTARA
http://blogyy.net/2019/03/27/quatrieme-episode-rouvikonas-les-dispensaires-et-lag-du-notara/
5 – AVEC LA CUISINE SOCIALE DANS LA RUE
http://blogyy.net/2019/03/28/cinquieme-episode-avec-la-cuisine-sociale-dans-la-rue/
6 – AVEC LES EXILÉ-ES ET LES ANTIFASCISTES
http://blogyy.net/2019/03/31/sixieme-episode-avec-les-exile-es-et-les-antifascistes
7 – EXARCHEIA FAIT L’ÉCOLE BUISSONNIÈRE
http://blogyy.net/2019/04/01/septieme-episode-exarcheia-fait-lecole-buissonniere/

À suivre dans les prochains jours :
9 – LA ZAD RENAÎT À KASTELLI
10 – LA LUTTE S’ÉTEND CONTRE L’AÉROPORT

Ce convoi fut non seulement le plus grand, mais sans doute le plus réussi de ces dernières années, aux côtés des principaux collectifs de lutte et de solidarité en Grèce. Une action qui a réuni des compagnons et camarades au départ de la France, de la Suisse, du Québec et de la Belgique pour se rejoindre en secret à Martigues afin d’y former un convoi de 26 fourgons et 65 conducteurs, avant de reprendre la route vers l’Italie puis la Grèce.

Chronique des Humbles La rubrique de Panagiotis Grigoriou

Panagiotis Grigoriou est Ethnologue et historien, chroniqueur, analyste, initiateur d’un concept de tourisme alternatif et solidaire en Grèce. Le regard de l’historien et de l’anthropologue sur l’actualité et le vécu de la crise grecque.

Chronique des Humbles

Pays sous la tempête, bateaux de nouveau arrimés au Pirée, avions qui ne se posent pas en Crète. Tempête donc. Sur terre grecque enclose, tout le métaplasme incarné du monde politique s’agite devant les élections alors multiples et variées cette année, histoire de brasser de l’air pour recracher du néant. Ensuite, ceux d’en bas, les humbles, et déjà “bioconservateurs” d’après certains transhumanistes et misanthropes, survivent comme ils le peuvent. Ainsi femmes et hommes n’étant plus encadrés, soutenus, comme ils l’étaient dans leur petite patrie où tout le monde se connaissait de père en fils. Parfois, ils ont même tout juste de la chance, comme hier ma cousine Evanthía au village thessalien.

Grèce rurale. Années 2010

Evanthía revenait de son travail en partie de nuit, à la boulangerie du village. Elle y gagne 12€ par jour, travaillant entre 4h et 8h du matin, bien entendu c’est du travail informel. Son mari, Pétros s’occupe des maigres champs appartenant encore à la famille, il bricole de la mécanique pour les gens du voisinage, comme il peut être occupé très occasionnellement dans l’année en tant que chauffeur routier conduisant les camions des chantiers. Ceci, lorsqu’il y a du travail. Le couple garde aussi les deux enfants de leur fille et de son mari, histoire de leur permettre d’aller travailler un peu. La famille ainsi élargie occupe une seule maison, chauffée au bois, et ils n’ont gardé qu’un seul vieux véhicule pour tous, et assuré, plus le scooter.

Evanthía utilise donc le scooter de la famille, pour lequel elle n’a ni permis et encore moins l’assurance. Plus de la moitié des habitants au village roulent ainsi, surtout pour un deuxième véhicule ou scooter, ils ont à peine de quoi mettre un peu d’essence au réservoir et c’est tout. Evanthía n’a pas fait attention hier matin, son scooter a été fauché par la camionnette que le voisin Nikos venait tout juste de démarrer pour se rendre à ses champs. Evanthía, d’abord secourue par le médecin de campagne et le pharmacien du village, elle a été transférée à l’hôpital du chef-lieu, puis opérée d’urgence. Fractures aux pieds, ses jours ne sont pas en danger, la famille est soulagée, Nikos, leur voisin et ami l’est autant.

