Médias et gilets jaunes : pour une information indépendante !

Médias et gilets jaunes : pour une information indépendante ! par Acrimed,

Nous organisons le jeudi 6 juin une réunion publique sur le thème « Médias et gilets jaunes : pour une information indépendante » afin d’aborder différents thèmes, comme la médiatisation des violences policières ou le rôle des médias indépendants, avec des gilets jaunes et des journalistes ; mais aussi de discuter la question des initiatives à mener sur le terrain des médias.

Nous l’affirmions dans notre déclaration commune [1] : le mouvement des gilets jaunes bouleverse l’agenda politique, et porte une remise en cause profonde des institutions et notamment des grands médias.

La défiance qui s’est exprimée à leur égard est profonde et sans précédent, et fait écho à un traitement caricatural des mobilisations des gilets jaunes : surenchère sécuritaire sur les plateaux télévisés et dans certains quotidiens ; confiscation de la parole par les éditorialistes ; disqualification de certaines revendications jugées « irréalistes » et appels à la démobilisation ; ou encore dénonciations des violences des manifestants – alors que les violences policières ont été trop longtemps passées sous silence.

Cette défiance peut être une opportunité pour bouleverser l’ordre médiatique : dans les rédactions, elle est l’occasion de remettre en cause les orientations délétères imposées par les directions éditoriales, et de replacer le reportage et l’enquête au cœur du travail journalistique. Et dans les médias indépendants, de faire la démonstration par l’exemple qu’un autre journalisme, plus exigeant et plus libre vis-à-vis des pouvoirs, est possible et largement plébiscité.

Pour aborder ces différents aspects, nous vous invitons à une réunion publique « Médias et gilets jaunes : pour une information indépendante » qui se tiendra le 6 juin à la Bourse du travail de Paris en présence de gilets jaunes et de journalistes.

Elle sera aussi l’occasion d’aborder les nombreuses entraves qui pèsent aujourd’hui sur le droit à l’information : la mainmise de quelques milliardaires sur la plupart des médias, les plans de suppressions d’emploi dans l’audiovisuel public comme dans les groupes privés, la précarisation des journalistes statutaires ou pigistes y compris dans certains médias indépendants, la répression policière et la criminalisation qui frappent de plein fouet certains reporters et leurs sources, ou encore les lois liberticides qui visent à contrôler l’information – loi sur le secret des affaires et sur les « fake news ».

Ces menaces rendent plus que jamais nécessaire une mobilisation collective sur le terrain des médias !

Rendez-vous jeudi 6 juin à 19h,
à la Bourse du travail de Paris
(3 rue du Château-d’Eau)

L’entrée est libre, dans la limite des places disponibles, et cette rencontre devrait être filmée et retransmise.

Démocraties… représentatives La rubrique de Panagiotis Grigoriou

Panagiotis Grigoriou est Ethnologue et historien, chroniqueur, analyste, initiateur d’un concept de tourisme alternatif et solidaire en Grèce. Le regard de l’historien et de l’anthropologue sur l’actualité et le vécu de la crise grecque.

Démocraties… représentatives

Élections passées, élections en cours, élections prochaines. Entre le sondage berné grandeur nature des élections dites européennes, les élections municipales et régionales en deux tours, le deuxième ce dimanche 2 juin, et enfin, les élections législatives anticipées annoncées, la… Démocratie on dirait qu’elle déborde. Petits pays, énormes illusions. Oligarchies libérales que nous appelons à tort “démocraties représentatives”, Cornelius Castoriádis avait déjà en son temps le mérite de proposer une réflexion de fond sur ce qu’est une démocratie véritable… sauf qu’il n’est plus. Élections passées, élections prochaines, seule certitude… nos cigognes des campagnes grecques, campagnes non-électorales bien entendu.

Temps des aliénations. Athènes, mai 2019

Tsípras a annoncé des élections anticipées pour le 7 juillet, c’est pour limiter autant que possible les dégâts, et pour que son gouvernement puisse nommer en poste les plus hauts magistrats du pays fin juin, histoire de s’assurer d’une certaine impunité lorsqu’il aura quitté le pseudo-pouvoir, disent-elles les “mauvaises langues”, presse grecque du moment, ici en anglais. Déjà en son temps, Cornelius Castoriádis, plutôt pessimiste vers la fin de sa vie, il considérait “qu’il existe une aliénation plus profonde de la société, toutes classes confondues, à ses propres institutions, quand celle-ci cesse de les remettre en question, quand elle les considère comme naturelles ou nécessaires”, comme il est aussi parfois rappelé devant les apories structurelles de notre méta-monde.

Nous y sommes, et notre analyse sur les faits et gestes apparemment politiques faisant suite aux événements et scrutins récents en Grèce, doit être considérée et comprise, une fois de plus, après avoir retracé l’essentiel, mais c’est hélas ainsi.

En mars dernier, j’écrivais ici que la marionnette Tsípras s’accroche à son pseudo-pouvoir et finalement à son gagne-pain quotidien, sauf que de nombreux signaux clignotent ici ou là, pour indiquer que son progiciel arriverait bientôt à terme et qu’il sera remplacé par la marionnette Mitsotákis. Les Puissances, à savoir Berlin, Bruxelles, la Goldman Sachs, ainsi que José Manuel Barroso, insistent ouvertement pour que des élections législatives anticipées soient “décidées” entre mars et juin d’après la presse de la semaine. Bonne blague. Le rôle tragique (et obscur) pour lequel Tsípras aurait été préparé par les “élites” mondialisatrices, au demeurant bien avant l’arrivée au pouvoir de SYRIZA, semble ainsi s’accomplir entre 2015 et 2019. Nous y sommes, les élections dites européennes en plus.

Candidat Syrizíste au Conseil municipal. Athènes, mai 2019
Candidat du parti de Velópoulos. Athènes, mai 2019
Tsípras menteur. Athènes, mai 2019

L’inquiétude du “petit peuple” est toujours grande. Sa colère l’est aussi. Encore faut-il sans cesse revisiter le sens et la portée de cette rage, et autant impotence généralisées, devant le déferlement des événements internes comme externes au pays. Nouvelle Antiquité… tardive, mais on s’y habitue coûte que coûte, la rage est avalée à défaut d’être vomie.