L’à peu près encore possible dans les campagnes ne demandera par des comptes à Evanthía, Nikos s’arrangera avec la famille, ceux de la Police locale fermeront les yeux devant la paupérisation qui les entoure et qui les concerne même, le système de Santé accepte encore pour l’instant que de soigner Evanthía dans l’urgence, sachant qu’elle n’est plus de la tribu des rescapés patentés de l’Assurance Maladie. Ailleurs, et surtout en milieu urbain, le régime antisocial, celui du génocide alors lent montre pourtant déjà toutes ses dents.

Retraité et vendeur… informel. Athènes, années dites de crise
Retraités et manifestants. Athènes, mars 2019 (presse grecque)
Retraités et manifestants. Athènes, mars 2019 (presse grecque)

Lorsque la criminalité explose un peu partout et que certains candidats des politiciens se vantent même d’avoir été condamnés pour escroquerie (voir ici mon billet du 23 mars au sujet du cas de Myrsíni Loḯzou), voilà que cette semaine, la Police interpelle Suzana Iliádou, femme âgée de 90 ans laquelle vend ses tricots sur le marché hebdomadaire dans son quartier de Thessalonique. Elle a été gardée au Commissariat durant près de 12 heures d’après le reportage, un policier l’a même sommé non sans ironie pour sa main tremblotante durant… la séance de l’empreinte digitale et de l’apposition sur un support de son doigt préalablement encré.

La scène filmée a été néanmoins été diffusée par les médias, et ce fut le scandale en Grèce. Les voisins de la vielle dame, désormais choquée et apeurée s’en chargent pour vendre ses tricots sitôt sur le marché hebdomadaire, tandis que la ridicule Ministre SYRIZA Papakósta (des Apostats, issue de la Nouvelle Démocratie), elle déclare que “l’amende infligée à la vielle dame s’élevant à 200€ est justifiée sauf qu’elle sera gelée”, presse grecque de la semaine. Entre-temps à Athènes, des retraités manifestent devant le Parlement pour la 125ème fois depuis le début de la dite crise en 2010, de la dignité certes mais alors totalement symbolique.

Temps supposés nouveaux, des quartiers d’Athènes se transformant en zones interdites pour les habitants sous l’emprise du dictat Airbnb, paupérisation à peine cachée par les terrasses des bistrots ou sinon à Tríkala, ville de Thessalie, cette image de la camera sur Internet d’un centre-ville plutôt déserté en temps normal dans la journée. D’après les statistiques et les reportages de la semaine, les revenus déclarés des Grecs poursuivent alors une chute continue, ceux des Indépendants atteignent même 26% comparés à ceux de 2015, presse grecque du moment.

Paupérisation. Athènes, années dites de crise
Athènes, quartier placé sous… l’emprise Airbnb. Mars 2019
Centre-ville de Tríkala déserté. Camera Internet, mars 2019

En règle générale la Grèce du pays réel est en train de s’appauvrir, et en même temps, le fait de se maintenir pour de nombreux foyers, ne tient qu’aux quelques revenus de plus, notamment informels. On claque alors les dents jusqu’au bout, d’après une enquête récente, seulement 0,7% de la population grecque adulte ayant entre 35 et 44 ans, a les dents sont en bonne santé, presse grecque, mars 2019. Sauve qui peut… alors canines comprise ! Au même moment, et d’après une enquête de OCDE citée cette semaine par la presse grecque, les Grecs considèrent que leurs impôts ne leur reviennent pas sous forme d’un État aux services dignes de ce nom, et ceci pour plus de 82% d’entre eux. Ils s’illustrent même en tête du tableau des mécontents, devant les Israéliens, les Mexicains et les Chiliens (les Français sont en milieu du classement avec… seulement 57% de mécontents).

Merveilleuse époque brisée… et autant empreinte de l’instinct de la casse. Une boutique à Athènes propose-t-elle à ses clients que de se défouler en cassant tant d’objets divers et variés, vaisselle, téléviseurs, téléphones entre autres. Ailleurs, ce sont les affiches mêmes vieillies qui promettent la lune, vantant tout le mérite des… “Prophètes”, surtout lorsqu’ils sont venus depuis les Antipodes bien entendu.