Les analyses, disons coutumières, elles se sont d’abord focalisées sur la victoire du parti de la Nouvelle Démocratie et de Mitsotákis en personne (33% des votants), dix points d’avance sur SYRIZA arrivé deuxième avec 23%. C’est autant vrai et c’est d’après les apparences, ce qui visiblement en tout cas, aurait motivé la décision de Tsípras, avancer la date des élections législatives de près de trois mois.

Ce n’est pourtant pas un score historique pour la Nouvelle Démocratie, et ce n’est pas non plus, l’effondrement complet pour SYRIZA. Sauf que les électeurs de SYRIZA de l’année 2015 ne sont pas tout à fait les mêmes que ceux de 2019, la classe moyenne agonisante a largement quitté Tsípras, lorsque les fonctionnaires ont même accordé davantage de voix à Mitsotákis qu’à Tsípras. Les chômeurs quant à eux, ils ont moins sanctionné SYRIZA que les actifs, tandis que la population carcérale, elle a de son côté… plébiscité le parti de la Gauche dite radicale.

Mémoire de Loukánikos. Athènes, mai 2019
Petite mobilisation, employés des banques. Athènes, mai 2019
Tout petit commerce. Athènes, mai 2019

En somme, ces Grecs ayant tant manifesté sur les places et dans les rues durant les années 2010 à 2013, temps aussi de notre regretté Loukánikos, ils ont autant déserté les luttes trahies ou jugées vaines, pour ensuite, quitter SYRIZA, comme aussi l’ensemble la Gauche. Ceci, en dépit du succès très relatif de la liste Varoufákis, nous y reviendrons. Depuis 2015 également les mutations tombent alors du ciel, Airbnb avale Athènes pour la transformer, les touristes arrivent massivement depuis la Chine, et des licenciements très massifs se poursuivent par exemple au sein du secteur des banques.

“Accessoirement”, les banques qui ne sont plus grecques, s’apprêtent à offrir aux spéculateurs et aux autres rapaces internationaux près de 100.000 biens immobiliers (saisis) d’habitations supplémentaires. Le pays concret change de propriétaires, lorsque déjà et d’après la presse financière, une bonne partie du parc Airbnb en Grèce et essentiellement à Athènes, appartient à des investisseurs issus de l’Empire du Milieu, presse du jour. Les Grecs, ils pourront toujours et encore commenter les résultats des scrutins bien entendu…

Au soir du 26 mai et en troisième position, on retrouve le PASOK (ou KINAL) sous Fófi Genimatá (7%), laquelle vient d’exclure de son parti la figure historique et pléthorique d’Evángelos Venizélos, préférant placer en première position éligible d’office sur la liste hors circonscriptions aux prochaines législatives d’après le système électoral grec, Giórgos Kamínis, l’ancien maire d’Athènes, lequel n’a pas réussi d’être l’élu généreusement payé au dit Parlement européen. Mon analyse, c’est que Kamínis, ayant a comme on sait ouvert toutes les portes aux ONG du financier Sóros à Athènes, notamment quant à l’installation et à la prise en charge de migrants récents d’après les plans bien connus de Sóros sur l’avenir de l’Europe, et bien, voilà que des instructions, pour ne pas dire des ordres seraient venus d’ailleurs… pour justement céder cette première place à Kamínis, en plus de la salade interne du parti bien évidemment.

Touristes Chinois sous l’Acropole. Athènes, mai 2019
Airbnbisation courante. Athènes, mai 2019

Airbnbisation galopante. Athènes, mai 2019

Car au-delà de la polémique interne au PASOK du samedi soir tant évoquée à travers la presse, ces salades supposées internes à tous ces partis largement compatibles Sóros (et mondialisateurs réunis) relèvent plutôt de leurs engagements, parfois même… fondateurs par les temps qui courent. Pour mémoire, au premier cercle des partis compatibles Sóros, on retrouve SYRIZA, la Nouvelle Démocratie, le PASOK, “To Potámi” (“La Rivière”) de Stávros Theodorákis, ainsi que le mouvement de Yanis Varoufákis, sans oublier la nébuleuse des anarchistes comme de tant d’autres partis et groupuscules allant de la “gauche” à la “droite” pour ne rien laisser au hasard. Cela fait ainsi bien de monde, y compris lorsqu’il sera question de “gouverner” ensemble si besoin. Venizélos… l’Apostat malgré lui du PASOK, vient de déclarer que son “exclusion est en rapport avec le rôle voulu pour son parti, rien que par sa direction: servir de béquille à SYRIZA si besoin est”, presse grecque du 2 juin.

Bien entendu, “To Potámi” (le parti dit de “La Rivière”) de Stávros Theodorákis a été laminé (1,5%), ainsi son chef se retire comme il le déclare de la vie politique. Il faut dire que son rôle a pris fin pour ce parti inventé par Bruxelles et Berlin pour les nécessités de Bruxelles, de Berlin et des Sóros, et j’ose prédire que le comparse suivant pour incarner exactement le même rôle derrière un langage certes plus polémique en apparence, pourrait-il être le mouvement de Varoufákis, créant la surprise avec presque 3%.

Varoufákis croit-il que cet été grec c’est alors déjà le sien, et au pays réel, on installe plutôt les parasols sur les plages, comme c’est autant le moment des festivals bien de saison. Au théâtre d’Hérode Atticus, construit au pied de l’Acropole d’Athènes en 161 ap. J.-C. par Hérode Atticus en mémoire de sa femme, c’est déjà le grand moment de Norma de Vincenzo Bellini, l’autre monde.

Parasols nouveaux. Grèce, mai 2019
L’été grec. Mai 2019
Norma sous l’Acropole. Athènes, juin 2019

Reste le monde d’en bas, le nôtre, et son supposé phénomène nouveau du parti de la “Solution Grecque” de Kyriákos Velópoulos (4,1%). Son succès est à lier également à l’effondrement de l’Aube Dorée, laquelle a perdu près de la moitié de son électorat (4,8% en mai 2019). L’Aube Dorée a incarné autant le rôle d’épouvantail bien commode à SYRIZA et aux autres partis “gestionnaires”, puis, son chef Michaloliákos aura même sabordé par “mégarde” le candidat de son parti pour la ville de Thessalonique, tout comme il aura exclu peu avant le 26 mai, un autre candidat issu du fief de l’Aube dorée en Laconie, dans le Péloponnèse.