Antiquité on dirait Tardive. Une bonne partie des pays de la dite Union européenne et de leur état actuel, vus de 2019, apparaissent comme la répétition générale des premières années de la crise grecque. Une des pires ignominies de l’histoire contemporaine de la Grèce aura été certainement l’abominable chantage à la prétendue lutte contre la Troïka, exercé par les Syrizístes et par ceux du parti ANEL, les acquis visiblement de toutes les caisses globalistes. Époque des illusions. On se souviendra des politiciens d’alors et de toujours, on se souviendra même de ces illuminés improvisés et inconnus Place Sýntagma à Athènes, prêcher autant dans le vide. Seul on dirait… notre Hermès de Greek Crisis, dit parfois le Trismégiste n’a pas l’air de s’en inquiéter vraiment maintenant que tout devient alors plus clair.

Payer pour alors casser. Athènes, mars 2019
Nul n’est prophète dans son pays. Affiche de 2017, Athènes, mars 2019
Hermès de Greek Crisis. Athènes, mars 2019

Sur terre enclose, tout ce métaplasme incarné du monde politique s’agite encore devant les élections alors multiples et variées cette année, histoire de brasser de l’air pour recracher du néant. Temps et autant histoire dans un sens parallèle dont il est question chez André-Jean Festugière, comme nous l’avons déjà évoqué à travers ce blog, notamment à travers les pages de son “Épicure et ses dieux”, datant certes de 1946. Il renvoi dans son œuvre à cette (autre) mutation, entre l’époque des cités démocratiques (surtout Athènes) de la période classique, et celle des Empires, Macédonien d’abord, Hellénistiques ensuite et enfin Romain.

“L’homme, avec sa conscience propre et ses besoins spirituels, ne débordait pas le citoyen: il trouvait tout son épanouissement dans ses fonctions de citoyen. Comment ne pas s’apercevoir que, du jour où la cité grecque tombe du rang d’État autonome à celui de simple municipalité dans un État plus vaste (Empire), elle perd son âme? Elle reste un habitat, un cadre matériel: elle n’est plus un idéal. Il ne vaut plus la peine de vivre et de mourir pour elle. L’homme dès lors, n’a plus de support moral et spirituel. Beaucoup, à partir du IIIe siècle, s’expatrient, vont chercher travail et exploits dans les armées des Diadoques ou dans les colonies que ceux-ci ont fondées.”

“Bientôt, à Alexandrie d’Égypte, à Antioche de Syrie, à Séleucie sur le Tigre, à Éphèse, se créent des villes relativement énormes pour l’Antiquité (2 à 300.000 habitants) ; l’homme n’est plus encadré, soutenu, comme il l’était dans sa petite patrie où tout le monde se connaissait de père en fils. Il devient un numéro, comme l’homme moderne, par exemple à Londres ou à Paris. Il est seul, et il fait l’apprentissage de sa solitude. Comme va-t-il réagir ?” (André-Jean Festugière, “Épicure et ses dieux”, 1946).

Grecs et leurs Icônes. Thessalonique, fête nationale du 25 mars, presse grecque
Monsieur le Premier ministre… Thessalonique, fête nationale du 25 mars, presse grecque
Monsieur le Premier ministre… Thessalonique, fête nationale du 25 mars, presse grecque

Les peuples n’ont peut-être pas dir leur dernier mot. D’où d’ailleurs toute cette urgence. Durant leur fête nationale du 25 mars, les Grecs ont-ils encore brandi les Icônes de leur Christianisme Orthodoxe ainsi que leur drapeau. Ils ont également brandi certains messages, ces dernies, directement adressés au personnage politique indescriptible et alors maudit, incarné par la marionnette Aléxis Tsípras, acquis comme on sait parmi les acquis visiblement de toutes les caisses globalistes dont de celles de George Soros “lequel financerait SYRIZA et aussi la Nouvelle Démocratie” d’après certains journalistes, radio 90.1 FM, zone matinale du 29 mars 2019.

“Monsieur le Premier ministre. Vous m’avez traité d’ultra de l’extrême-droite, de populiste, de décérébré, d’idiot. Alors je vous renvoie ces qualificatifs dans la gueule.”

La trace digitale de Suzana Iliádou, femme âgée de 90 ans laquelle vendait ses tricots sur le marché hebdomadaire dans son quartier de Thessalonique ayant été visiblement jugée concluante… le pays peut alors “se réformer” davantage. Demain on ouvrira le champagne en compagnie des candidates bimboïdes aux pseudo-élections européennes SYRIZA et des autres partis dits politiques. On ouvrira accessoirement même les urnes pour alors compter l’incommensurable.

Sans la moindre surcharge cognitive… mais néanmoins partiellement alité car fatigué pour cause de pharyngite insistante, l’ethnologue de ce blog autant appauvri… ne manquera pas que de vous tenir informés, depuis ce pays sous la tempête, des bateaux qui ne seront plus arrimés au Pirée ou des avions qui se poseront enfin en Crète.

Chronique des humbles, comme d’ailleurs nouvelles de ma cousine Evanthía du village, elle va mieux ce soir et surtout, elle n’est pas seule, pour ne jamais faire ainsi l’apprentissage de sa solitude. Pharyngite… soutenue, sous le regard du jeune Hermès et de la très respectée Mimi de Greek Crisis.

Mimi de Greek Crisis. Athènes, mars 2019
* Photo de couverture: Illuminé improvisé. Place Sýntagma à Athènes années de crise

Grèce et détention migrants

Grèce : « la légitimité » de la détention des migrants mise en cause,

La « légitimité » de la mesure de détention des migrants ou demandeurs d’asile, utilisée fréquemment ces dernières années en Grèce, a été mise en cause dans un rapport publié jeudi par le Conseil grec des réfugiés (GCR), évoquant « la violation des droits fondamentaux ».

Dans un rapport de 40 pages, cette ONG exprime « son inquiétude sur la hausse du nombre des migrants et demandeurs d’asile en détention, une mesure utilisée de plus en plus par les autorités (grecques) surtout après l’application de la déclaration commune UE-Turquie en mars 2016 » visant à limiter le flux migratoire en Europe.

« En 2017 le nombre des détenus en Grèce a augmenté de 60% par rapport à l’année précédente et en 2018 cette tendance a été confirmée: 32.718 décisions de détention contre 25.810 en 2017 », relève ce texte.

Elaboré dans le cadre du programme européen pour l’intégration et la migration (EPIM), le rapport souligne que le nombre des détenus en Grèce est l’un des plus élevés dans l’Union européenne (UE).

Selon ses conclusions, la détention est souvent à l’origine de « violations des droits fondamentaux, entravant surtout l’accès à la demande d’asile ou causant des retards dans l’achèvement de cette procédure ».

« L’imposition de la détention a une façon punitive, ce qui est contre la nature de cette mesure administrative » et suscite des « problèmes de légitimité » car « ces personnes risquent d’être traitées d’une façon humiliante et honteuse », estime l’ONG.

La Grèce a été condamnée à plusieurs reprises par la Cour européenne des droits de l’homme en raison des camps de rétention « inappropriés » ou « des « commissariats de police absolument inaptes » où sont parfois détenus des migrants, dont des mineurs, rappelle ce texte.

L’accord UE-Turquie, signé après la crise migratoire de 2015, a réussi à limiter le nombre des personnes fuyant guerres et pauvreté à destination de l’Europe mais a provoqué la surpopulation des camps sur cinq îles grecques en mer Egée, portes d’entrée vers l’Europe.

Environ 15.000 personnes s’entassent actuellement dans des conditions insalubres, surtout dans les camps de Samos et Lesbos.

En 2018, près de 48.000 réfugiés ou migrants sont entrés en Grèce dont environ 32.000 via les îles de la mer Egée en provenance des côtes turques proches.

Ces traversées restent toujours dangereuses. Jeudi, 36 personnes ont échappé au naufrage de leur embarcation de fortune au large de Chios. Les autorités sont en train de rechercher deux personnes portées disparues.

Non au fichage des enfants étrangers !

Non au fichage des enfants étrangers !Non au fichage des enfants étrangers !

Le gouvernement met en place un fichier national des mineurs étrangers afin notamment de procéder à leur expulsion. Cette pétition adressée au Premier ministre Édouard Philippe lui demande retirer ce décret, et garantir un accueil digne aux mineurs isolés étrangers.