Outre le passé/présent néonazi du clan Michaloliákos, il y a encore ses liens présumés avec le para-État, pour ne pas dire avec certains services secrets, et comme par hasard… ce sont est exactement ces mêmes liens présumés qui sont reprochés au chef et assassin patenté de l’organisation du 17 Novembre, Koufodínas, actuellement en prison, personnage au rôle bien obscur que la nébuleuse anarchisante présente alors comme un héros. Le système fabrique ou contrôle ses pions aux deux extrémités du supposé jeu politique, tandis qu’entre les deux, les partis progressent, stagnent ou disparaissent, d’après les besoins des vrais tenants du pouvoir.

Il n’est donc pas tout à fait fortuite cette apparition du parti de Velópoulos, ancien élu du parti supposé d’extrême-droite de Karatzaféris, ayant pourtant voté en faveur du Mémorandum I, et soutenu le gouvernement Quisling du banquier Papadémos imposé par Merkel et par Bruxelles entre 2011 et 2012. Ensuite, Velópoulos, après avoir soutenu qu’il possédait les originaux… de la correspondance épistolaire de Jésus, il devient un personnage télévisuel, ou entre autres, il vend via la caverne cathodique, livres, produits et autres pommades-miracle contre la calvitie, sauf qu’il est lui-même largement atteint d’alopécie androgénétique.

Velópoulos a fait donc campagne surtout à travers la télévision et d’abord, en multipliant ses apparitions sur les chaînes locales de la Grèce du nord, très exactement de cette Macédoine grecque se sentant trahie par l’accord Macédonien de Tsípras. Ensuite, cette campagne de Velópoulos a été truffée de mensonges, savamment noyés comme il se le devait dans un argumentaire prétendument patriotique et souverainiste. Il s’agirait bien du prochain poulain peut-être, jusqu’au suivant. En tout cas et déjà, certains des cadres de son parti démissionnent, dénonçant “le caractère trompeur de l’affaire, car sous la Solution Grecque il y a autre chose derrière toute une façade”, déclarations du cadre démissionnaire Nikos Mastroyiannis, presse grecque début juin. Bonne blague !

Athènes et… ses valises. Juin 2019
Non aux éoliennes. Thessalie, mai 2019
Restauration. Ville de Tríkala, Thessalie, mai 2019

Enfin, il y a le lent déclin du PC grec, le KKE (5,3%), ainsi que le résultat humiliant de l’Unité Populaire (0,58%), sous la direction de Lafazánis, ancien chef de l’aile gauche de SYRIZA jusqu’à l’été 2015. Rien de très étonnant dans tout cela. Élections passées, élections en cours, comme élections prochaines, la dite gauche, soit elle incorpore le magma écologiste, droit-de-l’hommiste, immigrationniste comme néolibéral, mixtion alors consubstantielle des mondialisateurs globalistes et européistes, comme c’est déjà le cas entre autres pour SYRIZA, soit elle disparaît définitivement du jeu pseudo-politique. Ses illusions auront pourtant bien servi à la transition vers ce siècle qui se dessine sans tête ni queue politique.

Bientôt le travail de masse disparaîtra progressivement, les globalisateurs, lesquels auront déjà manipulé les 18-30 ans des années 2018-2022 au sujet du “péril écologique”, n’auront plus tellement de mal à faire passer la pilule du transhumanisme pour “l’élite”, et autant celle du revenu minimum universel pour près des deux tiers de la société, en passant par la disparition de l’argent liquide. Ces nouveaux assistés en somme définitifs, outre le fait qu’ils seront contrôlés à tout instant, ils se verront même retirer leur droit de vote, ce dernier sera d’abord réservé aux classes supérieures issues notamment des actuels boboïsés, puis plus… rien.

Comme il a été souligné ailleurs au sujet des États-Unis, “la décadence interne est tout aussi inquiétante que le pourrissement visible. Il y a au sein de toutes les classes sociales une perte de confiance dans le gouvernement, une frustration généralisée, un sentiment de marasme et de traquenard, une certaine amertume face aux promesses non tenues et aux espoirs déçus, et une telle fusion entre réalité et fiction que les discours tant publics que politiques ne sont plus ancrés dans la réalité… ‘Une société devient totalitaire lorsque sa structure devient manifestement artificielle’, a écrit George Orwell. ‘Ce qui veut dire quand sa classe dirigeante ne tient plus son rôle, mais ne réussit à s’accrocher au pouvoir que par la force ou la fraude’. Nos élites ont épuisé la fraude. Il ne leur reste que la force”, Chris Hedges, “Le monde qui nous attend”, janvier 2019.

La zombification des esprits aidant, les Grecs ont-ils voté à 58%, et ils ont sanctionné l’amoralisme de la bande à Tsípras, comme ils ont préféré celui du clan Mitsotákis, plus le clientélisme et le survivalisme ambiants. En réalité il n’y a guère de choix sauf sursaut populaire, ce qui n’est jamais exclu à travers l’histoire. Oligarchies ainsi libérales que nous appelons à tort “démocraties représentatives”, Cornelius Castoriádis avait déjà en son temps le mérite de proposer une réflexion de fond sur ce qu’est une démocratie véritable… sauf qu’il n’est plus.

Grèce de jadis. Sous les Météores, Thessalie, années 1960
Grèce d’aujourd’hui. Près des Météores, mai 2019

En Thessalie bien des montagnes, le très vieil homme de la très vieille et alors unique taverne encore ouverte en a vu bien d’autres, politiciens bien entendu. En évidence, sur la terrasse de son établissement il y a cette affichette à l’image retravaillée dénonçant le projet des éoliennes, imposé à la fois par le gouvernement que par l’administration locale et régionale. Le tout, sous un écologisme à quatre sous, surtout pour les constructeurs des éoliennes, vraisemblablement Allemands.