La nouvelle loi Asile et Immigration autorise la constitution d’un fichier national comprenant les empreintes, les photos et des données personnelles de toutes et tous les jeunes étranger·e·s qui sollicitent la protection de l’enfance en tant que mineur·e·s isolé·e·s.

Le 30 janvier dernier, un décret signé par le Premier ministre a donc autorisé la création effective de ce fichier, nommé « Appui à l’Evaluation de la Minorité » (AEM). La priorité est donnée au fichage à travers une procédure d’évaluation de l’âge et de l’isolement de ces enfants. Auparavant, ces procédures étaient menées par les départements et censées être protectrices.

Avec ce décret, c’est désormais au commissariat ou à la préfecture, et non aux services de la protection de l’enfance, que les jeunes en quête de protection devront s’adresser. Leurs empreintes y seront enregistrées, tout comme leur photo et des informations personnelles comme leur numéro de téléphone. Un refus de communiquer ces informations pourra être transmis au Conseil départemental, et donc alimenter une suspicion de majorité. Alors qu’il est démontré que nombre de jeunes étranger·e·s isolé·e·s sont considéré·e·s à tort comme majeur·e·s par les services départementaux, et rétabli·e·s dans leur minorité par le juge des enfants, le décret rend possible la décision d’expulser un jeune du territoire français sans attendre la décision judiciaire. Ces mineur∙e∙s sont ainsi considéré∙e∙s d’abord comme des migrant∙e∙s à expulser plutôt que comme des enfants à protéger.

Ce décret scandaleux est aujourd’hui expérimenté dans quatre départements français. S’il est maintenu et étendu à tout le territoire, il aura des conséquences désastreuses sur des milliers d’enfants et adolescent·e·s, dont le besoin de protection va être mis à mal.  

La Cimade avec 14 organisations et syndicats lancent cette pétition pour obtenir le retrait de ce décret.

Source https://www.lacimade.org/agir/petitions-appel/non-au-fichage-des-enfants-etrangers/

Le convoi solidaire vers la Grèce de février-mars 2019.

en 10 épisodes Yannis Youlountas nous permet de vivre au jour le jour ce voyage solidaire. Nous publions les 4 premiers.

 

 

À l’attention de tous nos soutiens, quelle que soit la forme : retour en photos sur le CONVOI SOLIDAIRE VERS LA GRÈCE DE FÉVRIER-MARS 2019 🖤❤

Le plus grand et sans doute le plus réussi de ces dernières années aux côtés des principaux collectifs de lutte et de solidarité en Grèce.
Une action qui a réuni des compagnons et camarades parti-es de France, de Suisse, du Québec et de Belgique pour se rejoindre en secret à Martigues afin d’y former un convoi de 26 fourgons et 65 conducteurs, avant de reprendre la route vers l’Italie puis la Grèce.[cliquer sur les photos pour les agrandir]

2 – DU FERRY À ATHÈNES http://blogyy.net/2019/03/26/retour-en-photos-sur-le-convoi-solidaire-vers-la-grece-de-fevrier-mars-2019-suite/

4 – ROUVIKONAS, LES DISPENSAIRES ET L’AG DU NOTARA http://blogyy.net/2019/03/27/quatrieme-episode-rouvikonas-les-dispensaires-et-lag-du-notara/

À suivre dans les prochains jours :
5 – AVEC LA CUISINE SOCIALE DANS LA RUE
6 – AVEC LES EXILÉ-ES ET LES ANTIFASCISTES
7 – EXARCHEIA FAIT L’ÉCOLE BUISSONNIÈRE
8 – DÉPART EN CRÈTE SOUS HAUTE TENSION
9 – LA ZAD RENAÎT À KASTELLI
10 – LA LUTTE S’ÉTEND CONTRE L’AÉROPORT

Ce convoi fut non seulement le plus grand, mais sans doute le plus réussi de ces dernières années, aux côtés des principaux collectifs de lutte et de solidarité en Grèce. Une action qui a réuni des compagnons et camarades au départ de la France, de la Suisse, du Québec et de la Belgique pour se rejoindre en secret à Martigues afin d’y former un convoi de 26 fourgons et 65 conducteurs, avant de reprendre la route vers l’Italie puis la Grèce.

Translate »