“Qui a demandé mon avis, si je veux ou pas, finir défiguré de la sorte ?” Sans réponse bien entendu. “Les politiciens sont à peine passés, ils ont laissé leurs dépliants, puis, ils sont ou ils seront élus. Ils enjambent notre monde pour le piétiner et pour bien accéder à leur monde, et cela se répète à chaque élection. J’ai vu mon grand-père exécuté par les Allemands en 1944, et voilà qu’ils reviennent ici avec leurs éoliennes. Notre village il s’est vidé, il revivra un peu en août lorsque ses enfants habitant en ville y passeront seulement quelques jours ici… regardez, vous êtes les seuls à déguster ma salade et mes herbes bouillies, ramassées il faut dire à 2.000 mètres d’altitude. C’est cette altitude qui nous sauve encore un peu… et non pas la politique.”

“Après, il y a mon chat, matou vieux de dix ans que la taverne a adopté, nous l’appelons Pángalos, du nom de l’ancien Ministre du PASOK, rien que parce que notre matou était bien ventru à l’époque. Actuellement, il a vieilli et maigri comme nous… et comme la Grèce.”

Élections passées, élections prochaines, seule certitude… nos cigognes des campagnes grecques, campagnes non-électorales bien entendu. Puis Pángalos, comme tous les autres matous.

Pángalos, le matou. Thessalie des montagnes, mai 2019
* Photo de couverture: Nos cigognes. Thessalie, mai 2019

En France aussi on privatise

Les gouvernements successifs de Sarkozy, Hollande et Macron nous font croire que c’est l’Europe qui impose à la France de brader ses barrages aux intérêts privés. C’est FAUX !

La France est le seul pays riche, en dehors du Chili de Pinochet, à envisager cette folie : nos lois ont été méticuleusement détricotées, une à une, depuis plus de 5 ans, pour rendre cette folie insensée obligatoire au regard de la seule loi française…

Macron privatise les barrages hydroélectriques publics à marche forcée, c’est anti-écologique, anti-social, coûteux et dangereux !

[Argumentaire et informations supplémentaires : https://solidaires-isere.fr/2019/05/30/barrages-la-privatisation-de-trop-eau-secours-le-15-juin-a-saint-egreve/]

Partagez l’événement facebook pour le 15 juin !

 

Premières notes sur les élections en Grèce

Premières notes sur les élections en Grèce par Stathis Kouvelakis

Il faut être clair : c’est un désastre encore pire que ce à quoi s’attendaient les plus pessimistes.

D’abord, the big picture: Syriza est sévèrement sanctionné, Tsipras a annoncé des élections anticipées pour la fin juin, pour limiter autant que possible les dégâts. La com’ maniée jusqu’à la nausée par le gouvernement et ses médias et les « mesures sociales » sentant bon les « petits cadeaux » préélectoraux n’y auront donc pas changé grand-chose : l’électorat a sanctionné une équipe qui a appliqué sans faillir pendant près de quatre ans un troisième mémorandum austéritaire.

Les propos tenus ce matin par Nikos Filis, figure de proue de l’actuelle direction de Syriza et ancien ministre de l’éducation, sont, en ce sens, tout à fait éloquents :

« la première raison [de la défaite] est l’application des mémorandums. Peut-être étaient-ils moins douloureux que les précédents, et Syriza a essayé de trouver des pistes en faveurs de nos concitoyens plus faibles, mais il a finalement appliqué les mémorandums dans une direction néolibérale. Le compromis douloureux a entraîné d’autres compromis. Aucun parti n’a pu échapper au sort auquel le condamne [la mise en œuvre] des Mémorandums. La Nouvelle Démocratie s’y est perdue et s’est reconstruite, le PASOK s’est effondré ».

1. Ces élections de juin seront une promenade pour la Nouvelle démocratie (ND, droite), sur le point sans doute d’avoir une majorité absolue. L’écart entre Syriza et ND est plus important qu’attendu (presque 10%, un record pour les normes des scrutins des dernières décennies), il est amplifié par les revers de Syriza dans les municipalités et les régions. Le désaveu de Tsipras et de son gouvernement sont nets.

Par ailleurs, une analyse plus fine montre que l’électorat de Syriza de 2019 a peu de rapports avec celui de 2015. Certes, dépourvu de tout adversaire crédible sur la partie gauche (au sens large) du spectre politique, il ne s’effondre pas- c’est la différence avec le PASOK de 2010. Il continue de faire des scores significatifs tant au niveau national que dans certains quartiers populaires, où il est toutefois talonné, et, le plus souvent, dépassé, par la droite. Mais le profil « qualitatif » de cette base électorale n’est pas le même qu’auparavant. Un coup d’œil sur les choix effectués par les électeurs de Syriza parmi les candidats de la liste pour le parlement européen est instructif à cet égard.

Sur les six sièges d’eurodéputés obtenus par Syriza, sièges répartis en fonction des votes préférentiels (chaque électeur peut cocher jusqu’à quatre noms parmi les candidats d’une liste), la candidate-élue arrivée en 2e position, Elena Kountoura, vient du parti nationalo-souverainiste de Panos Kammenos (partenaire gouvernemental de Syriza jusqu’à la validation de l’accord avec la Macédoine), et porte a un discours clairement nationaliste et xénophobe. Le 5e élu, Alexis Georgoulis, est un comédien connu pour ses rôles de « jeune-premier » dans des séries télévisées qui a d’abord envisagé d’être candidat de la Nouvelle Démocratie. Le 6e élu enfin, Petros Kokkalis, est certes le petit-fils du « docteur Kokkalis », médecin et ministre dans le gouvernement rebelle de l’Armée Démocratique pendant la guerre civile (et par la suite réfugié en Allemagne de l’Est), mais il est surtout le fils et héritier de l’oligarque Sokratis Kokkalis, qui a fait fortune dans les télécommunications dans les années 1980 profitant de ses liens avec Andréas Papandréou.

L’électorat actuel de Syriza ressemble de plus en plus à la clientèle « désidélogisée » d’un parti au pouvoir qu’à celui d’un parti de gauche. Il est par ailleurs évident qu’il hérite en partie du PASOK « social-libéral » des années 2000 : dans les quatre seules circonscriptions dans le pays où Syriza arrive en tête, trois sont les ex-bastions les plus emblématiques du PASOK : deux en Crète et une dans le nord-ouest du Péloponnèse, autour de Patras, berceau de la famille Papandréou.

2. Un nouveau parti d’extrême-droite émerge, la « Solution Grecque », porté par les rassemblements nationalistes sur la Macédoine et l’usure d’Aube Dorée. Il fait d’excellents scores dans le nord de la Grèce (là où ces rassemblements ont été les plus significatifs), et quasiment jeu égal au niveau national avec Aube Dorée (4,1 et 4,8 respectivement). Il est possible que l’extrême-droite grecque ait trouvé un visage plus « présentable » que celui des criminels d’Aube Dorée, et qu’elle soit en mesure de réaliser de nouvelles percées dans l’avenir. Un autre indicateur inquiétant du potentiel de l’extrême-droite se trouve dans le score qu’Aube Dorée aurait réalisé parmi les primo-votant, autour de 13% selon un sondage sortie des urnes.

3. Le KKE se maintient tout juste par rapport aux résultats de 2015 (5,5%) mais perd des voix par rapport au score des européennes de 2014 (6,1%). Ses scores aux scrutins régionaux indiquent également une baisse sensible par rapport au scrutin de 2014, de l’ordre de 20% des suffrages. Le KKE est un parti dont l’influence s’érode lentement mais sûrement.

4. La surprise des élections est le succès inattendu de Varoufakis (3%, sans doute un élu au parlement européen, mais cela reste à confirmer lorsque le décompte des voix sera achevé). Zoé Kostantopoulou sauve également les meubles d’une certaine façon (1,6%), tout en étant loin du seuil exigé pour obtenir des élus (3%). L’examen des résultats de ces deux formations montre un électorat diffus, relativement homogène, avec des scores un peu plus importants que la moyenne dans les grandes villes, sans pointes mais sans « déserts ». En gros, un vote diffus de sympathie, basé sur la présence médiatique et la visibilité des personnalités qui dirigent ces formations, qui reflète l’absence d’implantation en termes d’organisation.

L’élection, si elle se confirme, de Sofia Sakorafa sur la liste Varoufakis, eurodéputée sortante, initialement élue en tant que Syriza, n’est pas une mauvaise nouvelle, son nom reste lié dans la mémoire collective aux mobilisations contre les Mémorandums des années 2010-2012. C’est une belle prise assurément pour Varoufakis, la seule pour l’instant, mais il est probable qu’à partir de maintenant il soit en mesure d’attirer une partie importante des « déçus de Syriza », surtout au niveau de « cadres », de « personnalités » etc. Il semble par ailleurs que sa liste ait fait de bons scores parmi la jeunesse (très certainement la jeunesse diplômée des classes moyennes) : selon un sondage sortie des urnes parmi les primo-votants, son score serait autour de 4,5%, soit davantage que le KKE, donné à 3,7% dans cette tranche d’âge alors qu’il dispose d’une vraie organisation de jeunesse.

5. Le succès de Varoufakis, et le score relativement honorable de Kostantopoulou ne rendent que plus cuisantes les défaites d’Unité Populaire et d’Antarsya, de la première encore davantage que de la seconde, et cela dans un scrutin où la pression du vote utile joue nettement moins que dans les scrutins nationaux. Cette défaite va peser lourd car il s’agit des deux seules forces à disposer de réseaux militants, contrairement à Varoufakis et Kostantopoulou qui n’existent que sur les plateaux médiatiques.

Antarsya fait un score très faible (0,66%) mais comparable en fin de compte à celui des précédents scrutins, européens ou nationaux (tous entre 0,85% et 0,64% entre 2014 et 2015). Son principal échec est aux élections municipales à Athènes, où deux listes se sont présentées, le SEK (section grecque de l’IST dirigée par le SWP britannique) ayant fait bande à part. Les deux ont obtenu des élus mais l’électorat de 2014 (autour de 2%) s’est scindé en deux, et un capital acquis par des années de travail militant a été dilapidé.

6. Unité Populaire (UP) obtient un résultat humiliant (0,58%), surtout si on le compare à celui des législatives de septembre 2015 (2,9%), seul point de comparaison possible pour cette formation. Il y a une dimension de rejet personnel de Lafazanis, mais aussi de la politique menée par son courant, et un échec collectif du projet d’UP en tant que tel.

Plusieurs facteurs ont ici joué, je ne peux que les lister brièvement.

Il y a d’abord un problème de direction, même s’il est toujours réducteur, et en partie injuste, de limiter la question à cela. Il faut dire néanmoins que Lafazanis est perçu comme particulièrement usé et discrédité non seulement à cause de son évident échec à s’opposer efficacement à la capitulation de l’été 2015 mais aussi pour les dérives de la dernière période, illustrées par un flirt appuyé avec le nationalisme (sur la question de la Macédoine en particulier) et une apparition sur une chaîne télé d’extrême-droite (qui a déclenché une tempête interne dans UP). A noter que Zoé Kostantopoulou a été encore plus loin dans cette direction (elle a appelé à participer aux rassemblements nationalistes, ce qu’UP s’est abstenue de faire), mais elle ne s’adresse pas au même électorat. Il est toutefois incontestable que ces prises de position ont considérablement fragilisé UP, endommagé davantage encore sa cohérence interne et son image morale auprès des secteurs de la gauche militante et anticapitaliste.

Par ailleurs, la monopolisation de la présence médiatique et publique d’UP par la personne de Lafazanis passait de plus en plus mal après du public, toutes les tentatives de promouvoir des visages nouveaux s’étant heurté au refus de son courant.

Le courant Lafazanis, majoritaire dans les instances d’UP (suite à un congrès marqué par des manœuvres malsaines), s’est montré peu soucieux de construire UP comme une « maison commune » pour l’ensemble de ses composantes, ce qui s’est révélé d’autant plus dommageable qu’il est composé de cadres vieillissants, issus de la scission de 1991 du KKE et véhiculant une culture marquée par un esprit bureaucratique et peu ouvert aux sensibilités (et aux pratiques) des mouvements sociaux. Il en est résulté une hémorragie militante continue d’UP, en particulier après son congrès fondateur de juin 2016, qui avait mobilisé environ 5000 militants, un effectif considérable dans les conditions de l’après-2015.

UP et ses militants ont certes été présents dans toutes les mobilisations de la dernière période (comme les militants d’Antarsya) mais, il faut bien dire que ces mobilisations ont été de faible ampleur et très fragmentées. De plus, les militants d’UP ont eu tendance à délaisser le travail de terrain et à le remplacer par des actions symboliques, ou des micro-actions d’agit-prop, menées sous leur drapeau, notamment dans le mouvement contre les saisies des logements. Le courant Lafazanis s’est particulièrement illustré dans ce type de pratiques.

7. Enfin, last but not least, tant UP qu’Antarsya ont gravement sous-estimé la nécessité de présenter des propositions alternatives crédibles et travaillées, pensant que la seule dénonciation du gouvernement Syriza et l’appel à la sortie de l’euro et de l’UE pouvaient suffire. Dans une situation de démoralisation, où règne le There Is No Alternative, ce discours paraît comme un exercice de rhétorique et ne convainc personne. L’absence de véritable projet de ce côté a permis plus particulièrement à Varoufakis d’apparaître comme porteur d’un message « innovant » et « sexy », jouant habilement sur la carte d’une opposition modérée et « euro-compatible » à Tsipras et Syriza.

8. Dernier élément qui confirme le double échec des formations de la gauche anticapitaliste : leurs listes aux élections régionales ont réalisé des scores certes faibles (en général entre 1,5% et 2%, avec parfois des pointes à 3% pour UP, ou des listes soutenues par UP) mais sensiblement supérieurs à leurs scores aux européennes, parvenant souvent à obtenir des élus dans les conseils régionaux. Il en est de même pour des listes aux élections municipales, là où elles correspondent à un véritable travail et à une implantation militante au niveau local. Cet écart indique bien l’incapacité (à mon sens irréversible) tant d’Antarsya que, davantage encore d’UP (seule nouvelle force dans la gauche radicale à partir de l’été 2015) de structurer au niveau national une force politique viable.

L’avenir paraît d’autant plus compromis que, sur le plan électoral, Varoufakis semble en mesure de s’imposer dans cet espace « intermédiaire », à gauche de Syriza mais « avec modération », et sans doute ouvert à des rapprochements lorsque Syriza passera dans l’opposition, et que, d’autre part, seul le KKE continue à maintenir une base militante et une crédibilité électorale dans la gauche radicale – mais en s’enferrant dans un sectarisme pathologique qui le condamne un lent (et, à mon sens, là aussi irréversible) processus de déclin.

Le travail de reconstruction se déroulera à l’évidence dans le temps long tout en appelant d’urgence à l’invention de nouvelles voies.

 Paris, le 27 mai 2019.

Source http://www.contretemps.eu/elections-europeennes-2019-grece/

Fiction : Le grand procès Macron

Le 7 mai, le GRAND PROCÈS DE MACRON a fait salle comble à la Bourse du travail de Paris organisé par l’équipe de  LÀ-BAS SI J’Y SUIS. Drôle sur la forme, sérieux sur le fond.

Avec :

Juge : Daniel Mermet
Assesseur : Bertrand Rothé
Procureur : Frédéric Lordon
Avocats de la défense : Christophe Clerc -Jean-Marc Daniel
Réalisation : Jonathan Duong
Image : Alexis Martzolf- Léa Bardiau -Cécile Frey – Nathan Garcia
Son : Jérôme Chelius
Montage : Kévin Accart
Préparation : Jérémie Younes

Les 3 parties du procès : https://la-bas.org/la-bas-magazine/entretiens/grand-proces-de-macron-la-video

Voici le texte du réquisitoire du procureur Frédéric LORDON https://la-bas.org/la-bas-magazine/textes-a-l-appui/requisitions-par-frederic-lordon

Non à la guerre aux migrants

Dans le cadre des élections européennes, Migreurop a réalisé deux courtes vidéos (en anglais, sous-titré en français/italien) sur les politiques européennes de non-accueil. Ces vidéos visent à mettre en lumière les obstacles érigés par l’Union européenne sur le parcours des migrant·e·s (une femme et un homme).

Ces deux vidéos sont sur notre site internet : http://www.migreurop.org/article2919.html et sur nos réseaux sociaux : Facebook (https://www.facebook.com/Migreurop/?ref=bookmarks) et Twitter (https://twitter.com/Migreurop?lang=fr).

L’équipe de Migreurop

Déclaration commune des street-médics allemands

Déclaration commune des street-médics allemands adressée aux street-médics français dans le cadre des manifestations des Gilets jaunes
(Crédit image : JohanPX)

Dans notre pays voisin, la France, les protestations très vives des gilets jaunes, des syndicats et de multiples mouvements sociaux se poursuivent. Les unités de police interviennent avec une extrême violence contre les manifestants. L’utilisation disproportionnée des gaz lacrymogènes provoque massivement des séquelles pour la santé des participants ou même pour les spectateurs non impliqués. Le nombre des blessés graves et des mutilés à vie par les tirs de LBD, les grenades de désencerclement et le gaz toxiques se chiffre par centaines. C’est du jamais-vu dans l’Europe de ces dernières décennies. Une dame de plus de 80 ans a été tué par un flashball « perdu », alors qu’elle se trouvait chez elle.

Dans cette situation, les street-médics, bénévoles, interviennent partout en France en urgence et sur place. Depuis six mois, semaine après semaine, ils tentent d’atténuer la souffrance et les séquelles éventuelles, sauvent des vies, sont refuge pour des gens paniqués. Eux-mêmes sont souvent exposés aux risques de mutilations, de menaces et d’attaques violentes.

Depuis le mois de mars, le gouvernement français « chasse » de façon ciblée les soignants, les médecins et d’autres aidants. En tant que « colonne vertébrale importante du mouvement », on cherche à les mettre « hors circuit ». C’est ainsi, que le 7 avril à Bordeaux et dans d’autres villes, la police a tenté d’empêcher au personnel médical d’accéder aux manifestations. Leurs équipements, vêtements de protection inclus, ont été réquisitionnés. Un nombre non négligeable de street-médics a été arrêté. Deux parmi eux ont dû se faire soigner à l’hôpital après une garde grande à vue.

Le fait qu’un état s’en prenne prioritairement à des personnels soignants ne se produit même pas dans la plupart des régions en guerre de cette planète et est en contradiction totale avec toutes les règles, conventions et valeurs d’humanité.

Nous nous joignions au sentiment d’indignation provoqué par l’attitude du gouvernement français et de son appareil d’état. Nous déclarons notre respect et notre reconnaissance particulière pour le travail des street-médics en France. Nous nous joignions à la solidarité avec les street-médics d’une large part de l’opinion publique française. Nous avons une pensée particulière pour tous les employés du système de santé. La violation des droits de l’homme par l’état français a été critiquée et condamné par la « Ligue des droits de l’Homme », par la plupart des organisations se battant pour le respect des droits de l’Homme ainsi que par les commissariats aux droits de l’Homme de l’ONU et de l’EU. Nous soutenons cette critique et cette condamnation !

Lors de la prise de la présidence du conseil de sécurité de l’ONU, le ministre des affaires étrangères allemand, Heiko Maas déclarait : « Les hôpitaux, les médecins, les soignants deviennent de plus en plus souvent une cible. […] Cette tendance au décloisonnement total des conflits militaires doit être stoppée. Autrement nous glissons vers une nouvelle forme de barbarie. » (Zeit.de 01.04.2019)

Si un tel « glissement vers une nouvelle barbarie » de déroule ou se profile à horizon en plein milieu de l’Europe, dans notre pays voisin, la France, nous attendons que les politiques et la presse en Allemagne ne ferment pas totalement les yeux devant une « telle tendance au décloisonnement des conflits ».

MISE EN GARDE face à des street-médics d’extrême-droite venant d’Allemagne !

Nous avons remarqué, que certains médics de la mouvance populiste de l’AFD et du mouvement identitaire allemand proposent dans le cadre du mouvement des « gilets jaunes » leur aide de façon couverte ou ciblée.

Nous ne pouvons que formellement déconseiller de coopérer et vous mettre en garde contre ces personnes. Ils ne partagent pas les règles et valeurs de notre travail, comme le secret médical vis-à-vis de l’administration. Ils abusent de la bonne réputation des street-médics pour influencer le mouvement de solidarité et de protestation en Allemagne. Ils utilisent leur engagement pour se mettre en scène et pour favoriser leur propagande et les organisations d’extrême-droite qui se tiennent derrière eux.

Nous conseillons fortement aux éventuels donateurs de s’informer précisément en amont à qui ils confient leur argent.

Premiers signataires :
– Autonome Sanitätsinitiative Dresden (Dresde)
– Demonstrations Sanitäter/innen – Sanitätsgruppe Oberpfalz (Ratisbonne)
– Demosanitäter – Sanitätsgruppe Süd-West e.V. (Stuttgart)
– Demosanitäter Westfalen (Ahlen)
– K. Freisen – secouriste de Bonn (Bonn)
– Left-Wing Demonstration Medics (Berlin)
– Medizinischer Einsatztrupp – Demosanitäter (Düsseldorf)
– Riot Medics Berlin (Berlin)
– Vienna Street Medics (Vienne)

D’autres groupes en Allemagne et au-delà sont invités à rejoindre notre déclaration et à la publier également !

Ils seront ensuite répertoriés en tant que supporters supplémentaires entre autre sur https://demosanitaeter.com/declaration-fr/

Grèce Le surendettement lié à la crise

Le surendettement lié à la crise – Profil type de l’emprunteur : employé, actif, avec un prêt pour une résidence principale

La Confédération Syndicale du Privé GSEE, avec l’Union des Consommateurs et Travailleurs de Grèce EEKE vient de publier une enquête révélatrice sur la gestion du surendettement des personnes physiques fondée sur les dizaines d’affaires défendues par le pouvoir judiciaire au cours des années de crise, s’appuyant sur des données de consommateur-débiteur instruites par E.E.K.E. en vue de régler leurs dettes au cours de la période 2009-2019.

Pour l’exportation de résultats statistiques, seules les données des débiteurs introduites par le dépôt d’une demande d’affiliation aux dispositions légales de la loi 3869/2010 (loi Katseli) ont été utilisées.
Le total des dettes d’emprunts non productifs des débiteurs qui ont demandé à bénéficier de la loi avec le soutien de l’EEKE. s’élève à 62 000 000 €.

Le profil type de l’emprunteur surendetté en ces temps de crise est un employé, en âge de travailler, qui dispose d’un prêt immobilier pour acquérir sa résidence principale, incapable de faire face à ses obligations et qui a fini par être incapable de rembourser ce prêt.

Un emprunteur sur trois a reçu des prêts d’un montant maximal de 50 000 € et un sur quatre, de 100 000 €.

Un exemple emblématique de l’irresponsabilité de la gestion du risque de crédit par les banques, une banque a accordé à la même personne 9 prêts au logement et à une autre personne, 11 autres prêts professionnels.

Voici les points clés de l’étude :

1. Le profil des Emprunteurs de Prêts non productifs :
La plus grande proportion des débiteurs ayant connu des problèmes de remboursement de prêt sont en âge de travailler économiquement (61,72% ont entre 40 et 59 ans).
Dans la plupart des cas, les débiteurs ayant des problèmes de surendettement ont un emploi 38,36%, sont des chômeurs 35,84% et des retraités 17,38%, ce qui témoigne de la détresse économique causée par les réductions successives des salaires et des retraites.
71,20% des débiteurs sont propriétaires d’une résidence principale sans aucun actif supplémentaire. Seulement 15,92% des débiteurs ont des actifs autres que la résidence principale, le plus souvent des parcelles.
73,85% des emprunteurs sont des propriétaires dont la valeur objective n’excède pas 100 000 €. Seuls 2,49% des débiteurs ont une résidence principale supérieure à 250 000 euros.
Le revenu annuel moyen des débiteurs en 2008, au début de la crise et lorsque les effets n’étaient pas encore particulièrement ressentis, était de 28 418 €. En 2017, le revenu annuel moyen le plus faible est de 7 956 €, soit une diminution de 20 462 € sur 10 ans. Compte tenu de ce qui précède, on peut parler de « pauvreté » de la population du pays.

2. Description des Prêts non productifs :
En ce qui concerne le montant de leur dette, 35,6% des emprunteurs ont reçu des emprunts allant jusqu’à 50 000 €, contre 24,33% à 100 000 €, ce qui indique que les emprunteurs n’ont pas bénéficié d’emprunts excessifs visant des conditions de vie luxueuses.

En étudiant les produits de prêt, les prêts privilégiés ont été accordés à 62% des emprunteurs, suivis du consommateur avec un taux nettement inférieur de 24,98%. En fin de compte, les emprunteurs souhaitaient faciliter leur vie quotidienne et la sécurité élémentaire de leur famille.

En examinant la tactique des banques, il est conclu que la moitié des prêts ont été accordés par deux établissements de crédit seulement. Par exemple, un établissement de crédit a consenti 9 prêts au logement au même consommateur et à une autre personne, 11 prêts professionnels, ce qui soulève des doutes quant à la gestion responsable du risque de crédit par les banques.

3. Corrélation des prêts et des emprunteurs :
35,07% des débiteurs sont des emprunteurs qui, au moment de saisir la Cour, étaient au chômage, incapables de trouver du travail, avec une dette totale de 21 637 406,95 €, suivis des employés du secteur privé (27,38%) avec une dette de 16 890 776,16 €.

Ce sont des prêts professionnels et des prêts aux entreprises d’un montant total de 86 297,29 EUR qu’ont touché la majorité d’entre eux – au moment de la demande – sans emploi.

La valeur moyenne des cartes de crédit détenues par les emprunteurs s’élève à 3 608 euros, les prêts à la consommation reçus à 14 704 euros et les emprunts hypothécaires à 62 404 euros.

Le montant le plus important de prêts (65,12%), d’une valeur totale de 40 178 402,60 €, a été mis à la disposition des emprunteurs mariés.

4. Le processus judiciaire des réclamations :
Le délai d’attente des débiteurs qui n’ont pas encore été jugés à compter de la date du dépôt de la demande jusqu’à la date de l’affaire devant la Cour varie de 212 à 2 127 jours. Ainsi, le requérant devra attendre 49 mois en moyenne pour que sa cause soit entendue.

Le délai d’attente des débiteurs qui ont été finalisés à compter de la date de dépôt de la demande jusqu’à la décision finale est compris entre 336 et 1 942 jours. Le demandeur devrait donc attendre 38 mois en moyenne pour avoir sa décision, demeurant dans l’incertitude pendant toute cette période.

5. La présentation des résultats des décisions judiciaires définitives :
Sur le total des dettes gérées par EEKE, 67,75% ont réussi à être effacées et 32,25% à être ajustées.

Le montant ainsi réglé sera remboursé – en moyenne – sur 169 mensualités, soit 14 ans, donnant une profonde respiration aux concitoyens qui souffrent des politiques énoncées dans les mémorandums.

Le risque de confiscation et de mise aux enchères de la résidence principale et des biens de bon nombre des concitoyens sans aucun cadre de protection efficace demeure une conséquence dévastatrice du profond ralentissement économique et, en même temps, du problème le plus grave de la société grecque qui appelle une résolution directe, au principe constitutionnellement consacré de l’État providence.

CK

Répression en Grèce

Chèr e s ami e s, Chèr e s Camarade s,

Quoiqu’on pense de la mouvance anarchiste, libertaire , anti-autoritaire grecque , la répression féroce s’abat sur elle parce qu’elle mène un combat quotidien contre le capitalisme et le pouvoir grec.

Pas un mot ou presque dans les médias internationaux francophones ou anglophones, d’où ce relais de la communication de mon ami et camarade Yannis YOULOUNTAS , philosophe, cinéaste et militant acharné franco-grec.Vous avez entendu parlé:

–   de la situation inique de ce prisonnier Dimitri KOUFONTINOS considéré comme terroriste et emprisonné à vie mais qui a droit comme n’importe quel prisonnier à ses droits et sa dignité et donc à sa 7 ème demande de « permission » qui est légitime, au point qu’ il vient de gagner en justice cette demande et a arrêté une grève de la faim bien éprouvante !

– du  groupe anarchiste ROUVIKONAS et de ses actions toujours minutieusement ciblées ( ambassades, institutions étatiques, capitalistes…) , emblématiques de la lutte anticapitaliste ( médecins et notaires véreux, entreprises et patrons voyous etc…) , actions très populaires en Grèce, mais qui agacent les institutions policières et judiciaires ( très peu d’arrestations et de procès) , l’État grec, le gouvernement et sa majorité,  et l’opposition de droite grecque ( et malheureusement aussi quelques partis de gauche…).

Comme le dit Yannis :  » Ce qui vient de se passer durant 21 jours en Grèce est impressionnant. Le mouvement social a fait preuve d’une immense solidarité avec le prisonnier, épaulant sa grève de la faim de toutes les façons possibles, certaines très modérées, d’autres particulièrement radicales, jusqu’à faire céder le pouvoir.

Une fois de plus, rangeant au placard leurs désaccords théoriques et vieilles querelles, les anarchistes et autres révolutionnaires ont fait la preuve de leur puissance de frappe un peu partout en Grèce (plus d’une centaines d’actions relevées par les médias de masse grecs, au moins le triple selon mes camarades).

N’hésitez pas à faire tourner ses infos, l’information et la solidarité sont nos premières armes ! 

Et n’oubliez pas … tout cela n’arrive pas, jamais… qu’aux autres!
CK

suivre les infos sur Facebookhttps://www.facebook.com/constant.kaimakis et https://www.facebook.com/yyoulountas) ou sur le webhttp://blogyy.net/?fbclid=IwAR15bkSaqWOBA5wQqAgOK4exsq-FnMNT4Sb3ZhjGczOXC3WJ3SxHHysdNJo ,

 

Pour rencontrer des membres de Rouvikonas voir la tournée en France  http://blogyy.net/2019/05/25/nouvelle-tournee-de-rouvikonas-en-italie-suisse-france-et-belgique/ et notamment à Grenoble le 2 juin 2019

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